Oeuvres de Napoléon Bonaparte, Tome II.
plus près de se gâter, et que l'on profite de cette circonstance pour vérifier ce qu'il y a en magasin.
J'ai reçu votre lettre du 15, dans laquelle vous m'apprenez que messieurs les Anglais ont évacué Aboukir. Profitez-en pour faire passer à Alexandrie la plus grande quantité de blé possible.
BONAPARTE.
Au général Ganteaume.
Vous voudrez bien, citoyen général, faire partir d'Alexandrie le brick le Lodi pour se rendre à Derne. Il prendra tous les renseignemens qu'il pourrait acquérir sur les nouvelles de France et d'Europe.
Je suis instruit que plusieurs tartanes de Marseille, expédiées par le gouvernement, y sont arrivées dans le courant de brumaire, et n'y ont séjourné que vingt-quatre heures, après avoir pris des renseignemens sur les Anglais et sur notre position. Comme il est extrêmement intéressant que la mission de ce brick soit ignorée, vous lui donnerez ses instructions à ouvrir en mer.
Vous lui ordonnerez de prendre des pilotes d'Alexandrie, connaissant la côte depuis Alexandrie jusqu'à Saint Jean-d'Acre et depuis Alexandrie jusqu'à Tripoli.
J'imagine que la tartane que j'avais ordonné d'envoyer depuis long-temps à Derne, sera partie : si elle ne l'était pas, vous ordonneriez, au préalable, au citoyen Dumanoir de n'expédier le Lodi que vingt-quatre heures après la tartane, en ayant bien soin que la tartane ignore que ce brick devait partir.
Ce brick portera le citoyen Arnaud, qui, parlant parfaitement la langue, et ayant eu des relations avec Derne, pourra plus facilement prendre tous les renseignemens nécessaires.
Vous spécifierez bien au commandant du brick que le citoyen Arnaud n'est rien sur son bord, et n'a point d'ordre à lui donner, et que lui seul est responsable de la manière dont sa mission sera remplie.
Vous lui ferez connaître qu'il faut qu'il retourne le plus tôt possible à Alexandrie.
Je compte que son absence sera de moins de quinze jours ; que, sous quelque prétexte que ce soit, il ne doit point cingler vers l'Europe ; que cela serait regardé par le gouvernement comme une lâcheté et une trahison, dont un Français ne peut être soupçonné.
Vous donnerez deux ordres au commandant du brick : 1°. de partir et d'ouvrir ses instructions à telle hauteur, et d'embarquer, au moment du départ, un homme qui lui sera remis par le général Marmont, commandant de la place ;
2°. Son instruction à ouvrir en mer.
BONAPARTE.
Instructions pour le citoyen Arnaud.
Le brick sur lequel vous êtes embarqué, citoyen, vous conduira à Derne.
Vous remettrez les lettres ci-jointes au commandant de Derne ; vous prendrez tous les renseignemens sur les nouvelles d'Europe et de Tripoli.
Vous me rendrez compte de votre mission et de tout ce que vous aurez vu et appris en mer, en expédiant de Derne deux Arabes.
Le brick vous ramènera à Alexandrie, et, à peine débarqué, vous viendrez au Caire sans communiquer à personne les nouvelles que vous aurez pu apprendre.
Je compte sur votre zèle et sur vos lumières. Je saurai vous tenir compte du service que vous aurez rendu dans cette occasion à la république.
BONAPARTE.
Au bey de Tripoli.
Je profite d'un bâtiment qui va à Derne pour vous renouveler l'assurance de vivre avec vous en bonne intelligence et amitié.
Dans plusieurs lettres que je vous ai écrites, je vous ai témoigné le désir que j'ai de vous être utile ainsi qu'à ceux qui dépendent de vous.
Je vous prie, lorsque vous aurez des nouvelles d'Europe, de me les envoyer par des exprès.
Croyez aux sentimens d'estime et à la considération que j'ai pour vous.
BONAPARTE.
Au Caire, le 20 frimaire an 7 (10 décembre 1798).
Au citoyen Poussielgue,
Vous voudrez bien, citoyen, ordonner sur-le-champ au citoyen Marco-Calavagi, agent du citoyen Rosetti à Terraneh, de verser dans la caisse du payeur, la valeur de deux mille moutons et de cinquante chameaux, que le général Murat avait pris aux Arabes et qu'il a fait restituer en disant que c'était mon intention.
BONAPARTE.
Au Caire, le 11 frimaire an 7 (11 décembre 1798).
Au commissaire du gouvernement, à Zante.
Je vous expédie le brick le Rivoli pour avoir de vos nouvelles et de celles de Corfou.
Faites-moi passer toutes les gazettes françaises, italiennes ou allemandes que vous auriez depuis le mois de messidor, ainsi que les nouvelles que vous pourriez avoir d'Italie ou de France, et de tous les bâtimens anglais, russes ou turcs qui auraient paru sur vos côtes depuis ledit mois de
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