Oeuvres de Napoléon Bonaparte, Tome IV.
chargé un régiment de lanciers. Ils ont fait prisonnier le prince d'Awersperg et pris deux pièces de canon.
Les hussards saxons d'Albert ont chargé les cuirassiers d'Albert, et leur ont pris un drapeau. C'était une chose fort singulière de voir deux régimens appartenant au même colonel combattre l'un contre l'autre.
Il paraît que l'ennemi abandonne la Moravie et la Hongrie et se retire en Bohême.
Les routes sont couvertes de gens de la landwehr et de la levée en masse, qui retournent chez eux.
Les pertes que la désertion ajoute à celles que l'ennemi a éprouvées, en tués, blessés et prisonniers, concourent a l'anéantissement de cette armée.
Les nombreuses lettres interceptées font un tableau frappant du mécontentement de l'armée ennemie et du désordre qui y règne.
A présent que la monarchie autrichienne est sans espérance, ce serait mal connaître le caractère de ceux qui l'ont gouvernée, que de ne pas s'attendre qu'ils s'humilieront, comme ils le firent après la bataille d'Austerlitz. A cette époque ils étaient, comme aujourd'hui, sans espoir, et ils épuisèrent les protestations et les sermens.
Pendant la journée du 6, l'ennemi a jeté sur la rive droite du Danube quelques centaines d'hommes des postes d'observation. Ils se sont rembarques après avoir perdu quelques hommes tués ou faits prisonniers.
La chaleur a été excessive ces jours-ci ; le thermomètre a été presque constamment à vingt-six degrés.
Le vin est en très-grande abondance.
Il y a tel village où on eu a trouvé jusqu'à trois millions de pintes. Il n'a heureusement aucune qualité malfaisante.
Vingt villages, les plus considérables de la belle plaine de Vienne, et tels qu'on en voit aux environs d'une grande capitale, ont été brûlés pendant la bataille. La juste haine de la nation se prononce contre les hommes criminels qui ont attiré tous ces malheurs sur elle.
Le général de brigade Laroche est entré, le 28 juin, avec un corps de cavalerie, à Nuremberg et s'est dirigé sur Bayreuth ; il a rencontré l'ennemi à Besentheim, l'a fait charger par le premier régiment provisoire de dragons, a sabré tout ce qui s'est trouvé devant lui, et a pris deux pièces de canon.
Znaïm, en Moravie, 13 juillet 1809.
Vingt-septième bulletin de la grande armée.
Le 10, le duc de Rivoli a battu devant Hollabrunn l'arrière-garde ennemie.
Le même jour à midi, le duc de Raguse, arrivé sur les hauteurs de Znaïm, vit les bagages et l'artillerie de l'ennemi qui filaient sur la Bohême. Le général Bellegarde lui écrivit que le prince Jean de Lichtenstein se rendait auprès de l'empereur avec une mission de son maître, pour traiter de la paix, et demanda en conséquence une suspension d'armes. Le duc de Raguse répondit qu'il n'était pas en son pouvoir d'accéder à cette demande, mais qu'il allait en rendre compte à l'empereur. En attendant il attaqua l'ennemi, lui enleva une belle position, lui fit des prisonniers et prit deux drapeaux.
Le même jour au matin, le duc d'Auerstaedt avait passé la Taya vis-à-vis Nicolsbourg, et le général Grouchy avait battu l'arriére-garde du prince de Rosemberg et lui avait fait quatre cent cinquante prisonniers du régiment du prince Charles.
Le 11 a midi, l'empereur arriva vis-à-vis Znaïm. Le combat était engagé. Le duc de Raguse avait débordé la ville, et le duc de Rivoli s'était emparé du pont et avait occupé la fabrique de tabac. On avait pris à l'ennemi, dans les différens engagemens de celle journée, trois mille hommes, deux drapeaux et trois pièces de canon. Le général de brigade Bruyères, officier d'une grande espérance, a été blessé. Le général de brigade Guiton a fait une belle charge avec le dixième de cuirassiers. L'empereur instruit que le prince Jean de Lichtenstein, envoyé auprès de lui, était entré dans nos avant-postes, fît cesser le feu. Un armistice fut signé à minuit chez le prince de Neufchâtel.
Le prince de Lichtenstein a été présenté à l'empereur dans sa tente à deux heures du matin.
Circulaire aux évéques.
M. l'évêque de....., les victoires d'Enzersdorf et de Wagram, où le Dieu des armées a si visiblement protégé les armées françaises, doivent exciter la plus vive reconnaissance dans le coeur de nos peuples. Notre intention est donc qu'au reçu de la présente vous vous concertiez avec qui de droit pour réunir nos peuples dans les églises, et adresser au ciel des actions de grâces et des
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