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Opération Mincemeat : L'histoire d'espionnage qui changea le cours de la Seconde Guerre mondiale

Opération Mincemeat : L'histoire d'espionnage qui changea le cours de la Seconde Guerre mondiale

Titel: Opération Mincemeat : L'histoire d'espionnage qui changea le cours de la Seconde Guerre mondiale Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ben Macintyre
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la foi de Churchill dans son maître-espion
madrilène et trésorier : « Je trouve que Hillgarth est d’un grand
soutien », dit-il.
    De son propre aveu, Hillgarth possédait « une sympathie
naturelle » pour l’Espagne. « Gérer les Espagnols requiert une
technique spéciale, écrivit-il. Tout en Espagne se joue à un niveau
personnel. » Il cultivait ses contacts comme un forestier plantait des
arbres, les alignant et les nourrissant, métaphoriquement et littéralement, à
l’occasion de dîners somptueux. Un officier du renseignement, fit-il remarquer,
« sera très certainement désavantagé s’il est abstinent. Une bonne
digestion est aussi importante ». Charmant, raffiné et parlant un espagnol
parfait, Hillgarth évoluait sans effort au sein de l’élite madrilène,
rencontrant des généraux, des amiraux, des diplomates et des correspondants de
presse étrangers. « Même au cours des pires moments de la guerre, je
n’avais pas beaucoup de mal à entretenir de vieilles amitiés et à en nouer de
nouvelles. »
    Hillgarth pouvait demander (ou acheter) des faveurs à tous
les niveaux de la bureaucratie espagnole. Mais son agent probablement le plus
utile, qu’il dirigeait en tandem avec le MI6, était l’« agent
Andros », un haut gradé dans la marine espagnole. Andros n’a jamais été
identifié. Plus de soixante ans plus tard, le MI6 ne divulgue toujours pas le
nom de « l’agent très fiable et bien placé nommé ANDROS qui obtint des
informations de grande valeur ». Andros allait aussi démontrer sa valeur
en tant qu’agent double. En 1943, il fut approché à Madrid par un haut gradé du
SD, le Sicherheitsdienst , le service de renseignement tant redouté des
SS, nommé Eugene Messig, qui lui demanda « de fournir des informations
qu’il transmettrait directement à Berlin (c’est-à-dire sans passer par le QG du
renseignement allemand à Madrid) ». Le SD et l’Abwehr étaient rivaux. Au
départ, « C » fut dubitatif, craignant que cela ne « compromette
un agent très précieux », mais Hillgarth fut prompt à ouvrir une voie de
désinformation vers les SS. Andros accepta l’invitation de Messig et commença à
lui transmettre de fausses informations sélectionnées par Hillgarth :
« Les éléments furent choisis de façon à ce que les Allemands soient
forcés d’en déduire ce que nous avions prévu. » Andros, qui était
également connu sous le nom de code « Blind », se révéla un excellent
agent double, qui réussit à passer des informations indiquant que la marine
espagnole avait appris, de ses propres sources, que les U-boats pouvaient être
attaqués depuis des avions et des sous-marins britanniques dans les eaux
espagnoles : « Messig goba toute l’histoire, fut extrêmement
satisfait et en demandait toujours plus. »
    Pour tromper Messig, Andros devait vraiment avoir accès à
des renseignements espagnols de haut niveau. « C’était un travail
difficile. Pourtant, Andros était en particulièrement bonne posture pour
informer Messig », ce qui suggère qu’il devait être haut placé dans les
services de renseignement de la marine espagnole. Qui que fut Andros, Hillgarth
lui faisait entièrement confiance.
    Les espions britanniques et allemands se tournaient autour à
la manière de chats en colère. Hillgarth savait que des « copies de tous
nos télégrammes étaient remises aux Allemands », et que tel téléphone
était sur écoute : « Il semblerait que les écoutes étaient menées par
un membre de l’Abwehr, mais elles auraient aussi pu l’être par une opératrice
espagnole. Seuls les cryptographes de la marine pouvaient envoyer des messages
réellement sûrs », rapporta-t-il. L’un des gardes de l’ambassade
britannique fut « suborné par une femme à la solde des Allemands »,
mais il fut intercepté avant de pouvoir faire beaucoup de dégâts. Il savait
néanmoins que les Allemands « dressaient la liste de tous ceux qui
entraient et sortaient de l’ambassade britannique ».
    Cette concurrence amusait beaucoup Hillgarth –
« les Allemands le faisaient suivre et il faisait suivre les
Allemands » – qui trouvait la surveillance constante, à la fois par
les espions espagnols et allemands, plutôt divertissante car ceux-ci étaient
généralement « très amateurs et inefficaces ». Il rencontrait parfois
des officiers de l’Abwehr lors d’occasions officielles. « Notre ligne de
conduite

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