Oeuvres de Napoléon Bonaparte, Tome IV.
l'Europe.
Tous les détails qui suivent, de l'armée autrichienne, constatent que dans les journées du 21 et du 22, sa perte a été énorme. L'élite de l'armée a péri. Selon les aimables de Vienne, les manoeuvres du général Danube ont sauvé l'armée autrichienne.
Le Tyrol et le Voralberg sont parfaitement soumis. La Carniole, la Styrie, la Carinthie, le pays de Salzbourg, la Haute et la Basse-Autriche sont pacifiés et désarmés.
Trieste, cette ville où les Français et les Italiens ont subi tant d'outrages, a été occupée. Les marchandises coloniales anglaises ont été confisquées. Une circonstance de la prise de Trieste a été très-agréable a l'empereur : c'est la délivrance de l'escadre russe ; elle avait eu ordre d'appareiller pour Ancône ; mais retenue par les vents contraires, elle était restée au pouvoir des Autrichiens.
La jonction de l'armée de Dalmatie est prochaine.
Le duc de Raguse s'est mis en marche aussitôt qu'il a appris que l'armée d'Italie était sur l'Izonso. On espère qu'il arrivera à Laybach avant le 5 juin.
Le brigand Schill qui se donnait, et avec raison, le titre de général au service de l'Angleterre, après avoir prostitué le nom du roi de Prusse, comme les satellites de l'Angleterre prostituent celui de Ferdinand à Séville, a été poursuivi et jeté dans une île de l'Elbe. Le roi de Westphalie, indépendamment de quinze mille hommes de ses troupes, avait une division hollandaise et une division française ; et le duc de Valmy a déjà réuni à Hanau deux divisions du corps d'observation, commandées par les généraux Rivaux et Despeaux, et composées des brigades Lameth, Clément, Taupin et Vaufreland.
La pacification de la Souabe rend disponible le corps d'observation du général Beaumont qui est réuni à Augsbourg, et où se trouvent plus de trois mille dragons.
La rage des princes de la maison de Lorraine contre la ville de Vienne peut se peindre par un seul trait. La capitale est nourrie par quarante moulins établis sur la rive gauche du fleuve. Ils les ont fait enlever et détruire.
Ebersdorf, 1er juin 1809.
Quatorzième bulletin de la grande armée.
Les ponts sur le Danube sont entièrement rétablis. On y a joint un pont volant, et l'on prépare tous les matériaux nécessaires pour jeter un autre pont de radeaux. Sept sonnettes battent des pilotis ; mais le Danube ayant dans plusieurs endroits vingt-quatre et vingt-six pieds de profondeur, on emploie toujours beaucoup de temps pour faire tenir les ancres, lorsqu'on déplace les sonnettes. Cependant les travaux avancent et seront terminés sous peu.
Le général de brigade du génie Lazowski fait travailler, sur la rive gauche, à une tête de pont qui aura seize cents toises de développement, et qui sera couverte par un bon fossé plein d'eau courante.
Le quarante-quatrième équipage de la flottille de Boulogne, commandé par le capitaine de vaisseau Baste, est arrivé. Un grand nombre de bateaux en croisière battent toutes les îles, couvrent le pont et rendent beaucoup de services.
Le bataillon des ouvriers de la marine travaille à la construction de petites péniches armées, qui serviront a maîtriser parfaitement le fleuve.
Après la défaite du corps du général Jellachich, M. Mathieu, capitaine-adjoint à l'état-major de l'armée d'Italie, fut envoyé avec un dragon d'ordonnance sur la route de Salzbourg ; ayant rencontré successivement une colonne de six cent cinquante hommes de troupes de ligne, et une colonne de deux mille landwehrs qui, l'une et l'autre étaient coupées et égarées, il les somma de se rendre, et elles mirent bas les armes.
Le général de division Lauriston est arrivé à Oedembourg, premier comitat de Hongrie, avec une forte avant-garde.
Il paraît qu'il y a de la fermentation en Hongrie, que les esprits y sont très-divisés, et que la majorité n'est pas favorable à l'Autriche.
Le général de division Lasalle a son quartier-général vis-à-vis Presbourg, a poussé ses postes jusqu'à Altenbourg et jusqu'auprès de Raab.
Trois-divisions de l'armée d'Italie sont arrivées a Neustadt. Le vice-roi est depuis deux jours au quartier-général de l'empereur.
Le général Macdonald, commandant un des corps de l'armée d'Italie, est entré à Gratz. On a trouvé dans cette capitale de la Styrie d'immenses magasins de vivres et d'effets d'habillement et d'équipement de toute espèce.
Le duc de Dantzick est à Lintz.
Le prince de Ponte-Corvo marche sur
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