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Montségur, 1201

Montségur, 1201

Titel: Montségur, 1201 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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dit
Guilhem. Je le reconnais.
    — Elles ne sont pas loin. Peut-être même
cachées par ici, fit Wolfram en examinant les fourrés dans lesquels il était
facile de se dissimuler.
    — Si elles nous observent, elles ne vont pas
se montrer, intervint Sanceline.
    — Pourquoi ?
    — Elles doivent être terrorisées après un tel
massacre ! Comment t’identifieraient-elles, Guilhem ? Elles doivent
imaginer que nous sommes ceux qui les ont attaqués.
    — Elle a raison ! approuva Wolfram. Il
faut les appeler, se faire reconnaître. Dame Amicie connaît ta voix.
    — Il y a mes armes sur ma rondache, une
vielle peinte, remarqua Guilhem.
    — Il fait sombre dans ce bois. Si elles sont
loin, elles ne la distingueront pas.
    C’était juste, mais Guilhem hésitait toujours.
Pourtant il fallait prendre une décision, car la nuit approchait.
    — Les appeler, c’est prendre le risque d’en
alerter d’autres… Et puis, auront-elles confiance dans nos appels ?
Sortirais-tu de ta cachette si on t’appelait, Sanceline ?
    — Peut-être pas, reconnut-elle.
    C’est alors qu’une idée lui vint. Il détacha la
boîte à vielle et sortit son instrument.
    — Elles auront confiance en ma musique.
    Il aurait pu jouer un chant qu’il avait composé
pour Amicie, mais c’était délicat en présence de Sanceline. Il choisit donc un
épisode du Chevalier de la charrette dont il se souvenait et qu’Amicie
connaissait aussi.
     
    — Lancelot,
tant grant joie en a.
    Li
Rois meintenant le mena,
    En
la sale, où venue estoit,
    La
Reine, qui l’atendoit.
    Quant
la Reine voit le Roi,
    Qui
tient Lancelot par le doi,
    Si
s’est encontre lui dreciée,
    Et
fet semblant de corociée.
    Si
n’en bronche, ne ne dit mot.
    — Dame,
véez ci Lancelot,
     
    En même temps, il tournait inlassablement la roue,
s’efforçant de bien faire sonner la musique.
    Ils repartirent en avançant lentement. Guilhem
chantait et jouait toujours. C’est alors que le miracle se produisit. Au détour
du chemin, une silhouette sortit d’un fourré. Un homme en aumusse.
     

Chapitre 20
    —  Q ui êtes-vous ? demanda-t-il.
    — Je vous reconnais, fit Guilhem, vous êtes
le diacre qui voyageait avec dame Esclarmonde. Nous sommes à sa recherche.
    En même temps, il ôta son casque à nasal pour
montrer qu’il venait en paix.
    — Je me nomme Guilhem d’Ussel. Mon compagnon
s’appelle Wolfram d’Eschenbach et cet homme… est une femme, de votre religion.
Elle se nomme Sanceline et vient d’Albi, poursuivit-il.
    Sanceline ôta son casque à son tour, dévoilant son
fin visage.
    — Le Seigneur soit loué ! murmura le
Parfait. Dame Esclarmonde ! Venez vite ! Ce sont des amis… nous
sommes sauvés !
    — Sauvés ? lui répliqua Guilhem.
J’aimerais le croire, mais ceux qui vous ont attaqués vous cherchent peut-être
encore.
    Esclarmonde apparut, le visage marqué par
l’épuisement, sans coiffe, les cheveux en bataille, robe et surcot déchirés,
tachés de sang et de boue. Amicie était derrière elle, les vêtements tout
autant en désordre.
    — Guilhem ! s’exclama-t-elle en s’agenouillant.
C’est la troisième fois que tu me sauves la vie !
    Il se força à sourire.
    — Nous sommes tombés dans une embuscade,
seigneur d’Ussel… Faites-vous partie des secours ? demanda Esclarmonde.
    — J’ignore s’il y a des secours, ou s’il va y
en avoir, noble comtesse. J’ai quitté Saint-Gilles hier, pour me rendre à Foix.
J’étais derrière vous, ce matin, et je pensais vous rattraper quand j’ai
entendu des cris. J’ai deviné que vous étiez attaqués, mais le temps de
rejoindre votre escorte, tout était terminé. Vos agresseurs se sont enfuis en
nous voyant.
    — J’ai vu tomber le noble Salsigne…, fit
Esclarmonde d’une voix blanche… Mes serviteurs aussi… Combien ont
survécu ?
    — Aucun, à part vous trois, noble comtesse.
J’ai rassemblé vos bagages sur les mules, et ayant découvert que vous aviez
réussi à échapper, avec dame Amicie, je suis parti à votre recherche. J’ai
laissé un de mes hommes plus loin, pour savoir si on nous suit. Il nous
rejoindra.
    — Qui serait après vous ? s’inquiéta le
Parfait.
    Guilhem posa son regard sur lui. C’était un homme
d’un certain âge, aux mains calleuses et aux muscles puissants.
    — Ceux qui se sont attaqués à vous. Ils n’en
ont peut-être pas terminé.
    — Dieu tout puissant ! Mais que
veulent-ils ? demanda Esclarmonde

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