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Opération Mincemeat : L'histoire d'espionnage qui changea le cours de la Seconde Guerre mondiale

Opération Mincemeat : L'histoire d'espionnage qui changea le cours de la Seconde Guerre mondiale

Titel: Opération Mincemeat : L'histoire d'espionnage qui changea le cours de la Seconde Guerre mondiale Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ben Macintyre
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verrouilla et se dirigea vers la chambre dans laquelle il couchait
maintenant, au sous-sol, à cause des raids aériens. Mabel, la servante
(« qui était dans la famille depuis plus de trente-cinq ans ») avait
rabattu les draps de coton amidonné sur le lit.
    Ce même soir, dans un entrepôt abandonné de l’autre côté de
Londres, un jeune Gallois avalait une bonne dose de mort aux rats, mettant un
terme à sa vie qui n’aurait pu être plus différente, de quelque manière que ce
soit, de celle de l’Honorable Ewen Montagu.

5

L’homme qui avait existé
    Au siècle dernier, Aberbargoed était un endroit effroyable,
couvert de poussière de charbon, un village d’ouvriers harassés. La mine avait
ouvert en 1903. Avant l’exploitation du charbon, il n’y avait rien à
Aberbargoed, hormis de vertes vallées. Avec le charbon arrivèrent des rangées
de maisons étriquées dans lesquelles logeaient des centaines de mineurs et leur
famille. Sans le charbon, il n’y aurait rien. Et quand le charbon s’épuisa,
comme il finit par le faire, il ne resta pas grand-chose. Avant la Première
Guerre mondiale déjà, Aberbargoed souffrait et luttait.
    C’est dans cet environnement sinistre que Glyndwr Michael
vint au monde, le 4 janvier 1909, au 136 Commercial Street. Sa
mère était Sarah Ann Chadwick, son père, un transporteur de houille nommé
Thomas Michael. Les rares traces qui subsistent de cette famille donnent un
aperçu de leurs vies difficiles. À l’âge de vingt ans, en 1888, Sarah épousa en
première noce un autre mineur, George Cottrell. Elle signa leur certificat de
mariage d’une croix. Sarah ne savait ni lire ni écrire, et cela ne lui aurait
servi à rien. Bien que deux filles naquissent de son mariage avec Cottrell,
leur union fut de courte durée. En 1904, elle vivait avec Thomas Michael dans
une maison exiguë à côté de la voie ferrée, à Dinas. Ils ne se marièrent
jamais. Comme son père, qui mourut de la tuberculose quand Thomas était enfant,
Thomas Michael avait été mineur toute sa vie. Baptiste gallois, né à Dinas, il
travaillait au fond de la mine, poussant des wagonnets de charbon à travers les
boyaux souterrains. Avant de rencontrer Sarah, Thomas Michael contracta la syphilis
et la transmit à sa compagne qui ne se soigna pas. Il est possible qu’à sa
naissance, Glyndwr Michael contracta la syphilis congénitale qui se loge dans
les os, les yeux et le cerveau.
    Quand Glyn était encore enfant, sa famille déménagea à une
vingtaine de kilomètres d’Aberbargoed, à Taff’s Well, à côté de Rockwood
Pitune, où deux ans plus tard naquit leur second enfant, Doris. Incapable de
payer le loyer, les Michael déménagèrent souvent, dans des maisons toujours
plus décrépies, d’abord au 7 Garth Street, puis à nouveau, quelques années
plus tard, au 28 Cornwall Road, Williamstown, Penygraig, dans la vallée du
Rhondda, où Sarah mit au monde le troisième enfant de Thomas. Il n’y avait pas
grand-chose à manger. Les enfants portaient des chaussures une fois par
semaine, pour aller à l’église. Thomas Michael buvait.
    Vers 1919, quand Glyn eut neuf ou dix ans, la santé de son
père commença à décliner, probablement à cause des effets différés de la
syphilis combinés aux effets sur les poumons de trois décennies de travail sous
terre. Peu après, sa grand-mère mourut de « dégénérescence sénile ».
La fragilité mentale allait être une caractéristique récurrente de l’histoire
médicale de la famille. Thomas Michael commença à tousser et à transpirer à
toute heure de la journée. Le côté droit de sa poitrine commença à se creuser.
    Au début de 1924, Michael n’était plus capable de travailler
et la famille dut s’en remettre à la charité du Pontypridd Union, deuxième
organisme par la taille, régi par la Loi sur les Pauvres ( Poor Law ) en
Grande-Bretagne. Ils furent sans abri pendant quelque temps et vécurent dans
une seule pièce à Llwynypia Homes, un foyer d’hébergement. Le Pontypridd Union
versait 23 shillings par couple et 2 shillings par enfant. Avec
2 shillings par semaine, une famille comptant cinq membres survivait à
peine. Thomas Michael devint « mélancolique » d’après un compte-rendu
médical sur lequel on pouvait aussi lire qu’il était « confus et très
déprimé », qu’il perdait beaucoup de poids et qu’il toussait à s’en
déchirer la poitrine.
    Peu avant Noël 1924, Thomas Michael

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