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Napoléon

Napoléon

Titel: Napoléon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: André Castelot
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revenir, ne savent pas même s’unir à moi, qui peux, seul, les garantir contre tout ce qu’ils craignent ; car c’est à coups de canon maintenant, qu’on peut défendre la Révolution, et lequel d’entre eux est capable d’en tirer un ?
    C’est, en effet, à coups de canon que tout va se régler.

    À Vienne, dès la fin du mois de mars, les Alliés ont signé un traité d’alliance « ayant pour but le maintien de la paix », autrement dit le retour à l’état de guerre... Les parties contractantes s’engagent à garder chacune cent cinquante mille hommes en campagne « tant que Bonaparte ne serait pas mis absolument hors de possibilité d’exciter des troubles, de renouveler des tentatives pour s’emparer du pouvoir suprême en France et de menacer la sûreté de l’Europe ».
    L’armée de Waterloo sera bientôt prête à entrer en campagne.
    Au même moment, Napoléon prend les mesures militaires qui vont lui permettre de réunir une armée. Les forces royales ne comptaient que quatre-vingt-cinq mille hommes... Il étudie chaque jour les moyens à mettre en oeuvre pour pallier à cette situation. Pour commencer, il fait une commande de trois cent mille fusils, puis il appelle sous les armes les conscrits de 1815, mais le Conseil d’État – les temps ont bien changé ! – déclare que le décret est illégal, « les levées appartenant au pouvoir législatif ». Napoléon hausse les épaules et décide alors de considérer les appelés de 1815 comme s’ils étaient les « Marie-Louise » de 1814, mis en congé lors de la Restauration.
    Quinze jours plus tard, il passe en revue quinze mille fédérés des faubourgs Saint-Antoine et Saint-Marceau destinés à aider éventuellement à la défense de la capitale. Un ouvrier harangue l’Empereur :
    — Sire, nous avons reçu les Bourbons avec froideur parce que nous n’aimons pas les rois imposés par l’ennemi. Nous vous avons accueilli avec enthousiasme parce que vous êtes l’homme de la Nation, le défenseur de la Patrie et que vous conservez les droits du peuple... La plupart d’entre nous ont fait, sous vos ordres, la guerre de la liberté et celle de la gloire. La Patrie doit remettre avec confiance des armes à ceux qui ont versé leur sang pour elle. Donnez-nous, Sire, des armes en son nom. Nous jurons entre vos mains de ne combattre que pour sa cause et la vôtre. Vive la Liberté ! Vive la Nation ! Vive l’Empereur !
    Napoléon lui répond :
    — Soldats fédérés, je suis revenu parce que je comptais sur le peuple et sur l’armée. Vous avez justifié ma confiance. J’accepte votre offre. Je vous donnerai des armes... J’ai confiance en vous. Vive la Nation !
    Mais l’Empereur se gardera bien de leur donner des fusils : cette armée sent par trop la République !... L’Empereur a davantage confiance en la Garde nationale, bien que sa concentration ait été catastrophique. À Alençon, sur deux mille soixante appelés, cent sept hommes seulement ont pris le chemin de la caserne !
    Le 16 avril, l’Empereur fait défiler devant lui la Garde nationale de Paris. Certaines légions sont assez froides, d’autres crient Vive l’Empereur. Mais la chaleur d’antan n’y est plus.
    C’est au sein de. son armée qu’il va trouver la consolation. Ses anciens compagnons – surtout les plus humbles – vont lui redonner confiance en son étoile, Sans doute, dans le Midi et dans l’Ouest compte-t-on de nombreuses et inévitables désertions parmi les conscrits et les rappelés, mais ailleurs le résultat est si réconfortant qu’il inquiète les Alliés. « Pour donner une juste idée de l’enthousiasme de l’armée, écrit un espion anglais à Wellington, je n’ai besoin que de tirer un parallèle entre les époques de 92 et la présente armée. Encore la balance sera en faveur de Bonaparte, car aujourd’hui ce n’est plus de l’enthousiasme, c’est de la frénésie... La lutte sera sanglante et contestée à outrance. »
    Chaque jour, l’Empereur inspecte les troupes qui se concentrent à Paris. C’est ainsi qu’il retrouve un matin le capitaine Dupin, de l’ancien 4 e de ligne, devenu depuis 1814 le Régiment de Monsieur N° 4. En passant ce dernier en revue, Napoléon s’aperçoit qu’il manque à l’unité un commandant. Il fait appeler le plus ancien capitaine.
    — Ah ! c’est le capitaine Dupin, s’exclame l’Empereur en reconnaissant le soldat de Boulogne et de Wagram, un de

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