Oeuvres de Napoléon Bonaparte, Tome II.
notes pour détruire tout ce que l'Angleterre et la Russie pourraient avoir imaginé contre nous, et vous reviendrez.
BONAPARTE.
Au grand-visir.
J'ai écrit plusieurs fois à votre excellence pour lui faire connaître les intentions du gouvernement français, de continuer à vivre en bonne intelligence avec la Sublime Porte. Je prends aujourd'hui le parti de vous en donner une nouvelle preuve en vous expédiant la caravelle du grand-seigneur et le citoyen Beauchamp, consul de la république, homme d'un grand mérite, et qui a entièrement ma confiance.
Il fera connaître à votre excellence que la Porte n'a point de plus véritable amie que la république française, comme elle n'aurait pas d'ennemie plus redoutable, si les intrigues des ennemis de la France parvenaient à avoir le dessus à Constantinople : ce que je ne pense pas, connaissant la sagesse et les lumières de votre excellence.
Je désire que votre excellence retienne le citoyen Beauchamp à Constantinople le moins de temps possible, et me le renvoie pour me faire connaître les intentions de la Porte.
Je prie votre excellence de croire aux sentimens d'estime et à la haute considération que j'ai pour elle.
BONAPARTE.
Au citoyen Talleyrand, ambassadeur à Constantinople.
Je vous ai écrit plusieurs fois, citoyen ministre ; j'ignore si mes lettres vous sont parvenues ; je n'en n'ai point reçu de vous.
J'expédie à Constantinople le citoyen Beauchamp, consul à Mascate, pour vous faire connaître notre position, qui est extrêmement satisfaisante, et pour, de concert avec vous, demander qu'on mette en liberté tous les Français arrêtés dans les échelles du levant et détruire les intrigues de la Russie et de l'Angleterre.
Le citoyen Beauchamp vous donnera de vive voix tous les détails et toutes les nouvelles qui pourraient vous intéresser.
Je désire qu'il ne reste à Constantinople que sept à huit jours.
BONAPARTE.
Au Caire, le 22 frimaire an 7 (12 décembre 1798).
Au général Reynier.
Je désirerais, citoyen général, qu'avant de faire un tour à Salahieh, vous envoyassiez cinq ou six colonnes mobiles dans les différens points de votre province.
Tous les villages qui n'auront pas vu la troupe ne se regarderont pas comme soumis : c'est le seul moyen, d'ailleurs, de faire lever le miri et les chevaux. Votre province est celle qui est le plus en retard.
Le général Lagrange porte avec lui des outres. Mon intention serait que vous lui procurassiez une quinzaine de chameaux ; et, après qu'il aura passé quelques jours a Salahieh pour y organiser son service et rendre des visites aux villages qui se sont mal conduits pendant l'inondation, je désire qu'on aille occuper Catieh, où mon intention est de faire construire un fort.
BONAPARTE.
Au général Marmont.
J'ai reçu, citoyen général, votre lettre du 14.
Il est toujours plus intéressant de rendre compte d'une mauvaise nouvelle que d'une bonne, et c'est vraiment une faute que vous avez faite, d'oublier de rendre compte des neuf prisonniers qu'ont faits les Anglais à la quatrième demi-brigade.
L'état-major donne l'ordre à la légion nautique de se rendre à Foua, d'où je la ferai venir au Caire pour l'habiller et l'organiser, afin qu'elle puisse retourner, si les circonstances l'exigeaient, et servir utilement.
Envoyez-moi au Caire tous les individus inutiles.
J'ai ordonné le désarmement de la galère, qui a quatre ou cinq cents hommes qui mangent beaucoup et ne nous rendraient pas un service utile les armes à la main.
Dès l'instant que vous aurez envoyé ici beaucoup d'hommes du convoi, et qu'il n'y aura plus que des vieillards ou des hommes inutiles, j'en ferai partir la plus grande partie.
Vous devez avoir beaucoup de pèlerins ; débarrassez-vous-en le plus tôt possible, ou par terre ou par mer.
Envoyez aussi des Arabes à Derne pour avoir des nouvelles ; il y arrive souvent des tartanes de Marseille.
BONAPARTE.
Au Caire, le 23 frimaire an 7 (13 décembre 1798).
Au général Bon.
J'ai reçu, citoyen général, vos lettres des 20 et 21.
Il est parti hier un convoi.
Vous avez dû recevoir, par le premier convoi, du riz, du biscuit, de l'eau-de-vie, des matelots, des ouvriers de toute espèce, des outils et des sapeurs.
Je vous ai mandé hier de faire venir tous les chameaux qui vous ont porté du biscuit ; joignez-y les chameaux qui ont porté notre artillerie. Ne gardez que les chameaux qui doivent porter l'eau à votre troupe. Ayez soin surtout que les
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