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No Angel

Titel: No Angel Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jay Dobyns
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D’après lui, nous devions prendre du repos. Je répondis que nous avions encore du travail. Il déclara :
    — Non. Vos familles ont beaucoup plus besoin de vous que moi.
    Il s’adressait à tout le monde mais me regardait.
    — Compris ? Nous n’avons pas toujours été d’accord et vous avez fait un boulot formidable. Mais cette phase est terminée.
    Je suivis les ordres. Le 2 juillet, je rentrai chez moi jusqu’au 4, date à laquelle je devais retourner à Phoenix pour le coup de filet. Gwen n’était pas là ; elle visitait l’Est en voiture avec les enfants. Comme je m’y attendais, j’étais seul. Et je me sentais affreusement seul. Pas de refuge. Pas de Hells Angels. Pas d’équipiers. Pas de famille. Pas de paix. Je n’avais rien et ne méritais rien.
    La fin de l’opération, décidée par Slats, me fit l’effet d’une trahison complète. Mais il savait ce qu’il faisait. Je suis aujourd’hui convaincu que, du début à la fin, Slats a été la boussole morale de Black Biscuit – Dieu sait que ce n’était pas moi – et notre conscience collective. Il apparaît qu’il était responsable à cent pour cent de l’opération, pas moi. Quels qu’aient été ses désirs égoïstes, il comprit qu’il fallait mettre un terme à l’opération et il le fit. Il fut capable de prendre la décision, pas moi.
    En soldant l’opération, Slats nous força à revenir à nous-mêmes avant qu’il soit trop tard, avant qu’il n’y ait plus rien à quoi revenir. Plus que tout le monde et plus que moi, il veilla sur son ami Jay Dobyns, qui avait disparu.
    Les mandats de perquisition de Black Biscuit furent exécutés le 8 juillet. Staci, l’amie de Bobby, me téléphona après le début des arrestations des Hells Angels et laissa un message désespéré :
    — Bird, c’est Staci. Je sais pas où tu es, mais vaut mieux que tu y restes. Ils arrêtent les gars. C’est comme s’ils arrêtaient tous les gars. Je sais pas ce qui se passe. J’espère qu’on se verra bientôt…
    Ce vœu devait rester lettre morte.
    Avant l’aube, les groupes d’intervention avaient effectué des descentes dans l’Arizona, le Nevada, en Californie, dans l’État de Washington et dans le Colorado. Les saisies furent impressionnantes. Plus de 1600 pièces à conviction furent collectées, plus de 650 armes à feu, dont 80 mitraillettes, fusils à canon scié et autres armes interdites, des dizaines de silencieux, des explosifs, notamment des bombes artisanales, du napalm, des détonateurs, de la dynamite et des grenades ainsi que plus de 30 000 cartouches. La saisie de drogue, principalement de la meth et des produits similaires, ne fut pas énorme, mais significative. On saisit également cinquante mille dollars. Cinquante personnes furent arrêtées, dont deux passibles de la peine de mort. Plus tard, seize d’entre elles furent mises en examen dans le cadre de la loi sur le crime organisé, notamment Joby, Smitty, Dennis, Bad Bob, Teddy et Bobby. Paul Eischeid et Kevin Augustiniak furent inculpés du meurtre de Cynthia Garcia. Quelques autres, qui avaient enfreint les règles de la liberté conditionnelle, risquaient d’être emprisonnés sur-le-champ. Dan Danza était dans ce cas, mais il décida qu’il en avait assez. Il ne pouvait plus appartenir à un club qui, selon lui, n’était plus digne de sa réputation. Il voulait aussi que ses garçons, des adolescents, puissent envisager un avenir meilleur. Il accepta de travailler avec la police. Personne d’autre ne coopéra. Tous attendirent le procès.
    Faute de preuves, Ralph « Sonny » Barger, ne fut pas inquiété.

ÉPILOGUE
    À la fin de l’été 2004, en compagnie de JJ, j’aidais Slats en écoutant les bandes enregistrées par les équipes de surveillance. C’était un travail ennuyeux et lassant, mais je me souviens d’un enregistrement de la mi-mai 2003. Je reconnus les voix de Bobby, Teddy et Joby, qui disaient qu’il est formidable d’être un Hells Angel. Mais il y avait une quatrième voix que je ne reconnaissais pas. Le type était surexcité et ses propos étaient dépourvus de sens. J’appuyai sur Pause, donnai mon casque à JJ et lui passai la conversation. Au bout d’une minute, j’appuyai sur Arrêt et lui demandai :
    — Qui est ce con ?
    Elle posa les mains sur ses cuisses.
    — Tu ne le reconnais pas ?
    — Non.
    Elle esquissa un sourire.
    — C’est toi, Jay.
    Ce fut une révélation.
    Ce soir-là,

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