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Montségur, 1201

Montségur, 1201

Titel: Montségur, 1201 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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du diable, Sanceline,
ajouta sombrement Guilhem. De plus, il ne voulait pas qu’il reste un seul
témoin. Si nous n’étions pas arrivés, qui aurait deviné que c’était lui ?
    — Comment ont-ils pu faire ? Ils
n’étaient que quatre.
    — Ce sont des archers adroits. Je les ai vus
tirer. Dissimulés près de la rivière, ils ont attendu le convoi. Après avoir
blessé ou tué suffisamment de monde, ils ont chargé et massacré les survivants.
Soit les femmes sont parvenues à fuir, soit ils les ont épargnées pour les
emmener comme esclaves. Dans ce dernier cas, que le Seigneur les protège de ces
démons.
    — Partons à leur poursuite, seigneur, proposa
Alaric. Ils ne sont pas loin. On peut les rattraper, sauver les dames et les
châtier.
    — Il faut d’abord vérifier s’il n’y a pas eu
de survivants qui seraient parvenus à fuir. Sanceline, reste en selle et
surveille bien. Préviens-nous si tu remarques quelque chose. Nous allons
rassembler les corps au bord du chemin.
    Ils soulevèrent une à une les victimes meurtries
et sanglantes, devant parfois les tenir à plusieurs à cause de leurs membres
brisés. Guilhem ne se souvenait pas exactement du nombre de personnes de
l’escorte, n’ayant pas fait attention aux domestiques, mais il fut certain que
toutes les servantes et tous les hommes d’armes étaient morts. En fin de
compte, outre dames Esclarmonde et Amicie, il semblait ne manquer que le diacre
parfait.
    — Dracul a pu emmener les femmes, mais
certainement pas le diacre, dit Guilhem. Donc il est parvenu à fuir. Il ne peut
être loin. Essayons de trouver ses traces.
    — Que fait-on des bagages, seigneur ?
demanda Alaric en désignant les mules qui paissaient maintenant tranquillement.
    La plupart portaient encore leurs coffres, un sur
chaque flanc et le troisième sur le dos. De grosses huches dont le couvercle en
pointe formait deux vantaux. Elles contenaient le linge, les draps, les habits,
la vaisselle, l’argenterie et même les tapis de la sœur du comte de Foix. Il y
avait aussi des armes et des bijoux dans de petites caisses séparées.
    Certains coffres étaient peints, d’autres couverts
de cuir gaufré, d’autres encore étaient en bois léger, tous serrés dans de
larges pentures de fer. Ces bagages, joliment décorés, formaient un décor
inattendu au milieu du massacre.
    — On ne peut pas les abandonner. Si ce démon
de Dracul revient, il s’en emparera, poursuivit l’écuyer.
    — Tu as raison, emmenons les mules.
Sanceline, et toi Wolfram, rassemblez-les et rattachez les coffres tombés. Dame
Esclarmonde devait aussi avoir une boîte à bijoux et de l’argent dans sa
litière. Trouvez-les. Avec Alaric, qui a l’habitude de pister le gibier, nous
allons tenter de trouver les traces du diacre.
    Ils découvrirent des empreintes le long du coteau.
C’étaient des pas et des mains de femmes, mais Alaric découvrit aussi les
traces d’un homme. Les pieds des femmes étaient différents, ce qui signifiait
qu’Amicie, la sœur du comte de Foix et le diacre étaient parvenus à fuir.
Réfugiés dans un fossé, les fuyards avaient rampé entre les chênes et les
châtaigniers. Ils s’étaient agrippés à des touffes de romarin dont certaines
étaient arrachées. Plusieurs fois, ils avaient appuyé leurs paumes dans le sol
boueux.
    Mais au sommet du coteau, la forêt s’étendait,
sombre et impénétrable. Il ne serait pas facile de les retrouver.
    Ils revinrent sur le lieu du guet-apens et Guilhem
s’approcha de Sanceline.
    — Wolfram et Alaric vont te conduire à
Miremont, lui dit-il. Ils emmèneront aussi les mules, raconteront ce qui s’est
passé et ramèneront du secours. Je vais poursuivre seul en laissant des signes
derrière moi. Alaric n’aura aucun mal à les trouver.
    — Et si vous les rencontrez, seigneur ?
    — Je ne sous-estime pas Dracul, Alaric, mais
il ne me fait pas peur. Peut-être Satan le protège-t-il, mais les démons sont
aussi mes alliés.
    — Je ne te quitte pas, Guilhem, décida
Sanceline. J’ai traversé la France avec toi, et tu n’as pas eu à te plaindre de
mon courage. Tu n’as pas le droit de me renvoyer.
    — Je ne suis pas sûr que ce soit une bonne
idée de retourner à Miremont, observa Wolfram, soucieux. Et si on ne nous
croyait pas ? Si on nous accusait d’être les voleurs ? Imagine qu’on
rencontre des hommes d’armes qui nous trouvent avec les bagages et les bijoux
de dame Esclarmonde…
    Guilhem

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