Oeuvres de Napoléon Bonaparte, Tome II.
s'apercevrait-on de son arrivée à la hauteur de la croisière ?
Quels secours les forces navales actuelles du port pourraient elles lui procurer ? et de quel ordre aurait besoin le contre-amiral Perrée pour se croire suffisamment autorisé à sortir ?
Combien de temps faudrait-il pour jeter les bouées pour désigner la passe ?
Les frégates la Carrère, la Muiron et le vaisseau le Causse seraient-ils dans le cas de sortir ?
Après quoi vous poserez cette question :
Les frégates la Junon, l'Alceste, la Carrère, la Courageuse, la Muiron, les vaisseaux le Causse, le Dubois, renforcés chacun par une bonne garnison de l'armée de terre et de tous les matelots européens qui existent à Alexandrie, seraient-ils dans le cas d'attaquer la croisière anglaise, si elle était composée de deux vaisseaux et d'une frégate ?
Vous me ferez passer le procès-verbal de cette séance dans le plus court délai.
BONAPARTE.
Au Caire, le 13 frimaire an 7 (3 décembre 1798).
Au même.
J'ai donné, citoyen général, plusieurs ordres pour que tous les matelots existant à bord du convoi et ayant moins de vingt-cinq ans, de quelque nation qu'ils soient, fussent envoyés au Caire, ainsi que tous les matelots napolitains provenant des bâtimens brûlés par les Anglais. L'un et l'autre de ces ordres ont été mal exécutés, puisque les Napolitains étaient seuls plus de trois cents, et qu'il était impossible que tout le convoi ne contînt au moins cinq ou six cents personnes dans le cas de la réquisition que je fais.
Vous sentez facilement combien il est essentiel, dans la position où est l'armée, qu'elle trouve dans les convois qui sont sur le point de passer en Europe, de quoi se recruter des pertes que peut lui avoir occasionnées, en différons événemens, la conquête de l'Égypte.
Indépendamment de cette raison, j'attachais une grande importance à intéresser à notre opération un grand nombre de marins de nations différentes, lesquelles, par-là, se trouveraient plus à portée de nous donner des nouvelles, et ce que nous avons besoin de France. Je vous prie donc, citoyen général, de vous concerter avec le citoyen Dumanoir, commandant des armes, et de prendre des mesures efficaces pour que, dans le plus court délai, tous les jeunes matelots, italiens, espagnols, français, etc., évacuent Alexandrie et soient envoyés a Boulac.
Veillez à ce qu'aucun bâtiment, en sortant du port, n'emmène avec lui de jeunes matelots qui pourraient nous servir.
BONAPARTE.
Au Caire, le 15 frimaire an 7 (5 décembre 1798).
Au général Leclerc.
Comme nous avons grand besoin d'argent, citoyen général, faites verser dans la caisse du payeur général les 30,000 fr. que vous avez dans votre caisse.
Les souliers vont vous arriver, ainsi que les deux harnois pour votre pièce.
Occupez-vous sans relâche à vous procurer des chevaux : vous savez le besoin que nous en avons.
Douze cents hommes de cavalerie bien montés et bien armés partent demain pour se mettre aux trousses de Mourad-Bey. J'espère, moyennant les chevaux que toutes les provinces envoient, en avoir bientôt encore autant.
BONAPARTE.
Au général Marmont.
Je vous ai fait connaître, par mes dernières lettres, l'importance extrême qu'il y avait à retenir tous les matelots napolitains, génois, espagnols, etc. : cette mesure a été exécutée en partie par le citoyen Dumanoir ; mais elle est bien loin de l'être entièrement, puisque les Napolitains seuls étaient trois cent quatre-vingt. Les états que l'on m'a remis de la force du convoi, portaient deux cent soixante-dix-sept bâtimens et deux mille cinq cent soixante-quatorze matelots. Je pense qu'aujourd'hui il sera réduit à deux mille. Il est indispensable que vous parveniez à me procurer encore huit cents hommes.
Si les nouvelles recherches que vous ferez pour trouver des jeunes gens ayant moins de vingt-cinq ans, ne suffisent pas, pour trouver ce nombre vous aurez recours à une réquisition, d'un quart de chaque équipage, ayant soin de prendre les plus jeunes : ceci doit avoir lieu pour tous les bâtimens du convoi, soit français ou étrangers.
Ne donnez communication de cette lettre qu'au citoyen Dumanoir, et concertez-vous avec lui pour nous procurer huit cents hommes.
Ce ne sera qu'après l'exécution préalable de cet ordre, que je lèverai l'embargo mis sur une partie du convoi.
Visez vous-même tous les passeports de ceux qui s'en vont, et ne laissez partir personne qui puisse faire
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