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Oeuvres de Napoléon Bonaparte, Tome IV.

Oeuvres de Napoléon Bonaparte, Tome IV.

Titel: Oeuvres de Napoléon Bonaparte, Tome IV. Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Napoléon Bonaparte
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toute espèce de forme, par leurs nombreux émissaires, que l'armée française est détruite par les maladies. A les entendre, des bataillons entiers tombent comme ceux des Grecs au commencement du siége de Troie. Ils auraient là une manière toute commode de se défaire de leurs ennemis, mais il faut bien qu'ils y renoncent. Jamais l'armée ne s'est mieux portée ; les blessés guérissent, et le nombre des morts est peu considérable. Il n'y a pas autant de malades que dans la campagne précédente ; il y en a même moins qu'il n'y en aurait en France en temps de paix, suivant les calculs ordinaires.

Varsovie, le 27 janvier 1807.
    Cinquante-quatrième bulletin de la grande armée.
Quatre-vingt-neuf pièces de canon prises sur les Russes sont rangées sur la place du palais de la République à Varsovie : ce sont celles qui ont été enlevées aux généraux Kaminski, Benigsen et Buxhowden, dans les combats de Czarnowo, Nazielsk, Pultusk et Golymin. Ce sont les mêmes que les Russes traînaient avec ostentation dans les rues de cette ville, lorsque naguère ils la traversaient pour aller au-devant des Français. Il est facile de comprendre l'effet que produit l'aspect d'un si magnifique trophée sur un peuple charmé de voir humiliés les ennemis qui l'ont si long-temps et si cruellement outragé.
Il y a dans les pays occupés par l'armée plusieurs hôpitaux renfermant un grand nombre de Russes blessés et malades.
Cinq mille prisonniers ont été évacués sur la France, deux mille se sont échappés dans les premiers momens du désordre ; et quinze cents sont entrés dans les troupes polonaises.
Ainsi, les combats livrés contre les Russes leur ont coûté une grande partie de leur artillerie, tous leurs bagages, et vingt-cinq ou trente mille hommes tant tués que blessés ou prisonniers.
Le général Kaminski, qu'on avait dépeint comme un autre Suwarow, vient d'être disgracié ; on dit qu'il en est de même du général Buxhowden, et il paraît que c'est le général Benigsen qui commande actuellement l'armée.
Quelques bataillons d'infanterie légère du maréchal Ney s'étaient portés à vingt lieues en avant de leurs cantonnemens ; l'armée russe en avait conçu des alarmes, et avait fait un mouvement sur sa droite : ces bataillons sont rentrés dans la ligne de leurs cantonnemens sans éprouver aucune perte.
Pendant ce temps le prince de Ponte-Corvo prenait possession d'Elbing et des pays situés sur le bord de la Baltique.
    Le général de division Drouet entrait à Chrisbourg, où il faisait trois cents prisonniers du régiment de Courbières, y compris un major et plusieurs officiers.
Le colonel Saint-Genez, du dix-neuvième de dragons, chargeait un autre régiment ennemi et lui faisait cinquante prisonniers, parmi lesquels était le colonel commandant.
Une colonne russe s'était portée sur Liebstadt, au-delà de la petite rivière du Passarge, et avait enlevé une demi-compagnie de voltigeurs du huitième régiment de ligne, qui était aux avant-postes du cantonnement.
Le prince de Ponte-Corvo, informé de ce mouvement, quitta Elbing, réunit ses troupes, se porta avec la division Rivaud au-devant de l'ennemi, et le rencontra auprès de Mohring.
Le 25 de ce mois, à midi, la division ennemie paraissait forte de douze cents hommes ; on en vint bientôt aux mains ; le huitième régiment de ligne se précipita sur les Russes avec une valeur inexprimable, pour réparer la perte d'un de ses postes. Les ennemis furent battus, mis dans une déroute complète, poursuivis pendant quatre lieues, et forcés de repasser la rivière de Passarge. La division Dupont arriva au moment où le combat finissait, et ne put y prendre part.
Un vieillard de cent-dix-sept ans a été présenté à l'empereur, qui lui a accordé une pension de cent napoléons, et a ordonné qu'une année lui fût payée d'avance. La notice jointe à ce bulletin, donne quelques détails sur cet homme extraordinaire.
Le temps est fort beau, il ne fait froid qu'autant qu'il le faut pour la santé du soldat et pour l'amélioration des chemins, qui deviennent praticables.
Sur la droite et sur le centre de l'armée, l'ennemi est éloigné de plus de trente lieues de nos postes.
    L'empereur est monté à cheval pour aller faire le tour de ses cantonnemens ; il sera absent de Varsovie pendant huit ou dix jours.
François-Ignace Narocki, né à Witki, près de Wilna, est fils de Joseph et Anne Narocki ; il est d'une famille noble, et

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