Oeuvres de Napoléon Bonaparte, Tome IV.
général Macdonald est maître de Gratz ; il cerne la citadelle qui fait mine de résister.
A la bataille d'Esling, le général de brigade Foulers, blessé dans une charge, fut précipité de son cheval, et le général de division Durosnel, aide-de-camp de l'empereur, portant un ordre à la division de cuirassiers qui chargeait, avait aussi été renversé. Nous avons eu la satisfaction d'apprendre que ces deux généreux et cent cinquante soldats que nous croyions avoir perdus, ne sont que blessés, et étaient restés dans les blés, lorsque l'empereur ayant appris que les ponts du Danube venaient de se rompre, ordonna de se concentrer entre Esling et Gross-Aspern.
Le Danube baisse ; cependant la continuation des chaleurs fait encore craindre une crue.
Vienne, 8 juin 1809.
Dix-septième bulletin de la grande armée.
Le colonel Gorgoli, aide-de-camp de l'empereur de Russie, est arrivé au quartier-impérial avec une lettre de ce souverain pour S. M. Il a annoncé que l'armée russe se dirigeant sur Olmutz avait passé la frontière le 24 mai.
L'empereur a passé avant-hier la revue de sa garde, infanterie, cavalerie et artillerie. Les habitans de Vienne ont admiré le nombre, la belle tenue et le bon état de ces troupes.
Le vice-roi s'est porté avec l'armée d'Italie à Oedembourg, en Hongrie. Il paraît que l'archiduc Jean cherche à rallier son armée sur Raab.
Le duc de Raguse est arrivé avec l'armée de Dalmatie, le 3 de ce mois, à Laybach.
Les chaleurs sont très-fortes, et les gens-pratiques du Danube annoncent qu'il y aura un débordement d'ici à peu de jours. On profite de ce temps pour achever, indépendamment des ponts de bateaux et de radeaux, de planter les pilotis.
Tous les renseignemens que l'on reçoit du côté de l'ennemi annoncent que les villes de Presbourg, Brunn et Znaïm sont remplies de blessés. Les Autrichiens évaluent eux-mêmes leur perte à dix-huit mille hommes.
Le prince Poniatowski, avec l'armée du grand-duché de Varsovie, poursuit ses succès. Après la prise de Sandomir, il s'est emparé de la forteresse de Zamosc, où il a fait éprouver à l'ennemi une perte de trois mille hommes et pris trente pièces de canon. Tous les Polonais qui sont à l'armée autrichienne désertent.
L'ennemi, après avoir échoué devant Thorn, a été vivement poursuivi par le général Dombrowski.
L'archiduc Ferdinand ne retirera que de la honte de son expédition.
Il doit être arrivé dans la Silésie autrichienne, réduit au tiers de ses forces.
Le sénateur Wibiski s'est distingué par ses sentimens patriotiques et son activité.
M. le comte de Metternich «st arrivé à Vienne. Il va être échangé aux avant-postes avec la légation française, à qui les Autrichiens avaient, contre le droit des gens, refusé des passeports, et qu'ils avaient emmenée à Pest.
Vienne, 13 juin 1809.
Dix-huitième bulletin de la grande armée.
La division du général Chasteller, qui avait insurgé le Tyrol, a passé le 4 de ce mois aux environs de Clagenfurth, pour se jeter en Hongrie. Le général Rusca a marché à elle, et il y a eu un engagement assez vif, où l'ennemi a été battu, et où on lui a fait neuf cents prisonniers.
Le prince Eugène, avec un gros corps, manoeuvre au milieu de la Hongrie.
Depuis quelques jours le Danube a augmenté d'un pied.
Le général Gratien, avec une division hollandaise, ayant marché sur Stralsund, où s'était retranché le nommé Schill, a enlevé ses retranchemens d'assaut. Schill avait donné ordre de brûler la ville pour assurer sa retraite, mais sa bande n'en a pas eu le temps ; elle a été en entier tuée ou prise ; lui-même a été tué sur la grande place près du corps-de-garde, dans le moment où il se sauvait et cherchait à gagner le port pour s'embarquer.
L'archiduc Ferdinand a évacué précipitamment Varsovie le 2 juin. Ainsi tout le grand-duché est abandonné par l'armée ennemie, tandis que les troupes que commande le prince Poniatowski occupent les trois quarts de la Galicie.
Vienne, 16 juin 1809.
Dix-neuvième bulletin de la grande armée.
L'anniversaire de la bataille de Marengo a été célébré par la victoire de Raab, que la droite de l'armée commandée par le vice-roi, a remportée sur les corps réunis de l'archiduc Jean et de l'archiduc Palatin.
Depuis la bataille de la Piave, le vice-roi a poursuivi l'archiduc Jean, l'épée dans les reins.
L'armée autrichienne espérait se cantonner aux sources de la Raab, entre
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