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Paris, 1199

Paris, 1199

Titel: Paris, 1199 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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se plongea dans
ses pensées. Quelques jours plus tôt, depuis Rouen, le prince Jean lui avait
fait parvenir une charte qui lui rendait tous ses biens et propriétés en
Angleterre, ainsi qu’un sac de nobles à la rose. Il pouvait d’ores et déjà
rentrer chez lui, étant assuré de retrouver rapidement sa charge de grand
maître du Temple de Londres.
    Mais Dinant, en lui remettant l’or et le document,
lui avait aussi assuré que Jean lui donnerait dix marcs d’or et la charge de
chancelier d’Angleterre s’il parvenait à ses fins avec Philippe Auguste.
    Beaumanoir était donc en plein dilemme. Qui
étaient ces jongleurs qui connaissaient Lambert de Cadoc ? Que savait
Cadoc ? Le suspectait-il ? Ne ferait-il pas mieux de rentrer dès
aujourd’hui en Angleterre ? Mais fuir, c’était perdre dix marcs d’or et la
charge de chancelier ! Tout cela peut-être pour de fausses appréhensions.
    Ne sachant que décider, il appela Malvoisin qui,
lui aussi, avait reçu une charte de Jean et retrouvé sa fortune.
    — Restons ! décida le commandeur. Je
connais Cadoc. Qu’il ait des doutes, qu’il ait entendu des rumeurs, c’est
possible. Mais ce n’est qu’un mercenaire à l’esprit étroit et stérile. Il est
incapable de nous démasquer, surtout si nous lui donnons Locksley comme
coupable.
    Beaumanoir soupira.
    — Je me range à vos arguments, mais il faut
trouver Locksley au plus vite, ou mettre en œuvre notre autre plan. En
attendant, je veux en savoir plus sur ces jongleurs. Si ce sont des espions, il
faudra les écarter définitivement.
    — Ce ne seraient pas de véritables
jongleurs ? dit pensivement Malvoisin. C’est quelque chose de facile à
vérifier…
     
    Le dimanche matin, Guilhem et Bartolomeo se
rendirent à la messe à Saint-Gervais et, cette fois, ils ne furent pas déçus.
Ils s’étaient installés au fond de l’église quand ils reconnurent la jeune
servante en compagnie d’un homme plus âgé, sans doute son père. Ils virent
aussi, au premier rang plusieurs Templiers en manteau blanc et aperçurent
l’aimable drapier qui logeait à la Corne de Fer.
    Sortis les premiers, ils attendirent la jeune
femme qui ne cacha pas sa surprise en les apercevant. Guilhem craignait qu’elle
ne s’enfuie mais, au contraire, elle se précipita vers eux avec un grand
sourire épanoui et il en fut soulagé.
    — Vous êtes libres, seigneurs ! Quel
bonheur ! s’exclama-t-elle.
    — Nous étions accusés à tort, répondit
évasivement Guilhem. Où est Anna Maria ?
    — Ne parlons pas ici, on peut nous observer,
répliqua-t-elle en coulant un regard vers les Templiers qui n’étaient pas très
loin. Soyez sur la place de Grève quand none sonnera. Je vous retrouverai.
    Elle leur tourna le dos et s’éloigna avec l’homme
qui l’accompagnait, resté à l’écart.
    — Elle va encore disparaître ! protesta
Bartolomeo.
    — Tu as raison, approuva Guilhem, après une
hésitation. Suis-les et retrouve-moi à la Corne de Fer.
     
    Bartolomeo le rejoignit alors qu’il était à table
avec le drapier. À cause de la présence du marchand, le jeune Italien ne dit
rien mais arbora seulement un grand sourire.
    — Nous parlions de votre arrestation, lui dit
le drapier. Je ne doutais pas qu’on vous libérerait, mais si vous étiez restés
emprisonnés, j’étais résolu à intervenir auprès du prévôt de Paris !
    — Ce n’était qu’une erreur, fit Bartolomeo.
D’ailleurs, qui s’intéresse à des troubadours ? Il a suffit à mon maître
de chanter devant l’official pour qu’il nous demande de nous en aller.
    — Ce devait être un chant convaincant, risqua
le drapier.
    — Ça l’était, répliqua Guilhem avec ironie.
    — Et vous-même, avez-vous acheté beaucoup de
drap ? demanda poliment Bartolomeo.
    — Suffisamment, je repars dans la semaine.
    Voyant que son seigneur avait terminé son dîner,
Bartolomeo avala rapidement sa soupe et vida le pichet de vin.
    — À vous revoir, maître drapier, dit
l’italien en se levant en même temps que Guilhem.
    Ils sortirent.
    — Ce drapier est un peu trop souvent près de
nous, lâcha Bartolomeo, une fois dehors.
    — Je l’ai remarqué. Il s’est installé à côté
de moi à peine étais-je arrivé et a tout tenté pour savoir ce que nous voulait
l’official et pourquoi il nous avait libérés. Allons à Saint-Merry. En chemin
tu me diras ce que tu as appris.
    L’église était à quelques pas, ils la

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