Oeuvres de Napoléon Bonaparte, Tome II.
contre le roi de Prusse, l'armée de Mayence et celle de Hollande se jetteraient bien vite dans l'évêché de Munster, pour entrer dans le Hanovre.
Mais, dans tous les cas, il est indispensable : 1°. de faire travailler à l'armement et à l'approvisionnement de Dusseldorf et à celui de Mayence ; 2°. De suspendre le licenciement de nos équipages d'artillerie, afin de ne pas être obligé de faire des achats pressés, qui nécessiteraient beaucoup d'argent et perdraient un temps précieux, car si la guerre a lieu, ceux qui frapperont les premiers coups auront, par leur position, de grands avantages.
Au général Bernadote.
Je reçois, citoyen général, votre dernière lettre. Le directoire exécutif, à ce qu'il m'a assuré, s'empressera de saisir toutes les occasions de faire ce qui pourrait vous convenir.
Il a décidé qu'il vous laisserait le choix de prendre le commandement des îles ioniennes ; de prendre une division de l'armée d'Angleterre, laquelle sera augmentée des anciennes troupes que vous aviez à l'armée de Sambre-et-Meuse, ou même de prendre une division territoriale, la dix-septième, par exemple.
Personne ne fait plus de cas que moi de la pureté de vos principes, de la loyauté de votre caractère, et des talens militaires que vous avez développés pendant le temps que nous avons servi ensemble.
Vous seriez injuste si vous pouviez en douter un instant.
Dans toutes les circonstances, je compterai sur votre estime et sur votre amitié.
BONAPARTE.
Paris, le 8 ventose an 6 (26 février 1798).
Au général Dufalga.
Le résultat à obtenir dans les travaux des ports du Pas-de-Calais est celui-ci :
Travailler à ces ports de manière à obtenir que le plus grand nombre de bateaux possible pût sortir dans une seule marée.
Calais, Ambleteuse, Boulogne, Etaples, peuvent seuls être comptés, et encore n'est-ce qu'avec réserve, de sorte que je me trouverais obligé de calculer sur Calais pour porter les premiers trente mille hommes.
Il serait inutile de faire des travaux longs et coûteux au port de Boulogne, pour le rendre susceptible de contenir un plus grand nombre de bateaux qu'il n'en peut sortir dans une marée.
Ainsi, il est bien prouvé que l'on ne peut sortir du port de Boulogne que cent à cent cinquante bateaux dans une marée ; il ne faut travailler au port que pour le mettre à même de contenir ce nombre de bateaux.
À Calais, même raisonnement.
Il faudrait forcer les travaux du port d'Ambleteuse, et le mettre à même de contenir autant de bateaux qu'il serait possible d'en faire sortir dans une marée.
Je vous prie de me faire connaître le parti que l'on peut tirer d'Etaples, tant en raisonnant sur sa situation actuelle, que sur sa position géographique.
Si le chenal du port de Boulogne et ceux des autres ports étaient parallèles au rivage de la mer, il est clair que les bâtimens, recevant l'eau de la marée au même instant, pourraient sortir sur-le-champ : c'est donc sur la partie des ports qui est la plus proche de la mer, qu'il faut travailler.
Enfin, il faut que vous vous appliquiez à favoriser partout les travaux qu'il sera possible de faire pour la prompte sortie d'une grande quantité de bateaux.
Tous les petits bateaux ne portant que quarante à cinquante hommes ne pourraient-ils pas être échoués sur la plage, et ne pourrait-on pas favoriser cet échouage eu faisant quelques travaux sur la plage ?
Tous les bâtimens hollandais, et même ceux de Dieppe, ne pourraient-ils pas être échoués sur la plage ?
Puisqu'il n'est pas possible de faire sortir plus de cent bateaux de Boulogne dans une marée, nous y mettrons de préférence les écuries, les bâtimens chargés et les grosses chaloupes canonnières.
Nous mettrons les bateaux canonniers et les muskins [Espèce de prâme ou chaloupe cannonière, de l'invention du capitaine de vaisseau Muskins.], qui ne tirent que trois pieds d'eau, dans le port d'Ambleteuse.
Et les trois ou quatre cents bateaux, nous les échouerons sur la plage de la rade de Saint-Jean : ces bâtimens ne doivent porter que des hommes et deux ou trois sacs de biscuit, et ne se trouveront chargés de rien.
Je voudrais que vous vous occupassiez de choisir : 1°. le local de la plage, depuis Ambleteuse jusqu'à Boulogne, le plus favorable pour cet échouement ; 2°. voir les travaux que l'on pourrait faire à ladite plage pour rendre cette opération plus facile et moins fatigante pour les bateaux.
Quant à Calais et à Dunkerque,
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