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Nostradamus

Nostradamus

Titel: Nostradamus Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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sont
crispés. Quant à Saint-André, son œil a lancé un éclair. La haine
vient d’éployer ses ailes sur ces deux hommes.
    – Oui, grince Roncherolles. Renaud !
Or çà, d’où tient-il son or ?… Et a-t-il le droit de porter
l’épée ?… Qui est-il ?
    – Tais-toi. J’ai d’étranges soupçons,
vois-tu !… La manière dont il t’a guéri en deux jours de cette
fièvre qui te minait…
    – Et ce coup de poignard à la poitrine
que tu reçus d’un truand et qu’il ferma, cicatrisa, effaça en
quelques heures !…
    – Et cette femme qu’il endormit, rien
qu’en étendant le bras ! D’où lui vient cet exorbitant
pouvoir ?
    – À quoi pense donc Croixmart que le roi
a chargé de détruire les suppôts d’enfer ?
    – Tu le hais, reprend Saint-André.
    – Oui. Je le hais parce qu’il est plus
riche, plus beau que moi, parce qu’il possède une puissance qui
m’épouvante,
parce que j’ai peur
devant lui !…
    – Silence ! Le voici !…
    Renaud vient à eux, les bras ouverts. Il rit,
il serre les mains de ses deux amis, sa joie déborde :
    – Jour de Dieu ! Le gai
dimanche ! Bons amis, aujourd’hui, je régale ! Un dîner
dans la plus noble auberge de Paris, chez Landry Grégoire, à
l’illustre enseigne de la
Devinière !
    – Comme tu chantes la joie ! s’écrie
Saint-André, – et il frémit.
    – Tu embaumes le bonheur ! sourit
Roncherolles – et il est livide.
    – Demain, ce sera bien autre
chose !… Allons, en route !
    Les trois jeunes gens, causant, riant, gagnent
la rue Saint-Denis, où se trouve la très fameuse auberge de la
Devinière.
    *
    *
*
    Deux heures plus tard. Dans la rue, Renaud,
Saint-André, Roncherolles se donnent rendez-vous pour le
lendemain.
    – Ah çà ! fait Saint-André, ton
dîner fut une merveille. Tu nous as dit la beauté de ton amante, et
que, demain, elle va te conduire à son logis pour que tu la
demandes à sa mère ; – mais tu as oublié de nous révéler son
nom…
    – Oui ! Le nom de ta fiancée !
demande Roncherolles.
    – Je le saurai demain, répond simplement
Renaud. Elle m’a défendu de le savoir… et tout ce que j’ai
voulu
savoir d’elle, c’est que son âme est blanche, c’est
que je l’adore, c’est que tous les matins, depuis un mois, sous les
peupliers de la Grève, elle daigne venir à moi.
    Une même secousse fait frémir les deux amis de
Renaud. « Sous les peupliers de la Grève », a dit Renaud.
Alors, cette jeune fille serait donc la même que les deux fils du
roi veulent voler à l’inconnu avec qui elle se promène, le
matin ! Et cet inconnu, ce serait donc Renaud !…
Ah ! ils le tiennent ! En hâte, ils ont pris congé de
lui. Saint-André s’élance vers le Louvre.
    – Où vas-tu ? halète
Roncherolles.
    – Demander audience à Monseigneur
François et à Monseigneur Henri ! répond Albon de
Saint-André.
    – Partageons l’aubaine.
    – Soit. Ce ne sera pas de trop de nos
deux haines !…

IV – LE BÛCHER DE LA GRÈVE
    Renaud arrive place de Grève, entre dans ce
logis à l’angle de la place, où, tout à l’heure, est entrée
Marie !… Et, comme elle, il s’avance vers la dame aux cheveux
d’argent ! Vers la malheureuse que Marie
vient de dénoncer
à son père !
Et contre laquelle Croixmart s’apprête à
marcher !… Elle sourit de joie… et il dépose un baiser sur les
cheveux d’argent, et le mot qu’il murmure tendrement, c’est un mot
que les fatalités de l’heure présente font tragique,
c’est :
    – MA MÈRE !…
    L’amant de Marie de Croixmart, c’est le fils
de la Sorcière…
    *
    *
*
    – Je t’attendais, mon fils, a prononcé la
dame.
    – Chère mère, répond le jeune homme. Je
sais quels reproches j’ai mérités. Voici trois jours que je ne vous
ai vue. Voici un mois que nous devrions avoir quitté Paris, et, à
travers l’espace, mon père nous appelle… Sous peu de jours, nous
prendrons le chemin de Montpellier. Et peut-être me
pardonnerez-vous, quand vous saurez que la force qui m’a emprisonné
dans Paris s’appelle l’amour !
    – C’est ce soir qu’il faut partir. C’est
tout de suite !…
    – Ma mère ! D’ailleurs sommes-nous
si pressés ? Ma mère, je ne vous demande que deux jours… Si
vous saviez…
    – La fille de Croixmart est venue ici il
y a deux heures !
    – La fille de Croixmart ! gronde
Renaud. Et vous l’avez reçue ! Et vous lui avez parlé !
Quelle terrible

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