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Noir Tango

Noir Tango

Titel: Noir Tango Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Régine Deforges
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Françoise ?… Oui ?… Oh, petite sœur, que
je suis heureuse ! s’écria Léa en embrassant Françoise. Mes félicitations,
Alain, dit-elle en l’embrassant à son tour.
    — Merci, mademoiselle.
    — Il n’y a plus de mademoiselle. Ne
suis-je pas votre belle-sœur ?
    — Merci, Léa.
    Souriante, Léa prit le verre de champagne qu’il
lui tendait.
    — On n’a pas trouvé… Ah, tu es là !…
Pierre et moi, on t’a cherchée partout, dit Charles essoufflé.
    — Tenez les enfants, venez trinquer
avec nous.
    — Alain, juste un doigt, ils sont
encore petits, dit Françoise.
    Quand chacun fut servi, Alain Lebrun leva
son verre.
    — Je bois au plus beau jour de ma vie. Je
bois à la femme que j’aime, à Montillac et à tous ceux qui l’habitent. A votre
santé à tous et à toutes.
    — Comme votre papa et votre maman
seraient heureux, dit Ruth en pleurant.
    — Allons ma bonne Ruth, ce n’est pas le
jour pour pleurer, dit Albertine en se mouchant bruyamment.
    — Non, ce n’est pas le jour, hoqueta
Lisa.
    Elles étaient si comiques toutes les trois, leurs
mouchoirs à la main, que Françoise, Alain et Léa éclatèrent de rire.
    — C’est ça, moquez-vous, bougonna Ruth.
    En fin de journée,
tous trinquèrent dans les chais en l’honneur des fiancés, en compagnie de Jean
Lefèvre et du père Henri.
    —  à quand ton tour ? dit Jean à Léa d’un air entendu.
    — Plus tôt que tu ne le penses, fit-elle
d’un ton léger.
    Devant son air épanoui, elle s’en voulut de sa
réponse. Comment rattraper sa bévue ? Heureusement, Françoise fit
diversion.
    — Mon père, nous serions très heureux
Alain et moi que vous acceptiez de nous marier.
    — Ce sera un grand plaisir pour moi.
    — Pour la noce, vous attendez la fin
des vendanges ? demanda Jean.
    — Non, répondit Françoise, nous tenons,
Alain et moi, à nous marier le plus vite possible, après la publication des
bans.
    — Nous n’allons pas avoir le temps de
tout préparer, de faire faire la robe, d’envoyer les invitations, d’organiser
la fête…
    — Il n’y aura pas de fête, Léa, dit
Françoise. Je tiens à me marier dans la plus stricte intimité.
    — Mais…
    — Tu dois bien comprendre pourquoi ?
    Oui, bien sûr, elle comprenait. Elle n’était
qu’une sotte !
    — François m’informe de sa venue avec
Laure et une amie. Peut-être seront-ils là pour le mariage, dit-elle.
    — Quelle bonne nouvelle, dit Lisa, j’aime
beaucoup monsieur Tavernier.
    La nouvelle ne plaisait pas à Jean Lefèvre, qui
lança à Léa un regard rapide.
    — Toi et Jean, si vous le voulez bien, serez
mes témoins. Alain a demandé à son oncle et à un ami.
    Tout le reste de
la semaine, jusqu’à l’arrivée de Laure et des invités de Léa, la vie à
Montillac retrouva une effervescence qu’elle n’avait pas connue depuis
longtemps. Ce n’étaient que cavalcades à travers la maison, déplacements de
meubles, livraisons diverses en vue de l’emménagement des nouveaux mariés. Il
avait été décidé qu’ils occuperaient l’ancienne chambre de monsieur et madame
Delmas qui était la plus belle de la maison et qui avait un petit salon et une
salle de bains attenants. Les récents travaux avaient rendu cet appartement
encore plus agréable. Pierre aurait sa chambre auprès de celle de sa mère.
    L’annonce de ce
mariage avait rajeuni Lisa et Ruth ; elles discutaient trousseau, argenterie,
linges, vaisselle. La couturière de Langon vint prendre les mesures des dames
de Montillac pour les toilettes. Les choix donnèrent lieu à des discussions
animées. Françoise opta pour un simple tailleur jaune pâle, Léa pour une robe
manteau d’un rouge sombre, Lisa pour une robe en foulard imprimé avec le
paletot assorti, Albertine pour un ensemble gris perle ; Ruth dit qu’elle
n’avait besoin de rien. Étant donné le peu de temps dont disposait la
couturière, on se mit d’accord sur le fait qu’un seul essayage suffirait. Il
fallut toute la persuasion câline de Léa pour faire accepter cette décision à
madame Larcher, qui pensait qu’il en fallait au moins trois. Il fut convenu que
ces dames se rendraient à Langon pour gagner du temps. Maintenant, il fallait penser
aux chapeaux, aux chaussures, aux sacs et aux gants. Munies d’un échantillon du
tissu de leurs vêtements, elles prirent la direction de Bordeaux la veille de l’arrivée
de Laure.
    Épuisées après
leurs courses, elles s’étaient

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