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Montségur, 1201

Montségur, 1201

Titel: Montségur, 1201 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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gonds fixés dans le rocher. Il serait
difficile de les briser, mais des ouvriers parviendraient à les desceller.
    — Adolphe, dit-il d’une voix satisfaite, je
remonte. Que les maçons s’activent. Quand l’ouverture sera faite, qu’on vienne
me chercher et que personne ne pénètre dans la pièce.
    Entouré de ses fidèles, toujours éclairé par les
esclaves porteurs de torches, il fit le chemin inverse jusqu’à la galerie à
arcades ouvrant sur les temples du forum. Nombre de ses officiers et capitaines
l’attendaient, ayant appris où leur roi se trouvait.
    On avait déjà apporté toutes sortes de corbeilles
pleines de métaux précieux et de bijoux au travail le plus exquis. Saisi
d’admiration, Alaric contempla en silence ces richesses, oubliant un instant le
sous-sol. Puis, il écouta les premiers comptes-rendus sur la prise de la ville,
approuvant l’exécution de ceux pris en train de piller des églises ou de
massacrer des Romains par seul plaisir.
    Les rues étaient remplies de cadavres, lui
rapportèrent ses capitaines, mais ces violences venaient surtout des esclaves.
Libérés de leur joug, ils exerçaient une vengeance sans pitié et lavaient dans
le sang de leurs maîtres, ou dans le viol de leurs matrones, les injures et les
mauvais traitements qu’ils en avaient reçus.
    Plusieurs prêtres, et de saintes femmes, vinrent
ensuite demander la protection des ornements sacrés des églises. Alaric donna
des ordres pour que les vases et les objets du culte soient transportés sans
délai dans l’église Saint-Pierre.
    Enfin, après des heures de discussions et de
plaintes, l’aube arriva. Le roi des Goths suspendit alors l’audience pour se
rendre sur la terrasse, devant le temple de Jupiter Tonnant, où on lui servit
une collation.
    Alaric n’avait que mépris pour les temples païens,
mais il voulait voir le soleil se lever et découvrir le forum et les magnifiques
villas du Palatin dont on lui avait tant parlé. Aucune n’était en flammes,
comme il l’avait ordonné, et l’un de ses officiers lui désigna celle qu’il
occuperait. Ses propriétaires en avaient été chassés et les esclaves avaient
été prévenus de se tenir à la disposition de leur nouveau maître.
    Quelques instants plus tard, son fils Théodoric
vint le chercher : les maçons avaient percé le mur de la porte de bronze.
S’efforçant de rester impassible, mais le cœur battant, Alaric retourna à la
pièce souterraine.
    Il y pénétra seul, un flambeau à la main. La salle
était minuscule et ne contenait qu’un autel de marbre sur lequel était posé un
coffre en or massif finement ciselé. Les reliefs représentaient des anges se
battant avec des démons.
    Le coffre avait la forme d’une châsse avec un
couvercle à deux pentes. Une sorte de verrou en forme de lance le fermait. Il
le poussa sur toute sa longueur et souleva la lourde chape.
    À la lumière vacillante de la torche, l’intérieur
étincela de mille feux, révélant une émeraude ovale et lumineuse.
    Avec un immense respect, Alaric la saisit et la
porta à ses lèvres. Il était désormais invincible et immortel.
    Il resta un long moment ainsi, puis remit la
pierre à sa place et rejoignit Adolphe dans le couloir.
    — Mon frère, rassemble mes hommes. Que mon
fils fasse transporter ce coffre dans la maison du Palatin que nous occuperons
ce soir. Je veux que cent de mes plus fidèles Goths ne le quittent jamais des
yeux. Qu’ils tuent quiconque en approche à dix pas.
     
    Six jours plus tard, l’armée wisigothe quitta Rome
par la voie Appia. Elle escortait des centaines de chariots tirés par des bœufs
et des mules, tous emplis de vases d’or et d’argent, de diamants et autres
pierres précieuses.
    Jour et nuit, Alaric avait vécu avec l’émeraude
conservée dans une sacoche brodée d’or attachée sous sa cotte de fer. Le
lendemain de la prise de la ville, un incident lui avait confirmé son
invulnérabilité. Tandis qu’il se rendait dans la cité du Vatican prier sur le
tombeau de saint Pierre, son détachement avait reçu une volée de flèches tirée
d’un toit par un groupe de résistants romains. Nombre d’hommes de sa garde
avaient été atteints et plusieurs étaient morts. Lui-même avait reçu dans le
flanc une flèche ayant percé sa cuirasse d’écailles. Mais le trait n’avait pas
pénétré profondément dans la chair et, dès le lendemain, la plaie s’était
refermée.
    Pourtant, en ce jour de départ

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