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Paris, 1199

Paris, 1199

Titel: Paris, 1199 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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de la rue, des gardes
du chapitre étaient en faction devant une maison aux bois de colombage sculptés
de monstrueuses figures d’enfants qui avaient donné son nom à la porte. Les
gardes connaissaient Bracy et le laissèrent passer. Ils suivirent alors la rue
Chanoinesse, puis la rue du Cloître pour descendre vers la cathédrale.
    Les travaux de construction, ou plutôt de
reconstruction puisque Notre-Dame remplaçait Saint-Étienne, avaient commencé
près de quarante ans plus tôt. Le chœur et le déambulatoire étaient terminés,
ainsi que les travées, les bas-côtés et les tribunes. La charpente était posée
et couverte de feuilles de plomb, et on avait commencé les assises de la façade
et des tours. Mais la cathédrale restait un immense chantier entouré d’une
forêt de longues perches de pins ou d’acacia assemblées avec des liens de
cordes. Cette armature, qui permettait aux ouvriers de se déplacer partout,
montait par gradins jusqu’à la toiture.
    Si en semaine des centaines de carriers,
sculpteurs, maçons, couvreurs et charpentiers s’activaient là, en ce jeudi de
l’Ascension le chantier était désert.
    Ils attachèrent les chevaux à l’un des
échafaudages, devant la loge des maçons, et balayèrent les lieux du regard,
espérant apercevoir Hubert ou Malvoisin. Partout, des blocs de pierre de
différentes tailles étaient soigneusement empilés, quelques-uns déjà sculptés.
Il y avait aussi un gros tas de sable sous un auvent, près du four à chaux.
    La porte du Cloître séparant la Cité de l’enclos
des chanoines était encore fermée et ils étaient masqués du parvis par la
petite église Saint-Jean-le-Rond dressée sur le flanc de la cathédrale. On ne
pouvait donc les voir que des maisons mitoyennes. Par contre, ils entendaient
l’immense rumeur des gens qui arrivaient devant l’église ou qui se massaient
dans la rue Notre-Dame. Soudain, une cloche sonna, puis une autre et encore une
autre. Les carillons couvrirent finalement tous les bruits pendant que Robert
de Locksley tendait la corde de son arc et préparait ses flèches.
    — Savez-vous quand le roi doit arriver ?
cria Guilhem à Bracy pour dominer le vacarme.
    — Non, mais certainement sous peu, répondit
Bracy.
    — Je ne vois personne sur les échafaudages,
lança Locksley, déçu.
    Sur ce flanc de la cathédrale s’étageaient deux
niveaux d’arcs-boutants s’appuyant sur la nef. La partie basse de l’échafaudage
servait de terrasse pour accéder à un second niveau qui couvrait les toitures
des bas-côtés. Au-dessus, en corniche à la base de la toiture, se trouvait une
étroite galerie à colonnades utilisée pour nettoyer les gouttières et les
bouches des gargouilles.
    Soudain retentirent des conversations. Un groupe
de chanoines en robe, accompagné de deux gardes porteur d’espontons [62] , arriva de la rue du
Cloître. Ils regardèrent ces quatre hommes qui examinaient l’église, mais ayant
observé qu’il y avait des chevaliers, ils les saluèrent courtoisement. Les
chanoines passèrent par la porte de la cathédrale qui leur était réservée,
tandis que les gardes se rendirent à la porte du Cloître qu’ils se firent
ouvrir et que l’on referma derrière eux.
    De nouveau seuls, Guilhem, Locksley, Bracy et
Bartolomeo longèrent le flanc de la cathédrale sur toute sa longueur,
recherchant vainement le moindre signe de vie dans l’échafaudage.
    — Hubert s’est sans doute déjà installé sur
la façade, fit Guilhem. A-t-il pu passer par l’intérieur ?
    — Non. Il aurait été vu par ceux qui
préparent l’église pour la messe, répliqua Bracy.
    — De plus, c’est là que je l’ai vu avec Malvoisin,
insista Bartolomeo. Ils ont même pris une échelle à cet endroit et sont montés
jusqu’à cette galerie à la balustrade de colonnettes, en bas des combles.
    — Il y avait une échelle ici ? demanda
Robert de Locksley. Pour l’instant, je n’en vois pas !
    — Il y avait plusieurs échelles ! Les
ouvriers les ont sans doute emportées avec leurs outils.
    — Ou Malvoisin a tiré derrière eux celle
qu’ils ont utilisée, remarqua Bracy. Pour être certain de ne pas être dérangé.
    — Sans elles, je ne vois pas comment grimper
là-haut, dit Locksley. Essayons d’en trouver une, en faisant le tour de
l’église.
    — Je peux grimper le long de ces poteaux,
proposa Bartolomeo.
    — Toi, oui, mais pas Robert avec son bras
meurtri.
    — La roue !

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