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Napoléon

Napoléon

Titel: Napoléon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: André Castelot
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mes anciens braves, je vous fais chef de bataillon.
    Nous pouvons assister à la scène en lisant le texte inédit du « brave Dupin » :
    « Tous les officiers qui étaient présents m’entourèrent pour me complimenter et m’embrasser ; le comte Lobau, aide de camp de l’Empereur, lui dit :
    — Sire, il est beau de donner de l’avancement à un militaire qui paraît si bien le mériter !
    — J’en étais sûr, dit l’Empereur, il y a longtemps que je le connais, c’est un de mes plus braves soldats.
    « Quand le comte Lobau me demanda mes nom et prénom, je les lui dis, en ajoutant :
    — Mon général, écrivez bien Dupin, car il y a longtemps qu’on me promet ce grade.
    — Je le sais, dit l’Empereur, et vous serez colonel à la fin de la campagne.
    — Si j’en reviens !
    « Aussitôt après, Montigny se présente à l’Empereur et lui dit :
    — Sire, je vous demande la faveur de remplacer M. le commandant Dupin dans le grade de capitaine.
    « L’Empereur lui demanda alors ce qu’il avait fait pour l’obtenir.
    — Sire, lui répond Montigny, ce matin j’ai sauvé l’honneur du régiment... »
    Et Montigny raconte que le major Darcine, faisant fonction de colonel commandant les deux bataillons du 4 e , avait non seulement envoyé l’Aigle du régiment à Louis XVIII, mais qu’il avait encore fait disparaître le drapeau. Darcine avait été arrêté par Montigny, ficelé, jeté dans une carriole pour être conduit à Paris, lorsque le major avait révélé que l’on trouverait le drapeau caché dans la paillasse de son lit. On l’avait alors détaché « en lui disant d’aller se faire pendre ailleurs ».
    — Eh bien, décida l’Empereur, vous êtes capitaine. Destituez-moi ce Darcine !
    « Alors, raconte Dupin, je m’avançai et me permis de représenter à l’Empereur que Darcine avait pu s’oublier un instant, mais que c’était un b^ave jeune homme et un bon militaire qui était arrivé au régiment après la bataille d’Eylau, sortant des vélites de sa Garde et qui avait toujours servi avec honneur depuis son arrivée au Corps.
    — Eh bien, dit l’Empereur, qu’il reste à la suite... »
    Grâce au texte de Dupin, suivons encore Napoléon dans l’une de ses dernières revues : « Dessoglio, capitaine de grenadiers, se présenta à l’Empereur et lui dit :
    — Sire, je vous demande la croix d’officier !
    — Qu’avez-vous fait pour mériter cette faveur ?
    — Sire, je suis Italien, j’ai toujours servi avec honneur et veux mourir sous vos aigles.
    — Lob au, dit l’Empereur, donnez-lui la croix !
    « Il fit encore quelques promotions, nous adressa encore quelques paroles flatteuses ; comme il finissait notre revue, un aide de camp vint lui annoncer la reddition de la place de Lille. Après lui avoir fait le rapport, l’Empereur lui pinça la joue et lui dit :
    — J’en étais sûr, partout où il me restera de mes braves, ils me resteront toujours fidèles.
    L’aide de camp le prie de lui accorder une grâce...
    — Laquelle ? dit l’Empereur.
    — Sire, c’est de baiser votre main.
    « Alors l’Empereur ouvrit ses bras et lui dit :
    — Venez sur mon coeur comme je voudrais tenir tous mes braves !
    « Au même instant, l’aide de camp se jeta dans ses bras comme pour l’embrasser et tous ceux qui étaient présents à cette scène, officiers et soldats, se jetèrent sur l’Empereur pour baiser ses vêtements ; il y en a qui se trouvaient fort heureux d’embrasser le bout de son épée ; cette scène dura plus de deux minutes et l’Empereur ne cessait de crier :
    — Ah ! mes enfants, ne m’étouffez pas !
    « Cette crainte, seule, mit fin à ce moment d’enthousiasme... »
    Il ne se montre détendu et confiant qu’auprès de ses soldats. Au Conseil, il semble « méditatif, contraint et préoccupé », nous dit Regnault. Il parle peu et ne jette dans la conversation que « quelques mots parasites »...

    La dernière fête impériale est une veillée d’armes. L’assemblée dite du Champ de Mai se réunit au Champ de Mars, le 1 er juin. Toutes les autorités, les dignitaires, la famille impériale prennent place dans les tribunes. Les porte-aigles, la Garde, la garnison, les légions de la Garde nationale – en tout quarante-cinq mille hommes – couvrent la plaine. Deux cent mille Parisiens assistent à la cérémonie où le nouvel Empire essaye de retrouver son faste. « Je vis

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