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Paris, 1199

Paris, 1199

Titel: Paris, 1199 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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surprise dans les travées. C’est la juridiction du chapitre.
C’est pour ça que nous allons là avec les hommes. Nous évitons toujours le
chœur. C’est l’archidiacre qui aurait dû me juger.
    — Aurait-il été plus indulgent ?
    — Bien sûr ! Cela nous arrive souvent.
On est juste condamnés à l’exposition au pilori pour la journée.
    — Il faut demander à être rejugée, proposa
Bartolomeo.
    — Comment ? Je suis enfermée ici et je
n’en sortirai que pour la torche ardente, pleurnicha-t-elle.
    De nouveau, le silence se fit. Guilhem s’était levé
et, à tâtons, explorait le cachot. Les ennuis de la ribaude passaient après les
siens.
    — Que nous veut l’official, seigneur ?
demanda Bartolomeo en s’approchant de lui. Pourquoi nous a-t-il arrêtés, et
comment nous a-t-il trouvés ? poursuivit-il à mi-voix pour que la femme
n’entende pas.
    — L’official doit rechercher Robert pour
avoir libéré un hérétique et, d’une façon ou d’une autre, le prévôt de l’évêché
a appris que Robert logeait à la Corne de Fer. Un aviseux a dû surprendre nos
conversations, là-bas.
    — Pourtant nous avons été prudents. Ce serait
le cabaretier ?
    — Sans doute, ou un des moines à notre table.
L’un d’eux paraissait bien intéressé par nos paroles. Mais comme nous n’avons
rien dit de compromettant, il suffira de nier pour être libérés.
    — Et s’ils nous torturent ?
    Guilhem ne répondit pas. Il savait qu’il
résisterait à la torture, mais pas Bartolomeo.
    — Notre arrestation a-t-elle un rapport avec
ce que le seigneur de Cadoc vous a dit sur cet abominable projet ?
    — Je ne sais pas, Bartolomeo. Si le prince
Jean a envoyé un archer, peut-être qu’il se cache chez les hérétiques et qu’il
y a simplement une confusion avec Robert.
    — Mais où serait-il ? Et où est ma
sœur ? Et qui est cette fille, cette servante ?
    — Pour savoir tout ça, il faut sortir d’ici !
s’efforça de plaisanter Guilhem. Essayons de dormir et arrêtons de nous poser
des questions auxquelles nous ne pouvons répondre.
     
    Geoffroy Le Mulet et les hommes de Mercadier
s’étaient installés au Loup qui Prêche, un cabaret situé dans une traverse de
la rue du Chevet-Saint-Gervais, une ruelle percée dans l’ancienne enceinte. Ce
chemin boueux et raviné s’appelait le cul-de-sac Putigneux [54] et ce nom résumait bien ce qu’on
y trouvait : des maisons louches, des cabarets infâmes, des ribaudes et
des miséreux couverts de teignes et de poux.
    Leur auberge était la moins sordide de la ruelle,
et la seule à avoir une enseigne peinte sur le mur de façade, entre deux
colombages : un loup aux dents rougies de sang avec une patte sur un
missel.
    Le Mulet l’avait choisie, car l’endroit était
certainement fréquenté par tous les larrons et les truands du
Monceau-Saint-Gervais. Si Amaury était un voleur, tôt ou tard il y viendrait.
Et comme leur auberge était la moins répugnante de la ruelle, ils y avaient,
malgré tout, quelques aises.
    Dès le lundi matin, ils explorèrent toutes les
rues autour de l’église, mais ils n’aperçurent ni Amaury ni Locksley. Ils
avaient beau poser des questions, personne ne paraissait savoir ce qu’était
devenu le tisserand Le Trébuchet.
    C’est le mardi, en passant un bon moment avec les
bougresses du cabaret voisin de leur auberge, que Robert l’Apôtre apprit qu’un
nommé Amaury, fils de tisserand, venait parfois à la tripe, comme on
disait alors quand on allait chez les ribaudes.
    Pour quelques oboles de cuivre, l’une d’elles en
dit plus : Amaury habitait vers le Beau bourg, assura-t-elle. Où
exactement ? Elle ne le savait pas, mais une fois, il lui avait porté des
roses cultivées par sa logeuse.
    Dès le lendemain, ils étaient sortis du Monceau à
cheval, chacun dans une direction autour du Beau bourg, l’un vers la juiverie,
l’autre du côté du marché des Champeaux, le troisième dans la rue Saint-Martin
et le dernier vers Saint-Paul.
    Ils ne faisaient que sillonner les rues et traîner
sur les chemins en dévisageant les passants, parfois en posant des questions
sur Amaury Le Trébuchet, un fils du tisserand qui vivait par-là,
disaient-ils.
    Le jeudi, Geoffroy Le Mulet se trouvait
devant Saint-Leu-Saint-Gilles, rue Saint-Denis, quand il entendit une galopade.
Il se retourna, la main sur son épée, et reconnut Thomas le Tondeur qui
pressait sa monture dans sa

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