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Paris, 1199

Paris, 1199

Titel: Paris, 1199 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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mortel carreau. Ce carreau était empoisonné par
des fleurs de renoncule et le poison avait été remis la veille de l’arrivée de
Mercadier par deux Templiers de passage.
    — Ce Beaumanoir et ce Malvoisin dont tu viens
de parler ? demanda Guilhem.
    — Qui d’autre ? Puis le père d’Amaury a
été arrêté, dénoncé comme cathare. Je l’ai délivré, car si je ne l’avais pas
fait, Amaury s’en serait chargé et aurait été pris ou tué. C’est alors que je
suis tombé dans un guet-apens que Beaumanoir et Malvoisin avaient préparé
contre moi.
    — Quel genre de guet-apens ?
    — J’ai été attiré dans un piège comme un
jolet ! Ils étaient en nombre et, sans Amaury, j’aurais succombé.
    — Comment Beaumanoir et Malvoisin
savaient-ils que tu étais à Paris, comment t’ont-ils trouvé ?
    — Sans doute l’un d’eux m’a-t-il vu et
reconnu. Je ne me cachais pas.
    — Admettons ! dit Guilhem. Mais si tu
veux les châtier pour la mort de Richard, eux l’ignorent ! Pourquoi te
tendre un piège ? Te haïssent-ils tant que ça ?
    — Ils voulaient me capturer pour me faire
parler, car après le guet-apens ils sont allés fouiller ma chambre, à
l’auberge. Ils croyaient que j’avais volé la statuette d’or et ils voulaient se
l’approprier.
    — Qui savait que tu étais accusé de ce
vol ?
    — Mercadier était le seul à être persuadé que
je l’avais prise. Par un de ses hommes qui me suivait, il a su que j’étais avec
Amaury. La statuette était destinée au prince Jean, et Mercadier lui a
forcément dit que j’étais le voleur. Tu comprends ce que cela signifie ?
    Guilhem ne répondit pas tout de suite. Bien sûr,
il avait deviné, mais il faisait surtout la relation avec ce que Cadoc lui
avait révélé.
    — Le prince Jean a transmis le renseignement
à Beaumanoir et Malvoisin qui sont toujours ses serviteurs, laissa-t-il tomber
en hochant du chef.
    — Jean a marché dans les pas de Caïn, accusa
Robert de Locksley, les poings serrés.
    — Où est la statue en ce moment ?
demanda Guilhem.
    — Dans un mur de ma chambre, à l’hôtellerie,
derrière le coffre.
    — Comment es-tu arrivé ici ? demanda Guilhem
en montrant la pièce d’un geste de la main.
    — Après le guet-apens, Amaury a demandé aux
tisserands de me cacher.
    — Ce sont tous des cathares ? s’enquit
Bartolomeo.
    — La plupart. Je leur dois beaucoup.
    — Et Sanceline, quand intervient-elle dans
l’histoire ?
    — Comme je ne pouvais plus retourner à la
Corne de Fer, et que vous alliez arriver, Sanceline a convaincu un tavernier de
ses amis de demander à l’aubergiste de la Corne de Fer de l’employer comme
servante, bien que son père y fût opposé. Seulement, elle ne vous a pas
reconnus quand vous êtes arrivés, car elle ne s’attendait pas à des jongleurs.
Ce n’est que le lendemain, en parlant avec Anna Maria, qu’elle a compris.
    — Quand vous êtes partis pour le Louvre, je
suis restée malheureuse et inquiète, intervint Anna Maria, s’adressant à
Guilhem et à son frère. Sanceline m’a vue seule à une table. Je pleurais et
elle est venue me consoler. Je lui ai dit que je recherchais mon mari, que
j’aurais dû le trouver à la Corne de Fer et que j’étais désespérée. Elle m’a
demandé son nom, j’ai juste répondu : Robert, elle m’a alors demandé si
j’étais Anna Maria et je lui ai dit oui. Elle m’a ensuite amenée ici, puis elle
est allée vous chercher.
    — Je comprends mieux, dit Guilhem en se
frottant la barbe irritée par les piqûres de poux. Mais ce sot d’hôtelier
aurait mieux fait de me raconter tout ça. J’ai failli lui trancher les mains
pour le faire parler !
    Robert de Locksley sourit.
    — Le tavernier qui a envoyé Sanceline à la
Corne de Fer n’avait pas confiance en notre gargotier, aussi avait-il passé un
marché avec lui. Il lui donnait un denier d’argent pour qu’il prenne Sanceline
à son service, mais il devait jurer ne jamais dire qui elle était. Par sûreté,
il l’a conduit à Saint-Gervais où notre aubergiste a juré devant les statues du
saint et de la Vierge. Pour rien au monde il n’aurait trahi son serment, car il
aurait été damné.
    — C’était en effet une bonne raison. À sa
place, j’aurais pourtant préféré garder mes mains et être damné !
    — Je n’ai jamais eu l’impression que tu étais
un bon chrétien, ironisa Robert sur un ton faussement attristé.
    — À

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