Oeuvres de Napoléon Bonaparte, Tome IV.
coûtât quatre francs la bouteille, l'empereur l'a fait distribuer à l'armée, en en faisant payer le prix aux marchands.
L'empereur a envoyé le prince de Borghèse à Varsovie avec une mission.
Osterode, le 30 mars 1807.
Soixante-huitième bulletin de la grande armée.
Le 17 mars à trois heures du matin, le général de brigade Lefèvre, aide-de-camp du prince Jérôme, se trouvant avec trois escadrons de chevaux-légers et le régiment d'infanterie légère le Taxis, passa auprès de Glatz pour se rendre à Wunchelsbourg. Quinze cents hommes sortirent de la place avec deux pièces de canon. Le lieutenant-colonel Gerard les chargea aussitôt et les rejeta dans Glatz, après leur avoir pris cent soldats, plusieurs officiers et leurs deux pièces de canon. Le maréchal Masséna s'est porté de Willemberg sur Ortelsbourg ; il y a fait entrer la division de dragons Becker, et l'a renforcée d'un détachement de Polonais à cheval. Il y avait à Ortelsbourg quelques cosaques ; plusieurs charges ont eu lieu, et l'ennemi a perdu vingt hommes.
Le général Becker, en venant reprendre sa position à Willemberg, a été chargé par deux mille cosaques ; on leur avait tendu une embuscade d'infanterie, dans laquelle ils ont donné. Ils ont perdu deux cents hommes.
Le 26, à cinq heures du matin, la garnison de Dantzick a fait une sortie générale qui lui a été funeste. Elle a été repoussée partout. Un colonel, nommé Gracow, qui a fait le métier de partisan, a été pris avec quatre cents hommes et deux pièces de canon, dans une charge du dix-neuvième de chasseurs. La légion polonaise du Nord s'est fort bien comportée ; deux bataillons saxons se sont distingués.
Du reste, il n'y a rien de nouveau ; les lacs sont encore gelés ; on commence cependant à s'apercevoir de l'approche du printemps.
Finckenstein, le 4 avril 1807.
Soixante-neuvième bulletin de la grande armée.
Les gendarmes d'ordonnance sont arrivés à Marienwerder. Le maréchal Bessières est parti pour aller en passer la revue. Ils se sont très-bien comportés et ont montré beaucoup de bravoure dans les différentes affaires qu'ils ont eues.
Le général Teulié, qui jusqu'à présent avait conduit le blocus de Colberg, a fait preuve de beaucoup d'activité et de talent. Le général de division Loison vient de prendre le commandement du siège de cette place.
Le 19 mars, les redoutes de Selnow ont été attaquées et emportées par le premier régiment d'infanterie légère italienne. La garnison a fait une sortie. La compagnie de carabiniers du premier régiment léger et une compagnie de dragons l'ont repoussée.
Les voltigeurs du dix-neuvième régiment de ligne se sont distingués à l'attaque du village d'Allstadt. L'ennemi a perdu dans ces affaires trois pièces de canon et deux cents hommes faits prisonniers.
Le maréchal Lefebvre commande le siège de Dantzick. Le général Lariboissière a le commandement de l'artillerie. Le corps de l'artillerie justifie, dans toutes les circonstances, la réputation de supériorité qu'il a si bien acquise. Les canonniers français méritent, à juste raison, le litre d'hommes d'élite. On est satisfait de la manière de servir des bataillons du train.
L'empereur a reçu à Finckenstein une députation de la chambre de Marienwerder ; composée de MM. le comte de Groeben, le conseiller baron de Schleinitz et le comte de Dohna, directeur de la chambre. Cette députation a fait à S. M. le tableau des maux que la guerre a attirés sur les habitans.
L'empereur lui a fait connaître qu'il en était touché, et qu'il les exemptait, ainsi que la ville d'Elbing, des contributions extraordinaires. Il a dit qu'il y avait des malheurs inévitables pour le théâtre de la guerre, qu'il y prenait part, et qu'il ferait tout ce qui dépendrait de lui pour les alléger.
On croit que S. M. partira aujourd'hui pour faire une tournée à Marienwerder et à Elbing.
La seconde division bavaroise est arrivée à Varsovie.
Le prince royal de Bavière est allé prendre à Pultusk le commandement de la première division.
Le prince héréditaire de Bade est allé se mettre à la tête de son corps de troupes à Dantzick. Le contingent de Saxe-Weymar est arrivé sur la Warta.
Il n'a pas été tiré aux avant-postes de l'armée un coup de fusil depuis quinze jours.
La chaleur du soleil commence à se faire sentir ; mais elle ne parvient point à amollir la terre. Tout est encore gelé : le printemps est tardif
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