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Nostradamus

Nostradamus

Titel: Nostradamus Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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fils du maréchal
râla :
    – Et vous pouvez me conduire à
l’endroit…
    – Où se trouve le boyau ? Où vous
attend la charrette ? Où vous attendent les quatre
gaillards ? Tout de suite.
    Djinno s’élança et on entendit son rire aigre
qui se perdait au loin. Roland se rua derrière lui, hurlant en
lui-même :
    – À moi les millions ! À moi
Florise ! À moi les jouissances de la vie ! Et malheur à
qui se trouvera sur ma route.

Chapitre 16 LES JEUX DU DESTIN.
    I – TRAVAUX MONDAINS.
    Cette nuit-là, il y eut dans les fossés
Mercœur bonne et prompte besogne. Le dimanche matin, Roland
s’élança sur la route de Picardie, noblement escorté. Rien de
nouveau jusqu’à mardi, jour où Nostradamus reçut du Louvre un
ambassadeur lui apportant des lettres par lesquelles Henri II
le nommait médecin royal. Nostradamus se rendit au Louvre pour y
remercier le roi de cette faveur. Il fut reçu avec de grandes
démonstrations d’amitié.
    Le roi lui confirma son intention de se rendre
le lendemain mercredi auprès de Florise. C’est tout ce que voulait
savoir Nostradamus, qui rentra dans son hôtel, tout
frémissant : le lendemain, il lâcherait Le Royal de Beaurevers
sur Henri II –
le fils sur le père.
    Cette journée du mercredi, où il devait savoir
en quel lieu il retrouverait Florise, Beaurevers l’attendait aussi.
Nostradamus avait promis de parler dès le mardi soir.
    Quant au roi, il vivait dans une fébrile
impatience : le lendemain, il se rendait à Pierrefonds !
Sa passion grondait…
    Enfin, Catherine de Médicis attendait, avec
rage.
    Catherine était reine. Mais elle était femme.
Le Louvre était encombré de ses espionnes. Elle savait donc très
bien pourquoi Roncherolles était au Châtelet, et que le roi devait,
le lendemain, rejoindre Florise à Pierrefonds.
    – Il faut que j’aille voir le sorcier,
dit-elle à un moment.
    Elle sortit, franchit un couloir et se trouva
dans l’appartement où elle logeait ses gardes du corps. Elle
pouvait les surveiller, écouter d’un cabinet dont ils ignoraient
l’existence. Elle pénétra dans ce cabinet.
    Officiellement, ils faisaient partie du
service des Gardes de la Reine. En réalité, ils n’étaient astreints
à aucune corvée de faction ; on ne les voyait dans aucune
cérémonie.
    Catherine les avait à elle seule. Quatre
dogues bien dressés, et prêts à se ruer sur qui elle leur
désignerait. C’était ainsi qu’elle les voulait.
    Ils avaient un logement à eux, séparé de toute
la séquelle féminine par un simple couloir. Mais. Catherine se
connaissait si bien en discipline que ce couloir était
infranchissable. Un valet était attaché à leur service. Ce valet se
nommait Hubert. Mais ils l’appelaient Capon, mot qui n’avait pas
alors la signification de poltronnerie.
    Ce soir-là, au moment où la reine pénétra dans
le cabinet à l’invisible guichet, ils venaient de terminer leur
souper. Bouracan était vautré sur un canapé. Strapafar allongeait
ses jambes sur un fauteuil. Corpodibale, renversé sur un autre
fauteuil, avait placé ses bottes sur la nappe, Trinquemaille, plus
décent, se contentait de se coucher à demi sur ladite nappe.
    On les eût difficilement reconnus : ils
étaient gras…
    Et leurs costumes ! Leurs chapeaux à
plumes ! Leurs pourpoints de velours ! Leurs bottes
montantes en cuir souple ! Ils étaient splendides, ils étaient
tout flambant neufs !
    – Jouons-nous ? fit Trinquemaille
languissant et il sortit un cornet avec des dés de son superbe
haut-de-chausses.
    Les quatre se fouillèrent et chacun d’eux,
d’un geste nonchalant, tira de sa poche une forte poignée d’or.
Strapafar rejeta l’or dans sa poche, d’une main dédaigneuse. Les
autres en firent autant ! À quoi bon jouer ! À quoi bon
voler ! À quoi bon tricher !
    Ils n’en pouvaient plus de richesse.
    – Corpodibale, te rappelles-tu ce soir où
nous n’avions pas mangé depuis la veille et où, entrés chez cette
vieille femme où nous comptions trouver un peu d’argent, nous
n’emportâmes que ce morceau de pain dur de huit jours ?…
    – Si je me rappelle !…
    Alors, la bonde des souvenirs fut ouverte en
grand. Cela coula à flots. Chacun dit les siens. Et sur ces
variations revenait toujours le thème :
    – C’était le bon temps !…
    – Il ne reviendra plus, nous sommes trop
riches !
    – Et puis, nous avions quelqu’un avec
nous.
    – Quelqu’un qui faisait oublier

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