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Paris, 1199

Paris, 1199

Titel: Paris, 1199 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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aussi qu’ils
soient tous les trois ensemble, car si tu n’en tues qu’un, les autres se
méfieront. De plus, s’ils ont des complices, leur mort ne changera rien pour le
roi de France.
    — La mort de Philippe Auguste ne me regarde
pas !
    — Ce n’est pas si simple, mon ami, remarqua
Guilhem. Admettons que tu les punisses, que feras-tu ensuite ? Vas-tu
rentrer en Angleterre avec les ennuis que tu as à Huntington ?
    — J’ai promis à dame Aliénor de découvrir qui
avait assassiné son fils. Une fois les assassins châtiés, j’irai à Fontevrault
et je rendrai la statuette d’or. Ensuite… Je ne sais pas… je songeais à
t’accompagner quand tu rentreras à Toulouse. Je peux écrire à des amis en
Angleterre pour faire vendre mes terres et recevoir l’argent par des juifs…
    — Je serais honoré que tu restes avec moi,
mais tu oublies juste un détail : si le roi de France a été assassiné par
d’autres participants à ce complot, et si tu es accusé du crime, tu seras
poursuivi partout. Je ne crois pas que le comte de Toulouse t’offrira
l’hospitalité.
    Le silence se fit, car jusqu’à présent le Saxon
n’avait pas songé à cette éventualité.
    — Tu as raison, il faudrait savoir combien de
complices a Beaumanoir, et peut-être trouver l’archer pour l’empêcher d’agir,
dit Locksley.
    — Si on parvenait à fouiller le manoir du
Temple, suggéra Anna Maria, peut-être y découvririons-nous quelques indices
révélateurs.
    — Les Templiers nous laisseront certainement
faire ! ironisa son frère. Tu as toujours de bonnes idées !
    — Nous sommes des jongleurs, Bartolomeo, nous
pourrions nous faire inviter, lui répliqua-t-elle en souriant.
    — Ça ne me plaît pas ! rétorqua-t-il
avec un air boudeur.
    — Ta sœur a raison, approuva Guilhem. Nous
pourrions découvrir quelque chose là-bas, surprendre une conversation. Cela
vaut la peine d’essayer.
    — Comment ? demanda Locksley.
    — Dès demain, jouons tous les jours devant
Saint-Gervais, et quand nous verrons les Templiers, je leur proposerai de faire
un spectacle chez eux.
    Il les interrogea du regard et Bartolomeo fut le
dernier à acquiescer.
    — Et les cathares ? demanda alors
Locksley. J’ai appris à les connaître et à les respecter, mais arriverez-vous à
les accepter ?
    — Dans le comté de Toulouse, les cathares se
nomment bons chrétiens, et je les crois tels, dit simplement Guilhem.
    Guilhem apprit ensuite à son ami ce qui se passait
en Touraine. Tout le pays était en guerre au sud de la Loire depuis qu’Aliénor
et Mercadier avaient pris la ville d’Angers qui avait eu l’audace de
reconnaître le jeune Arthur comme duc d’Aquitaine et héritier de Richard.
    — Le voyage de retour vers Toulouse sera
d’autant plus dangereux, conclut Guilhem.
    — C’est hélas dame Aliénor qui est la cause
de cette misère, dit Robert de Locksley. C’est elle qui a incité Richard à
refuser Arthur comme héritier au détriment de Jean.
    — Pourtant elle n’ignore pas que son fils
Jean a tenté plusieurs fois de se débarrasser de Richard. C’était elle qui
avait réuni la rançon pour libérer Richard de l’archiduc, alors que Jean
payait, au contraire, pour qu’on garde son frère prisonnier ! fit Guilhem
en secouant la tête. Et maintenant, elle s’allie avec ce malfaisant contre son
propre petit-fils, héritier légitime !
    — Dame Aliénor est malheureusement aveuglée
par la crainte que l’Aquitaine et la Normandie ne deviennent des terres
françaises, expliqua Locksley pour la défendre.
    — Et alors ? Ce serait enfin la
paix ! conclut Anna Maria.
     
    On le sait, Amaury ne boudait pas. Le jeudi
précédent, en remontant la rue du Temple, Thomas le Tondeur avait interrogé un
ânier dont la bête chancelait sous un énorme chargement de foin. Il cherchait
Amaury à qui il devait de l’argent, expliqua-t-il.
    — Amaury Le Trébuchet ? Vous ne
l’avez pas vu ? Je l’ai croisé tout à l’heure. Il allait acheter une
corde, fit l’ânier.
    — Où ?
    — Il était au bourg Thibourg. Il m’a dit
qu’il irait ensuite chez Marie la Regrattière qui lui doit de l’argent.
    Thomas le Tondeur avait pris la direction que
l’ânier lui avait indiquée, mais les rues n’étaient que des chemins bordés de
maisons isolées par des enclos et des jardins potagers, et il n’avait pas
retrouvé la trace d’Amaury. Il rageait de ne pas avoir demandé plus de

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