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Paris, 1199

Paris, 1199

Titel: Paris, 1199 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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rencontrai Cadoc qui me dit avoir
surpris un complot du prince Jean, que ce Robin au Capuchon avait été envoyé
pour tuer le roi de France. Bien sûr, je savais que c’était faux, mais Cadoc
avait tout de même appris la venue à Paris d’un archer anglais. Comment ?
Il ne voulut pas me le dire.
    « Quand je rapportai cette conversation à
Beaumanoir et à Malvoisin, j’aurais dû remarquer leur attitude. Ils me dirent
de ne pas m’inquiéter et proposèrent de me montrer un prisonnier dans le cachot
du manoir.
    « Persuadé que c’était Locksley et qu’ils
allaient, enfin, me dévoiler leur plan contre le roi de France, je les
accompagnai. Malvoisin ouvrit le cachot où vous m’avez trouvé et, tandis que
j’y pénétrais, il referma la porte dans mon dos. Sur le coup je ne compris pas,
puis je frappai, j’appelai. J’étais au désespoir. Avaient-ils deviné que
j’allais dévoiler leurs félonies ? Voulaient-ils me punir de ne pas les
avoir accompagnés à Limoges ? Je leur avais pourtant toujours donné les
apparences de la loyauté.
    « C’est le lendemain que Beaumanoir est venu.
En me passant un pain dur par un trou du mur, il me dit qu’il n’avait jamais eu
confiance en moi, que j’étais un pleutre, et puisque la justice du roi
s’imaginait qu’il y avait un complot anglais, il allait lui offrir un coupable.
Faute de Robert de Locksley, ce serait moi qu’on accuserait de la mort de
Philippe Auguste. Ma disparition serait la preuve de ma culpabilité. Dès la
mort du roi, je serais noyé en Seine. On retrouverait mon corps sur la grève et
on penserait à un accident lors de ma fuite.
    En son for intérieur, Guilhem était satisfait
d’être parvenu aux mêmes conclusions, tout en se morigénant de ne pas y avoir
pensé plus tôt.
    — Je lui affirmai alors qu’il ne parviendrait
jamais à tuer le roi de France. Par vanité, il me rétorqua que le garde-chasse
des Malvoisin, Hubert, tirerait une flèche empoisonnée du haut de Notre-Dame
quand Philippe Auguste viendrait pour la fête de l’Ascension.
    Ils étaient arrivés devant l’escalier conduisant à
la cave de Bertaut quand, pour la première fois, Bracy parut s’intéresser au
souterrain.
    — Où sommes-nous ?
    — Aucune importance ! Des chevaux sont
dehors. Tentez de fuir et vous le regretterez !
    — Je vous ai donné ma parole, mais si je
viens de vous confier la complète vérité, soyez sûr que je n’en dirai pas un
mot au prévôt de Paris, ni à personne d’autre. Je préfère souffrir mille maux
que d’être déshonoré, car je n’ai jamais failli au roi de France.
    — Vous sentez-vous vraiment capable de sortir
Locksley du Louvre ?
    — J’y laisserai ma vie si j’échoue.
    — Je vais vous faire confiance, Bracy, mais
soyez sûr que si vous me trahissez, vous êtes mort.
    — Je vous jure que je ne vous trahirai pas.
J’échange ma vie contre celle de Locksley. Mais que ferons-nous si je parviens
à le faire sortir du Louvre ?
    — Nous irons à Notre-Dame, comme vous me
l’avez proposé, et cette fois, ce sera à Dieu de nous aider.
    C’était la nouvelle lune, mais l’aube approchait.
Leurs chevaux étaient toujours là. Bartolomeo et Guilhem enfilèrent leur
gambison et leur haubert. Bracy était en robe. Il se brossa et ils lui
confièrent une épée.
     

Chapitre 30
    E n
se rendant au Louvre, les trois hommes observèrent le silence. Guilhem savait
qu’ils allaient tenter une folie, et l’incertitude le rongeait. Par moments, il
jetait un regard à Bracy qui chevauchait à côté de lui, mais celui-ci restait
impénétrable. Pouvait-il lui faire confiance ?
    Au pont-levis de la forteresse, les gardes
reconnurent Maurice de Bracy et les laissèrent passer sans leur poser de
questions. Ce fut un soulagement, mais le plus difficile restait à faire :
persuader le chevalier commandant le donjon de laisser partir Robert de
Locksley avec eux. S’il envoyait quelqu’un au Palais demander confirmation,
tout serait perdu. Guilhem voulait se convaincre que l’assurance qu’il
afficherait serait suffisante. Jusqu’à présent l’audace lui avait permis de
réussir bien des exploits, alors pourquoi pas une nouvelle fois ? Mais
inconsciemment, il se demandait s’il ne sollicitait pas trop sa chance.
    Surtout, il y avait Bracy. C’était pour lui une
occasion unique de se racheter en les dénonçant. Guilhem avait la main posée
sur sa dague, prêt à la lui enfoncer dans le

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