Oeuvres de Napoléon Bonaparte, Tome V.
était à Francfort.
Les drapeaux pris à cette bataille et ceux qui ont été pris aux batailles de Wachau et de Leipsick, sont partis pour Paris.
Les cuirassiers, les grenadiers à cheval, les dragons ont fait de brillantes charges. Deux escadrons de gardes-d'honneur du troisième régiment, commandés par le major Saluces, se sont spécialement distingués, et font présumer ce qu'on doit attendre de ce corps au printemps prochain, lorsqu'il sera parfaitement organisé et instruit.
Le général d'artillerie de l'armée Nourrit, et le général Devaux, major d'artillerie de la garde, ont mérité d'être distingués ; le général Letort, major des dragons de la garde, quoique blessé à la bataille de Wachau, a voulu charger à la tête de son régiment, et a eu son cheval tué.
Le 31 au soir, le grand quartier-général était à Francfort.
Le duc de Trévise, avec deux divisions de la jeune garde et le premier corps de cavalerie, était à Gelnhaussen. Le duc de Reggio arrivait à Francfort.
Le comte Bertrand et le duc de Raguse étaient à Hanau.
Le général Sébastiani était sur la Nida.
Francfort, le 1er novembre 1813.
Extrait d'une lettre de l'empereur à l'impératrice.
«Madame et très-chère épouse, je vous envoie vingt drapeaux pris par mes armes aux batailles de Wachau, de Leipsick et de Hanau ; c'est un hommage que j'aime à vous rendre. Je désire que vous y voyiez une marque de ma grande satisfaction de votre conduite pendant la régence que je vous ai confiée.»
NAPOLÉON.
Le 3 novembre 1813.
A S. M. l'impératrice-reine et régente.
Le 30 octobre, dans le moment où se livrait la bataille de Hanau, le général Lefèvre-Desnouettes, à la tête de sa division de cavalerie et du cinquième corps de cavalerie commandé par le générât Milhaud, flanquait toute la droite de l'armée, du côté de Bruckoebel et de Nieder-Issengheim. Il se trouvait en présence d'un corps de cavalerie russe et alliée, de six à sept mille hommes : le combat s'engagea ; plusieurs charges eurent lieu, toutes à notre avantage ; et ce corps ennemi formé par la réunion de deux ou trois partisans, fut rompu et vivement poursuivi. Nous lui avons fait cent cinquante prisonniers montés. Notre perte est d'une soixantaine d'hommes blessés.
Le lendemain de la bataille de Hanau, l'ennemi était en pleine retraite ; l'empereur ne voulut point le poursuivre, l'armée se trouvant fatiguée, et S. M., bien loin d'y attacher quelque importance, ne pouvant voir qu'avec regret la destruction de quatre à cinq mille Bavarois, qui aurait été le résultat de cette poursuite. S. M. se contenta donc de faire poursuivre légèrement l'arrière-garde ennemie, et laissa le général Bertrand sur la rive droite de la Kintzig.
Vers les trois heures de l'après-midi, l'ennemi sachant que l'armée avait filé, revint sur ses pas, espérant avoir quelque avantage sur le corps du général Bertrand. Les divisions Morand et Guilleminot lui laissèrent faite ses préparatifs pour le passage de la Kintzig ; et quand il l'eut passée, marchèrent à lui à la baïonnette, et le culbutèrent dans la rivière, où la plus grande partie de ses gens se noyèrent. L'ennemi a perdu trois mille hommes dans cette circonstance.
Le général bavarois de Wrede, commandant en chef de cette armée, a été mortellement blessé, et on a remarqué que tous les parens qu'il avait dans l'armée ont péri dans la bataille de Hanau, entre autres son gendre le prince d'Oettingen.
Une division bavaroise-autrichienne est entrée le 30 octobre à midi à Francfort ; mais à l'approche des coureurs de l'armée française, elle s'est retirée sur la rive gauche du Mein, après avoir coupé le pont.
Le 2 novembre, l'arrière-garde française a évacué Francfort, et s'est portée sur la Nidda.
Le même jour à cinq heures du matin l'empereur est entré à Mayence.
On suppose, dans le public, que le général de Wrede a été l'auteur et l'agent principal de la défection de la Bavière. Ce général avait été comblé des bienfaits de l'empereur.
Le 7 novembre 1813.
A S. M. l'impératrice-reine et régente.
Le duc de Tarente était à Cologne, où il organise une armée pour la défense du Bas-Rhin.
Le duc de Raguse était à Mayence.
Le duc de Bellune était à Strasbourg.
Le duc de Valmi était allé prendre à Metz le commandement de toutes les réserves.
Le comte Bertrand, avec le quatrième corps, composé de quatre divisions d'infanterie et d'une
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