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Montségur et l'enigme cathare

Montségur et l'enigme cathare

Titel: Montségur et l'enigme cathare Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean Markale
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déclenché bien
des controverses. Elle semble avoir servi de modèle au peintre du XVII e  siècle Nicolas Poussin pour son tableau Les Bergers d’Arcadie , conservé au Louvre, à Paris. On
y reconnaît le même paysage, la même forme pour le monument, et le peintre y
fait déchiffrer une inscription identique par ses bergers : Et in Arcadia ego , ce
qui signifie littéralement  : « Moi, je
suis en Arcadie. » Et cette même inscription aurait figuré sur une tombe
de Rennes-le-Château, celle de la marquise d’Hautpoul, mais l’abbé Saunière l’aurait
fait disparaître en grattant la pierre. Tout cela est bien confus. Les amateurs
de mystère expliquent que Nicolas Poussin, qui était initié (à quoi ?), aurait
pris sciemment cette tombe comme modèle. Mais il semble bien, à l’analyse, que
ce soit le contraire qui se soit produit : la tombe de la route d’Arques a
été fabriquée d’après le tableau de Poussin. C’est un
faux . Mais cela ne résout rien, car on peut se demander : pourquoi
ce faux ? D’autant plus que le tableau de Poussin existe, qu’il demeure
très énigmatique, et que sa genèse est chargée d’obscurités.
    En 1656, Nicolas Fouquet, alors surintendant des Finances de
Louis XIV, avait chargé l’abbé Louis Fouquet, son frère cadet, de
contacter à Rome le peintre Nicolas Poussin, qui était âgé de soixante-deux ans,
pour lui commander un tableau. L’abbé répondit au surintendant, signalant que
Poussin avait accepté, mais qu’il avait projeté quelque chose qu’il ne pouvait
pas révéler dans une lettre. Et les termes de cette lettre, si ce n’est pas un
faux (il y a tellement de faux dans l’histoire du Razès qu’il est nécessaire de
se méfier de tout), sont assez curieux. L’abbé parle en effet de « choses
dont je pourrai vous entretenir à fond dans peu, qui vous donneront par M. Poussin
des avantages que les rois auraient grand-peine à tirer de lui, et qu’après lui
peut-être personne au monde ne recouvrera dans les siècles à venir… ». Or,
Nicolas Fouquet sera arrêté, en 1661, comme on sait, par ordre du roi, et
remplacé par Colbert, pour des raisons qui n’ont jamais été vraiment élucidées.
    De quoi s’agit-il donc ? Quelles sont donc ces choses grâce auxquelles Fouquet pourrait tirer des
avantages sur le roi Louis XIV ? Suivez mon regard : les
généalogies revêtues du sceau de Blanche de Castille, et authentifiant la
lignée mérovingienne ne sont pas loin. Est-ce cela, le « Trésor » ?
Décidément, on tourne en rond. De plus, on sait que Colbert ordonna d’effectuer
certaines recherches dans les archives de la région et qu’il fit également
procéder à des fouilles. Dans ces conditions, peu importe que le tombeau soit
antérieur ou postérieur au tableau de Poussin : le problème reste le même.
    Il y a encore l’église de Bézu. L’ensemble n’offre guère d’intérêt,
mais on y découvre quand même une figuration qu’on s’attendait inconsciemment à
rencontrer dans le Razès : le Graal. L’époque de cette peinture est
incertaine, mais elle ne peut remonter au-delà du XVI e  siècle.
Elle n’est donc pas cathare. Mais ce calice, qu’il est peut-être abusif de
qualifier de Graal, a ceci d’étrange, qu’il est présenté comme le Beaucéant des
Templiers, en noir et blanc. Il est vrai qu’une commanderie de Templiers se
trouvait sur le territoire de Bézu. Et l’on sait que les Templiers, ou tout au
moins leurs successeurs, passent pour être les initiateurs du mouvement maçonnique.
Là aussi, on tourne en rond.
    Il y a enfin Bugarach. C’est le nom d’un sommet montagneux
de 1 230 mètres d’altitude, et d’un village, tous deux sis au sud-est de
Rennes-les-Bains, le village ayant vraisemblablement donné son nom à la
montagne. Mais ici, nous rejoignons directement l’histoire des Cathares.
    Le village paraît en effet avoir reçu son appellation au XI e  siècle, si l’on en croit une charte de l’an
889 confirmant les possessions des abbés de Saint-Polycarpe (Aude), où le nom
apparaît sous la forme latinisée burgaragio . En
1231, on trouve la forme Bugaaragium  ; en
1500, Bigarach  ; en 1594, Bugaraïch  ; en 1647, Beugarach  ;
la forme actuelle étant fixée en 1781.
    Quel est donc le sens de ce toponyme, qui n’est pas unique, puisqu’on
le retrouve au sud de Toulouse sous la forme Bougaroche, et près de Bordeaux
sous la forme Bougarach ? Le radical

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