Oeuvres de Napoléon Bonaparte, Tome II.
au profit de la république.
BONAPARTE.
Au Caire, le 25 nivose an 7 (14 janvier 1799).
Au général Caffarelli.
Demain, citoyen général, le général Junot part pour Suez.
Je désire que la position du puits qui se trouve vers la moitié du chemin soit déterminée ; que les ingénieurs se munissent de tout ce qui sera nécessaire pour descendre dans ce puits ; qu'ils reconnaissent si l'on a creusé jusqu'au roc, et s'il serait possible de creuser davantage ; enfin qu'ils mesurent la distance du Caire à Suez.
Après demain d'autres ingénieurs partiront escortés par cinquante hommes, que le général Junot laisse à cet effet. Ils mesureront aussi la distance du Caire à Suez, par la vallée de l'Égarement.
BONAPARTE.
Au général commandant à Alexandrie.
Je ne conçois pas, citoyen général, comment les consuls étrangers ont pu recevoir une lettre de l'amiral anglais sans que vous en soyez instruit, et je conçois encore moins comment l'ayant reçue, ils l'aient publiée sans votre permission.
Faites-vous rendre compte par les consuls qui leur a remis cette lettre, et faites-leur connaître que si, à l'avenir, ils ne vous remettaient pas toutes cachetées les lettres qu'ils recevraient, vous les feriez fusiller. Si ce cas se représentait, vous m'enverriez la lettre toute cachetée.
Vous ferez mettre le scellé sur tous les effets du nommé Jennovisch, capitaine impérial qui s'est rendu à Alexandrie, et vous me l'enverrez sous bonne escorte au Caire ; vous aurez soin de le faire mettre nu, et de prendre tous ses habillemens que vous ferez découdre pour vous assurer qu'il n'y a rien dedans.
Vous lui ferez donner d'autres habits.
L'envoi de cet homme à Alexandrie me paraît suspect : du reste, je suis fort aise qu'il y soit, puisqu'il nous donnera des nouvelles du continent ; mais qu'il ne parle à personne.
BONAPARTE.
Au Caire, le 16 nivose an 7 (15 janvier 1798).
Au contre-amiral Ganteaume.
Vous vous rendrez à Suez, citoyen général ; vous y passerez une inspection rigoureuse de tous les établissemens de la marine de Suez ; vous donnerez les ordres pour que tous les magasins et établissemens soient conformes au projet que j'ai d'organiser et de maintenir à Suez un petit arsenal de construction.
La chaloupe canonnière la Castiglione sera sans doute de retour.
Si les trois autres chaloupes canonnières sont prêtes, bien armées, et dans le cas de remplir une mission dans la mer Rouge, vous partirez avec elles.
Vous vous rendrez à Cosseir, Vous vous emparerez de tous les bâtimens appartenant aux mameloucks, qui sortiront du port.
Vous vous emparerez du fort, et vous le ferez mettre sur-le-champ dans le meilleur état de défense.
Vous tâcherez de correspondre avec le général Desaix. Vous laisserez en croisière, devant le port de Cosseir, une partie de vos chaloupes canonnières.
Vous mènerez avec vous un commissaire de la marine, et un officier intelligent que vous établirez à Cosseir, commissaire et commandant des armes.
Vous ferez tous les réglemens que vous jugerez nécessaires pour l'établissement de la douane, pour la formation des magasins nationaux, la recherche de tout ce qui appartenait aux mameloucks, et pour le commerce.
Vous écrirez à Yamb'o, Gedda et Mokka, pour faire connaître que l'on peut venir, en toute sûreté, commercer dans le port de Suez ; que toutes les mesures ont été prises pour l'organisation du port, et pour pouvoir fournir aux bâtimens tous les secours dont ils auront besoin.
Vous embarquerez sur chacune de vos chaloupes canonnières vingt hommes, dont quarante de la légion maltaise, dix canonniers que vous laisserez en garnison à Cosseir, et trente hommes de la trente-deuxième demi-brigade.
Vous ferez embarquer deux pièces de quatre, de campagne, que vous laisserez pour armer le fort de Cosseir, si on n'y en trouve pas.
Du reste, vous combinerez votre marche de manière que, autant que les vents pourront le permettre, vous soyez, de votre personne, de retour au Caire du 15 au 20 pluviose.
Je vous enverrai, par l'officier qui part dans deux jours, des lettres pour Mascate et Djedda, que vous ferez parvenir à leur destination.
Si les quatre armemens n'étaient pas achevés, vous enverriez alors les trois qui seraient prêts, avec les mêmes instructions que je vous donne ; mais vous resteriez à Suez, et donneriez le commandement à un capitaine de frégate.
BONAPARTE.
Au Caire, le 26 nivose an 7 (15 janvier 1799).
Au citoyen
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