Oeuvres de Napoléon Bonaparte, Tome II.
intérêt le courrier que vous m'avez promis de m'envoyer.
Je l'attendrai à Milan.
Je suis charmé que cette occasion me mette à même de me rappeler à votre souvenir, ainsi qu'à celui de MM. de Gallo, de Merweeldt et Dengelmann.
BONAPARTE.
Au quartier-général à Milan, le 15 brumaire an 6 (5 novembre 1797).
Au directoire exécutif.
J'ai envoyé à Vienne, par le courrier Moustache, l'avis à M. le comte de Cobentzel que vous aviez ratifié le traité de paix de Passeriano.
J'attends à chaque instant l'avis que l'empereur a ratifié, je suis surpris de ne l'avoir pas encore reçu.
J'envoie à Corfou la sixième demi-brigade de ligne pour renforcer la garnison, j'y ai fait passer des approvisionnemens considérables.
J'ai expédié un navire au contre-amiral Brueys pour qu'il se tînt prêt à partir de Corfou avec l'escadre vénitienne.
J'ai renforcé la garnison d'Ancône de la trente-neuvième demi-brigade.
Je crois que vous pourriez laisser 25,000 hommes en Italie, en mener trente-six mille en Angleterre, et faire rentrer le reste à Nice, à Chambery et en Corse.
Je me rendrai à Rastadt dès l'instant que j'aurai des nouvelles de Vienne.
Je prépare tout pour les différens mouvemens des troupes, qui ne pourront plus avoir lieu avant que nous occupions Mayence.
Pour faire avec quelques probabilités l'expédition d'Angleterre, il faudrait :
1°. De bons officiers de marine ;
2°. Beaucoup de troupes bien commandées, pour pouvoir menacer sur plusieurs points et ravitailler la descente ;
3°. Un amiral intelligent et ferme : je crois Truguet le meilleur ;
4°. Trente millions d'argent comptant ;
5°. Le général Hoche avait de très-bonnes cartes d'Angleterre, qu'il faudrait redemander à ses héritiers.
Vous ne pouviez pas faire choix d'un officier plus distingué que le général Desaix.
Quoique véritablement j'aurais besoin de repos, je ne me refuserai jamais à payer, autant qu'il sera en moi, mon tribut à la patrie.
BONAPARTE.
Au quartier-général à Milan, le 17 brumaire au 6 (7 novembre 1797).
Au directoire exécutif.
Je vous fais passer l'organisation que je viens de donner aux Iles du Levant dans la mer Ionienne.
J'ai écrit à Venise que l'on réunisse tous les mémoires géographiques et tous les ouvrages relatifs à ces établissemens, pour les envoyer au ministre de l'intérieur.
Je m'occupe à force à mettre la dernière main à l'organisation de la république cisalpine.
Je ne crois pas qu'il soit possible que je parte avant le 22.
Je ne pourrai pas être avant le 30 à Rastadt [Bonaparte venait d'être nommé ministre plénipotentiaire de la république française auprès du congrès de Rastadt.] : je compte passer par Chambéry et Genève ; mais je vais faire partir demain matin un de mes aides-de-camp, qui y arrivera avant le 27.
BONAPARTE.
Au quartier-général à Milan, le 18 brumaire an 6 (8 novembre 1797).
À M. le marquis de Chasteler, quartier-maître général de l'armée autrichienne.
Je n'attendais, monsieur, que la nouvelle de la ratification de Vienne, pour vous engager à terminer le travail dont vous êtes chargé.
J'écris par le même courrier au général Chasseloup pour qu'il se rende à Verone : je le prie de m'expédier par un courrier extraordinaire la première partie de votre travail depuis la Lizza jusqu'à San-Giacomo.
Je désire, si vous tombez d'accord, comme je l'espère, que vous me l'expédiiez par un courrier extraordinaire, afin que je le reçoive avant mon départ pour Rastadt, et que cela n'apporte aucun obstacle à l'échange des ratifications.
BONAPARTE.
Au quartier-général à Milan, le 20 brumaire an 6 (10 novembre 1797).
À M. le marquis de Manfredini.
Le citoyen Cacault, ministre de la république, s'adressera à vous, monsieur, de ma part, pour obtenir un service pour l'armée.
Je désirerais que S.A.R. facilitât la négociation de 2,000,000 de lettres de change que la caisse de l'armée a sur la république cisalpine.
Vous trouverez ci-joint une note détaillée sur cet objet de l'administrateur général des finances de l'armée.
Croyez, je vous prie, monsieur le marquis, aux sentimens d'estime et à la haute considération, etc., etc.
BONAPARTE.
À M. Louis, comte de Cobentzel, ambassadeur.
Le courrier que vous m'avez envoyé, monsieur l'ambassadeur, s'est croisé avec celui que je vous avais expédié. Je pars dans deux ou trois jours pour me rendre à Rastadt. Les conseils ont également ratifié le traité de paix. Je
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