Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Oeuvres de Napoléon Bonaparte, Tome IV.

Oeuvres de Napoléon Bonaparte, Tome IV.

Titel: Oeuvres de Napoléon Bonaparte, Tome IV. Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Napoléon Bonaparte
Vom Netzwerk:
princes avec lesquels elle est en guerre, mais aussi des vaisseaux marchands qui transportent des propriétés privées.
    Il n'y a aucune différence, aux yeux de l'équité, entre les magasins de marchandises appartenant à des particuliers dans les provinces conquises, et les marchandises qui appartiennent à des négocians et qui naviguent sur bâtimens marchands ; il n'y a point de différence, sous le rapport de l'équité, entre les vaisseaux marchands et les convois de marchandises transportées par terre de Hambourg à Berlin, ou de Trieste en Allemagne. Et a-t-on jamais vu les armées françaises arrêter des convois ? n'a-t-on pas vu lord Keith vouloir s'emparer à Gênes des vaisseaux qui étaient dans le port, et des denrées qui se trouvaient chez les marchands de cette ville ? il ne faisait là qu'une application à la terre des principes du code maritime de l'Angleterre. Les Autrichiens et le prince Hohenzollern qui les commandait, furent indignés de ces vexations ; ils s'y opposèrent, et la journée de Marengo amenant, quelques jours après, les Français dans Gênes, y ramena aussi la sécurité sur les propriétés privées. D'où viennent donc des procédés si différens ? Les uns sont le résultat de la politique atrabilaire, injuste de l'Angleterre, les autres sont le fruit de la politique libérale et de la civilisation de la France. Si, à son tour, elle dominait sur les mers, on ne la verrait attaquer que les vaisseaux armés ; on la verrait protéger même les propriétés appartenant aux sujets des états avec lesquels elle serait en guerre. Si l'on veut comparer l'esprit de libéralité et la civilisation des deux nations, il faut prendre pour termes de cette comparaison le code des Français pendant la guerre de terre, et son application aux individus et aux propriétés, et le code maritime des Anglais, et son application aux individus et aux propriétés qui se trouvent sur les mers.
Mais quel est le motif qui a porté les ministres de Londres à faire mention de la Prusse dans ce manifeste ? est-ce l'intérêt de la Prusse ?
    Mais si l'intérêt de la Prusse les avait touchés, ils auraient accepté la médiation de l'empereur de Russie. Pourquoi publier aujourd'hui ce paragraphe indiscret qui laisse voir clairement que l'esprit qui a fait faire tant de faux pas au cabinet de Berlin s'agite encore ? est-ce pour être utile à la Prusse, et lui concilier l'intérêt de la France dont elle a tant besoin dans ces circonstances ?
La France a évacué beaucoup de pays, et l'Angleterre n'en a pas évacué un seul, et la base préalable de toutes ses négociations est l'uti possidetis. Lorsque les Français traitent avec leurs ennemis, ou ils changent les gouvernemens coupables de s'être unis à l'Angleterre contre les intérêts du continent, ou, s'ils évacuent les pays conquis, ce n'est qu'en conséquence d'une paix solide dont toutes les stipulations sont observées : et de même qu'en ne les voit pas attaquer leurs alliés sans déclaration de guerre, surprendre leurs capitales par trahison, de même on ne les voit pas abandonner une place avant que les négociations aient décidé de son sort. Les Anglais attaquent pour dépouiller, et se retirent après le pillage et l'incendie. Cette guerre leur convient, car c'est celle des pirates. Puisqu'ils étaient entrés à Copenhague, il fallait qu'ils y demeurassent jusqu'à la paix. Ils ont joint à la honte d'une entreprise atroce, le déshonneur d'une fuite honteuse.
Mais s'il était vrai que les Français fussent exigeans envers leurs ennemis, il faut le dire, comment ne le seraient-ils point ? Ils ont huit cent mille hommes sur pied, et ils sont prêts à tous les sacrifices pour doubler encore leurs forces si cela était nécessaire : non que les armes soient leur métier naturel, et que tant de bras arrachés à la culture d'un sol si fertile, ne soient pas pour eux un sensible sacrifice.
Possesseurs d'un beau pays, ils voudraient se livrer aux conquêtes du commerce et de l'industrie ; mais votre tyrannie les en empêche. C'est un géant que vous avez excité et que vous irritez sans cesse.
    Depuis quinze ans vos injustices n'ont fait qu'ajouter à son énergie et à sa puissance que votre persévérance dans la tyrannie doit accroître encore. Non-seulement il ne posera pas les armes, mais il augmentera ses forces jusqu'à ce qu'il ait conquis la liberté des mers qui est son premier droit et le patrimoine de toutes

Weitere Kostenlose Bücher