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Napoléon

Napoléon

Titel: Napoléon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: André Castelot
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affecter une grande prédilection pour Regnault de Saint-Jean-d'Angély, parce que celui-ci répondait hardiment à toutes ses questions et n’aurait pas été embarrassé s’il lui avait demandé combien de millions de mouches se trouvaient en Europe au mois d’août. »

    La grande armée étant retenue dans la nasse espagnole, l’Empereur doit forger une nouvelle force. Les princes de la Confédération du Rhin promettent de fournir à leur Protecteur cent mille hommes. Mais que vaudront au feu ces Saxons, ces Bavarois, ces Wurtembergeois ? En appelant par anticipation la classe 1810, en mettant sous les drapeaux une partie des Français favorisés par le tirage au sort durant ces trois dernières années, en faisant revenir les quelques corps laissés en Allemagne, l’Empereur peut, en comptant la garde ramené d’Espagne, disposer de deux cent cinquante milles à deux cent quatre-vingts mille hommes, dont la majorité n’a jamais vu le feu. Et il lui faut au surplus envoyer des troupes auprince Eugène qui aura assurément une armée autrichienne à combattre !
    À Vienne, le gouvernement, l’armée et le peuple ont soif de la guerre ! L’empereur d’Autriche a pu réunir trois cent mille hommes infiniment plus enthousiastes à la pensée d’aller en découdre que les conscrits et les rappelés français.
    Le mercredi 12 avril, un courrier expédié par Berthier arrive aux Tuileries : les Autrichiens ont passé l’Inn et occupé Munich.
    — C’est la guerre, soupire l’Empereur.
    Une fois de plus, il va se battre, à la poursuite de cette paix qui le fuira jusqu’à la défaite... Et il décide de partir avant l’aube :
    — Je m’en vais à Vienne seul avec mes petits conscrits, mon nom et mes grandes bottes.

 
    XI
 
LE MIRACLE DE WAGRAM
    A la guerre, il faut s’appuyersur l’obstacle pour le franchir.
    N APOLÉON .
    L E lundi 17 avril, à Dillingen, Napoléon reçoit leroi de Bavière qui, affolé, à dû quitter Munichet larmoie :
    — Sire, tout est perdu pour nous si Votre Majestén’agit pas rapidement.
    — Rassurez-vous, vous serez dans peu à Munich.
Quant à lui – il l’affirme au roi de Wurtemberg : c’est à Vienne qu’il se rendra.
    Où est l’ennemi ? demande-t-il ce même jourà Berthier en arrivant à Donauwörth.
    — Sire, il a passé l’Inn et l’Isar, a tourné à droiteet est en marche sur Ratisbonne.
    L’archiduc Charles espère ainsi détruire le centrefrançais formé des troupes de la Confédération duRhin.
    — Que dites-vous ? s’exclame l’Empereur, c’estimpossible !





 

Il se penche sur la carte, regardant la ligne d’épingles rouges, cette ligne qui, comme un coin, s’enfonce dans le dispositif français. Le plan ennemi est clair – clair pour Napoléon – : il consiste, après avoir battu le centre tenu par Berthier, à se rabattre sur la gauche française formée du corps de Davout qui, avec quarante-trois mille hommes, les meilleurs de la nouvelle armée, se trouve devant Ratisbonne. Puis l’Archiduc attaquera la droite impériale formée par les cinquante-cinq mille soldats de Masséna.
    Napoléon lève les yeux, regarde l’état-major, et annonce :
    — Je les tiens donc ! Dans un mois nous serons à Vienne.
    Il y sera trois semaines plus tard !
    Les ordres partent dans toutes les directions : avant tout fermer les deux ailes, réunir les forces de Davout à celles de Masséna.
    « Activité et vitesse », commande-t-il à ce dernier par un billet écrit de sa main.
    Vingt et un coups de canon sont tirés dans chaque division pour annoncer l’arrivée de l’Empereur, et sur le front des régiments, entre deux roulements de tambours, on lit ce texte : « Soldats, le territoire de la Confédération a été violé. Le général autrichien veut que nous fuyions à l’aspect de ses armes, et que nous lui abandonnions nos alliés. J’arrive avec la rapidité de l’éclair. Soldats ! j’étais entouré de vous lorsque le souverain de l’Autriche vint à mon bivouac de Moravie ; vous l’avez entendu réclamer ma clémence et me jurer une amitié éternelle. Vainqueurs dans trois guerres, l’Autriche a dû tout à notre générosité : trois fois elle a été parjure ! Nos succès passés nous sont un sûr garant que la victoire nous attend.
    « Marchons donc, et qu’à notre aspect l’ennemi reconnaisse ses vainqueurs. »
    La campagne des Quatre jours va s’ouvrir. Quatre jours durant

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