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Montségur, 1201

Montségur, 1201

Titel: Montségur, 1201 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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plus rien pour lui.
    — Allons-nous rester sans rien faire ?
répliqua-t-elle plutôt sèchement.
    Il ne répondit pas, ne quittant pas des yeux les
taillis devant eux.
    — Je crois que nous ne sommes pas seuls, dame
Sanceline, remarqua doucement Alaric.
    Il lui montra les traces de sabots qui se
dirigeaient vers l’arrière de la chapelle.
    — Ils seraient encore là ? demanda
Wolfram à voix basse.
    — Je ne sais pas, répondit Guilhem en
balayant la forêt du regard. S’approcher ne nous apprendra rien de plus, et
s’ils nous observent en ce moment, ils sont encore trop loin pour que leurs
flèches percent nos hauberts. Inutile de se mettre en péril.
    — Pourquoi ont-ils fait ça ? sanglota
Sanceline. Avaient-ils besoin de commettre de telles horreurs !
    — Ils l’ont questionné. Les tortures, c’était
pour le faire parler. Donc ils cherchent quelque chose, ou quelqu’un, dit
Guilhem. Certainement dame Esclarmonde et dame Amicie. Cela signifie qu’ils
sont à leur poursuite et qu’ils ignorent où elles se cachent, car sinon, ils
n’auraient pas perdu de temps à le torturer.
    — Mais étaient-ce le comte Dracul et ses gens
qui l’ont interrogé ? Je n’en suis pas sûr, intervint l’Allemand.
    — J’ai reconnu les flèches tout à l’heure, et
cet homme est empalé. Conrad a bien dit, à table, que c’était sa façon de
faire !
    — Pas comme ça. Dracul nous a décrit
longuement comment on s’y prend dans son pays. Le pal ne traverse pas le ventre
de cette façon. Il entre par le bas du corps et sort par la bouche, au bout
d’un jour ou deux.
    Sanceline écarquilla les yeux d’horreur, tandis
qu’Alaric se signait en murmurant une imprécation.
    — De surcroît, il y a là les empreintes d’au
moins six chevaux ou plus, poursuivit-il en désignant des marques de sabots.
    Guilhem faillit rétorquer que le comte Dracul
était peut-être pressé. Quant aux chevaux, qui pouvait être certain de ces
traces emmêlées ?
    Pourtant, le doute venait de s’immiscer dans son
esprit. Et si tout n’était qu’un stratagème ? Et si ce n’était pas le
comte Dracul qui avait attaqué le convoi, mais les ennemis d’Amicie ?
    — Tu as peut-être raison, dit-il enfin.
Auquel cas, ils pourraient avoir tué l’ermite parce qu’il les connaissait… Ce
seraient donc des gens du pays.
    Une bourrasque s’éleva et Guilhem leva les yeux au
ciel qui se couvrait de nuages.
    — Il faut retrouver les femmes avant la nuit.
Et surtout avant la neige, car les loups doivent aussi les guetter. Faisons
demi-tour jusqu’à l’embranchement de tout à l’heure.
    Ils reprirent les mules qu’ils avaient laissées un
peu plus loin et firent le chemin en sens inverse. Alaric, toujours en
arrière-garde, ne cessait de se retourner.
    Quand ils arrivèrent à la fourche, ils se
rassemblèrent pour écouter leur chef.
    — Alaric, descends ! Nous prenons ton
cheval et la mule. Tâche de trouver un endroit d’où tu pourras surveiller le
chemin et restes-y une heure. Si des gens sont derrière nous, tu les suivras à
ton tour et si tu vois qu’ils apprêtent à nous attaquer, sonne de ton cor.
    Alaric s’exécuta sans discuter. Il avait son
manteau et pouvait passer la nuit dehors.
    Guilhem lui laissa quelques-unes de leurs
provisions, c’est-à-dire un demi-pain de seigle et une gourde d’eau.
    En reprenant le chemin sans lui, Guilhem se
demanda s’il avait fait le bon choix. Si Alaric était un félon et rejoignait
ceux qui recherchaient Amicie ou Esclarmonde, la partie deviendrait difficile.
    Effectivement, à l’ermitage, des regards hostiles
n’avaient pas quitté des yeux Guilhem et ses amis.
    Ceux qui les observaient étaient bien cachés au
fond des fourrés. S’il leur était resté des flèches, ils les auraient
utilisées, malgré la distance incertaine, mais ils n’en possédaient plus que
deux. La bataille se terminerait alors à la hache et à l’épée, et le chef de la
bande n’était pas certain de la victoire.
    De plus, pourquoi les tuer ? Ce Guilhem était
capable de retrouver les fuyards. Quand il y serait parvenu, il serait toujours
temps de s’occuper d’eux, surtout avec les renforts qui allaient arriver.
     
    Ils avançaient depuis plus d’une heure sur le
sentier rocailleux quand Guilhem aperçut un morceau de soie accroché à une
ronce.
    Ils s’arrêtèrent devant le minuscule morceau
d’étoffe.
    — Il provient du voile d’Esclarmonde,

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