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Nostradamus

Nostradamus

Titel: Nostradamus Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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comment ?
    – Tu iras trouver une femme qui demeure
rue de la Tisseranderie et s’appelle la Dame sans nom. Tu lui
diras : Votre fils est vivant et vous aime. Il s’appelle Le
Royal de Beaurevers…
    – Donnez !… Dans une heure la
commission sera faite.
    Le geôlier compta les dix pièces d’or en
souriant. Puis il salua son prisonnier avec un certain respect et
se dirigea vers la porte. Le Royal songeait. Comme le geôlier
atteignait la porte, le jeune homme eut un sursaut terrible. Il
bondit vers le porte-clefs avec un cri :
    – Arrête !…
    Le geôlier obéit, flairant peut-être une
nouvelle aubaine. Beaurevers haletait. Son front ruisselait de
sueur. Il râla :
    – Cette commission est inutile. Tu n’iras
pas.
    Le geôlier crut qu’on allait lui reprendre ces
dix belles pièces. Il fit la grimace, et grommela :
    – J’ai été payé. Rien ne m’empêchera
d’aller dire…
    – Tiens ! rugit Beaurevers. Voici
pour ne pas y aller !…
    Et il vida le reste de sa bourse dans la main
du geôlier, ébahi de joie. Le geôlier n’y comprit qu’une chose,
c’est que son prisonnier était fou. Le Royal s’était jeté sur son
lit, et sanglotait :
    – Lui dire que je suis vivant !…
Mais c’est le coup de grâce que je lui porte ! Puisque je vais
mourir !… Allons, il ne me reste qu’à obéir à l’ordre donné
par mon père quand je vins au monde : aller trouver le
bourreau à qui j’appartiens !… Et, au moins, la mère ne saura
pas que ce truand qu’on va pendre, c’est son fils !… Pauvre
mère, voilà tout ce que je puis faire pour toi !
    Le troisième jour de sa détention, Le Royal de
Beaurevers vit entrer plusieurs archers escortant deux hommes en
robe noire. L’un était le commissaire royal chargé de l’interroger,
l’autre son greffier. Le commissaire, le voyant paisible, renvoya
les archers. Puis il repoussa la porte. Puis il se mit à lui parler
à voix basse :
    – Vous êtes accusé de lèse-majesté.
Qu’avez-vous à dire ?
    – C’est vrai, gronda Beaurevers. Je
l’avoue. Je le proclame. Mais quand on saura pourquoi, dans les
lices de…
    – Plus bas ! Plus bas ! fit le
commissaire.
    – Pourquoi j’ai frappé de ma lance le roi
Henri…
    – Qui vous parle de cela,
voyons ?
    – Je ne suis donc pas accusé de
régicide ?…
    – Régicide ? Perdez-vous déjà la
tête ? Qui a frappé Sa Majesté d’un coup de lance
maladroit ?
C’est le sire de Montgomery, qui
désespéré de ce malheur, a disparu…
    Le Royal écoutait avec stupeur. Et comment
eût-il pu comprendre que Catherine de Médicis ne voulait pas qu’on
pût soupçonner un meurtre ! Et qu’il fallait que Paris crût à
un accident !…
    – Diable ! continuait le
commissaire, toujours à voix basse, comme vous y allez, mon
cher ! Si vous étiez accusé de régicide, vous auriez le
poignet droit coupé, la langue arrachée, et vous subiriez le
supplice d’être tiré à quatre chevaux. Lèse-majesté, voilà
tout ! Et c’est déjà bien assez. Car vous devriez être pendu,
avec estrapade !… Au lieu de cela, vous aurez simplement le
cou tranché. Vous serez reconnaissant de cette faveur à Sa Majesté
la reine !…
    Le Royal de Beaurevers eut un éclair de joie.
Il songea :
    – 
Elle
ne verra pas mon cadavre
se balancer au gibet…
    – Vous êtes donc accusé de lèse-majesté,
poursuivit le commissaire pour avoir attiré le roi dans un logis de
la rue Calandre, de l’y avoir détenu, de l’avoir menacé…
    Le prisonnier avoua tout ce qu’on voulut.
    Le Royal de Beaurevers ne vit plus
personne.
    Il ne vivait plus qu’avec deux images penchées
sur lui : Florise et Marie de Croixmart… Sa fiancée ! Sa
mère !…
    Le neuvième jour, à la nuit, des gardes
vinrent le chercher, lui firent monter des escaliers et
l’introduisirent dans une vaste salle située au rez-de-chaussée. Le
prisonnier avait les mains solidement attachées au dos. Les gardes
étaient tous armés. Mais quand il apparut, un long murmure
traduisit la terreur des gardes :
    – Le Royal de Beaurevers !…
    Au fond, il y avait sur une estrade sept ou
huit hommes solennels. L’un d’eux se mit à questionner le
prisonnier qui répondit « oui » à chaque question. Un
autre parla dix minutes. Puis tous ensemble, ils tinrent
conciliabule. Et enfin, il y en eut un qui se mit à lire un
grimoire qui signifiait ceci :
    Le Royal de Beaurevers était déclaré coupable
de

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