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Montségur, 1201

Montségur, 1201

Titel: Montségur, 1201 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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en y arrivant, ils
feraient demi-tour. Ils reviendraient jusqu’à l’embranchement et ils
prendraient le second sentier.
    Ses pensées le ramenaient sans cesse à Amicie. Où
pouvait-elle être maintenant ? Il aurait dû la protéger et il avait
failli. Peut-être agonisait-elle, blessée, dans quelque fourré. Il se jura de
retrouver Dracul et de lui faire subir les plus effroyables châtiments.
    En même temps, il restait attentif, observant
chaque arbre, chaque taillis un peu trop épais, guettant le moindre bruit
anormal et même le silence s’il se prolongeait trop. Les valaques pouvaient
être tout près d’eux.
    C’est alors qu’il entendit un gémissement. Il
arrêta son cheval et fit un signe pour que ses compagnons demeurent silencieux.
Puis il attacha la longe de mule à un arbre et sortit silencieusement son épée.
    Le gémissement, le râle, plutôt, s’était tu. Il
fit avancer son palefroi jusqu’à une clairière où se dressait une hutte de bois
surmontée d’une croix. C’était l’ermitage avec une chapelle en pierres sèches
en construction. Quelques poules caquetaient sur un tas de fumier. Une source
s’écoulait dans un bac et, juste devant, un homme tonsuré et barbu était cloué
en terre par un pieu sanglant lui traversant le ventre.
    C’était lui qui avait gémi, mais, pour l’instant,
il paraissait mort. On lui avait coupé le nez et les oreilles. Sa robe de
feutre sombre était souillée de sang.
     

Chapitre 19
    V ladislas
de Valachie, son écuyer Radu et les deux hommes d’armes valaques galopaient
aussi vite qu’ils le pouvaient vers Sainte-Gabelle.
    Après le massacre, leur sang bouillait. Ils
voulaient tuer, boire le sang des perfides qui les avaient compromis. La
vengeance dominait tout autre sentiment.
    Ils s’étaient débarrassés de leur guide, juste
après le carnage. Moins on en saurait sur eux, plus ils auraient du temps pour
retrouver ceux qu’ils cherchaient et s’approprier ce qui leur appartenait.
    C’est alors qu’ils virent un cavalier trottant
devant eux.
    — Aucun témoin ! Tue-le ! cria
Vladislas en hongrois à son écuyer.
    Radu sortit son épée et partit au galop. Il la
levait et s’apprêtait à trancher la tête quand le cavalier se retourna. L’homme
reconnut les valaques et se mit à hurler de terreur. Il donna un coup de talon
pour mettre son cheval au galop.
    Radu aussi l’avait reconnu. Il le rattrapa et il
le contraignit à s’arrêter pour attendre son seigneur.
    — Pourquoi est-il encore vivant ? lança
Dracul avec colère.
    Sa rage était telle qu’il aurait facilement tué
son écuyer pour lui avoir désobéi.
    — Plusieurs fois, au château, j’ai vu cet
homme près de notre tente, seigneur.
    — Ce serait notre voleur ?
    Tout cela étant dit en hongrois, le prisonnier ne
comprenait rien. Pourtant il devinait que son sort n’allait pas être enviable.
    — Pitié, messires, supplia-t-il, je suis au
service du seigneur de ce pays.
    — Descends ! ordonna Dracul, ignorant
ses supplications.
    L’autre s’exécuta.
    La haute selle du prisonnier possédait une sacoche
attachée au bât. Dracul en trancha les lanières et le coffre de cuir tomba par
terre.
    — Fouille-le et vide ça.
    Radu sauta au sol et envoya un soufflet au
prisonnier. Son gantelet de maille déchira la joue du malheureux, l’assommant à
moitié. Ensuite Radu lui donna plusieurs coups de pied, puis il fouilla sa robe
en la déchirant. Saisissant l’escarcelle à sa taille, il l’arracha et l’ouvrit.
Elle contenait six solidi d’or et un médaillon représentant la Vierge.
    Le valaque montra celui-ci à son maître :
    — C’est lui, seigneur, c’est notre voleur. Il
a votre médaillon.
    — Dragu, va couper une branche ! ordonna
Dracul. Radu, déshabille-le !
    L’homme d’armes nommé Dragu descendit de cheval et
s’éloigna vers la forêt, un coutelas à la main. Après avoir examiné plusieurs
arbres, il trouva une belle branche de pin bien droite, d’environ sept ou huit
pieds. Il la coupa et la ramena en l’ébranchant à grands coups de couteau.
    Entre-temps, Radu avait arraché les vêtements du
prisonnier terrorisé. Quand il fut nu comme un ver, il lui envoya une volée de
coups de pied comme prélude à la punition.
    — Tu m’as volé ! gronda Dracul. Je ne
supporte pas les voleurs !
    — Pitié, seigneur, j’étais obligé !
sanglota l’homme en essayant d’éviter la raclée.
    — On va voir.

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