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Opération Mincemeat : L'histoire d'espionnage qui changea le cours de la Seconde Guerre mondiale

Opération Mincemeat : L'histoire d'espionnage qui changea le cours de la Seconde Guerre mondiale

Titel: Opération Mincemeat : L'histoire d'espionnage qui changea le cours de la Seconde Guerre mondiale Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ben Macintyre
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ou d’autres adjectifs qui traduisaient son admiration.
    À la mi-février, on se mit en chasse d’une compagne convenable
pour le major Martin. On demanda « aux filles les plus jolies des
différents services » de donner des photographies qui serviraient dans une
séance d’identification. Montagu mit un point d’honneur à en demander une à
Mrs Leslie. « Je pense qu’il avait fermement l’intention d’en obtenir
une de ma part coûte que coûte. » Ce soir-là, Jean, toujours aussi
enthousiaste et plutôt flattée de l’attention qui lui était accordée, mit ses
tiroirs sens dessus dessous pour trouver une photographie récente. Depuis le bombardement
de Londres, Mrs Leslie avait quitté la capitale pour s’installer dans une
maison qu’on lui prêtait, sur la Tamise, près de Dorchester, dans
l’Oxfordshire, où sa fille la retrouvait en fin de semaine. Quelques semaines
plus tôt, elle était allée nager dans la rivière, à Wittenham Clumps, avec
Tony, un grenadier de la Garde en permission qui, comme Montagu, était enamouré
et qui allait bientôt repartir à la guerre. « La baignade était
horrible », mais l’occasion avait été heureuse. Tony avait pris une photo
qu’il lui envoya par la suite. On y voyait Jean qui venait de sortir de l’eau
dans un maillot de bain une pièce à motifs, serrant timidement sa serviette
contre elle, les cheveux balayés par le vent et un doux sourire aux lèvres.
Dans l’Angleterre des années 1940, l’image n’était pas seulement jolie,
mais presque coquine, et Jean Leslie, comme Ewen Montagu, le savait.
    La collecte des photographies avait pu être rassemblée. Ce
n’était pas par accident que le Service de renseignement de la Navy contenait
une forte proportion de femmes particulièrement jolies. « Oncle John
donnait des ordres précis pour que l’on embauche que les filles les plus
jolies, arguant d’une théorie selon laquelle elles auront moins de chance de se
vanter auprès de leurs petits amis du travail secret qu’elles
accomplissaient. » Quelques collègues féminines de Montagu dans la
salle 13 furent très déçues quand il choisit la photographie d’une femme
d’un autre service : « Nous étions toutes jalouses », se
souvient Patricia Trehearne, l’une de ses assistantes. Mais il n’y eut jamais
aucun doute sur la gagnante de ce concours de beauté très particulier.
    La photographie de Jean fut ajoutée à la pile grandissante
des biens de Martin et un nouveau personnage central vint compléter l’intrigue
qui se tramait : c’était « Pam », sa nouvelle fiancée, une jeune
femme vive qui travaillait dans l’administration publique, qui était nerveuse,
jolie, discrète et un peu bête. Il fut décidé que Bill avait rencontré Pam,
tout juste cinq semaines plus tôt, et qu’il lui avait demandé de l’épouser
après une cour éclair, lui achetant pour l’occasion une bague ornée d’un gros
diamant. John Martin, son père, était opposé au mariage, suspectant justement
Pam d’être une croqueuse de diamants. La date du mariage n’avait pas été fixée.
C’était une histoire d’amour typique de la guerre : soudaine, exaltante
et, comme cela allait bientôt s’avérer, vouée à l’échec.
    Jean Leslie jouissait d’un niveau d’habilitation suffisant
pour être partiellement dans le secret. Montagu lui dit que la photographie
représentait une fiancée fictive, dans le cadre d’un plan de désinformation.
« Je savais qu’elle allait être placée sur un corps, mais je ne savais pas
pourquoi. » Charles Cholmondeley interrogea Jean en aparté et lui demanda
sur un ton sérieux : « Qui d’autre a cette photo ? Si quelqu’un
d’autre l’a, tu devras la récupérer. Si tu l’as donnée à quelqu’un et que cette
personne était envoyée sur le front, qu’elle était capturée et que cette photo
était découverte en sa possession, cela aurait de très graves
conséquences. » Jean contacta Tony, le grenadier de la Garde, et lui
demanda de détruire tous les autres exemplaires de la photo. Blessé, Tony
obtempéra. Montagu convoqua aussi Jean et insista auprès d’elle sur la nécessité
du secret absolu. Puis, il l’invita à dîner. Elle accepta.
    Montagu adorait sa femme, Iris. « Je n’avais pas
réalisé à quel point la vie me paraissait vide simplement parce que tu n’étais
pas là », lui écrivit-il. Ses lettres étaient passionnées, pimentées

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