Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Napoléon

Napoléon

Titel: Napoléon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: André Castelot
Vom Netzwerk:
l’avenir !
    Le premier, Blücher attaque sur la Kaltzbacli. Napoléon quitte Goerlitz, prend le commandement et, deux jours plus tard, rejette les Prussiens sur leurs lignes. Il ne les repoussera pas vers la Silésie car – il l’apprendra le 23, à Lowenberg – l’armée de Bohème passe à l’attaque et essaye d’enlever Dresde. Comment Gouvion-Saint-Cyr, avec seulement vingt mille combattants, pourra-t-il résister à la terrible poussée des Autrichiens de Schwarzenberg et de Colloredo, aux Prussiens de Kleist et aux Russes de Barclay et de Wittgenstein, soit deux cent cinquante mille hommes qui s’apprêtent à le mettre en pièces ?
    Le général Moreau, qui se trouve dans l’état-major ennemi, a fourni ce conseil :
    — S’attendre à une défaite partout où l’Empereur donnera en personne. Éviter autant qu’on le pourra d’en venir aux mains avec lui... Attaquer et combattre ses lieutenants partout où on pourra les joindre. Enfin, les lieutenants battus et affaiblis, réunir aux forces existantes toutes celles qu’on pourra joindre, marcher sur lui, lui arracher la victoire, et ne pas lui donner de répit.
    Bernadotte a donné le même avertissement. Napoléon le confirmera plus tard : « C’est lui qui a donné à nos ennemis la clef de la tactique de nos armées. C’est lui qui a montré le chemin du sol sacré. » Lui et Moreau !... Mais un troisième larron s’est joint aux deux transfuges : Jomini.
    Napoléon, qui a abandonné la poursuite de Blücher, fonce, et le jeudi 26 août, à dix heures du matin – suivi par le corps de Marmont et par la Vieille Garde, il traverse au grand galop le Pont Auguste joignant Neustadt à Dresde. Quelle est la situation ? Sans doute les Russes, qui occupent les hauteurs de l’autre côté de la ville, crient-ils déjà : « A Paris ! A Paris ! », sans doute les troupes de Gouvion-Saint-Cyr sont-elles repoussées derrière les palissades des faubourgs, mais Dresde n’est pas encore prise par l’ennemi. La route de France n’est point coupée ! Ainsi que le dira le baron Peyrusse, par sa seule présence l’Empereur rend la vie et l’espoir aux habitants terrorisés. « Ils se pressent autour de lui, ils le saluent du nom de libérateur. Cet enthousiasme est partagé par toutes les colonnes que Sa Majesté fait défiler devant elle au pas de charge. » A chaque colonel qui passe devant lui, avec son unité, il indique l’emplacement des régiments. Il semble connaitre Dresde aussi bien que Paris. Il a même retenu le nom de la porte Dippodiswalde...
    Dans les rangs ennemis, le nom terrible court : « Napoléon !... Napoléon !... » Les musiques des régiments retentissent. Redoutes et retranchements que Gouvion-Saint-Cyr a été forcé de lâcher sont repris. Les Alliés reculent et bientôt les Français les poursuivent l’épée dans les reins.
    Toute la nuit, l’Empereur dicte des ordres en faisant les cent pas dans sa chambre. A l’aube du 27 août, le brouillard permet à Murat d’aller prendre position sans avoir été vu par l’ennemi. La lutte pour Dresde reprend sous une pluie battante et avec encore plus de violence. Non loin de la porte Dippodiswalde, près d’un grand feu de bois, l’Empereur dirige la bataille. Vers onze heures, il envoie le général Drouot ordonner de sa part, au général Curial, de porter en avant la batterie de sa division et de jeter « une poignée de boulets » sur un groupe d’état-major qui, entourant le tsar, se pavane sur le haut d’une colline. L’ordre est exécuté, et le « groupe éparpillé ». Un général ennemi tombe, les deux jambes broyées. Des infirmiers russes l’emportent. Un chien suit le corps. Les Français qui, de loin, ont assisté à la scène, pensent que Schwarzenberg a été frappé à mort. Mais, le lendemain, on apportera le collier du chien à Napoléon et il pourra lire ces mots : «  J’appartiens au général Moreau. »
    Moreau a été frappé par un boulet français... Il sera amputé des deux jambes, mais il ne pourra être sauvé.
    Et c’est enfin la victoire – victoire chèrement acquise ! Le tsar, l’empereur d’Autriche et le roi de Prusse sont battus, laissant douze mille prisonniers aux mains de leur adversaire et vingt-sept mille morts sur le champ de bataille. Ce champ de bataille qui « fait horreur », annonce Metternich à Mme de Sagan.
    Cent mille Français ont vaincu deux cent cinquante mille Alliés !

Weitere Kostenlose Bücher