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Paris, 1199

Paris, 1199

Titel: Paris, 1199 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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Locksley.
    — J’ai seulement tiré sur cet homme, sire.
(Il désigna le corps près de l’écurie.) Si je ne l’avais pas fait, vous seriez
à sa place, répliqua Locksley avec arrogance.
    Simon de Montfort, un homme massif au visage sanguin
avec une épaisse barbe, fit deux pas en avant, la main gantée de cuir levée
pour corriger l’insolent.
    — Laisse, Simon ! Un roi juste doit
laisser s’expliquer quiconque est accusé.
    — Cet archer se nommait Hubert, sire,
poursuivit Locksley. C’était le garde-chasse du frère d’Albert de Malvoisin, un
commandeur du Temple chassé d’Angleterre par le roi Richard Plantagenêt. Hubert
était le meilleur archer d’Angleterre, après moi. J’étais sur sa piste, depuis
quelques jours, car je savais qu’il attenterait à votre vie, noble et gracieux
roi.
    Le monarque tressaillit à ces mots, mais resta
silencieux, tandis que le comte de Meulan intervenait d’un ton rassurant.
    — Il n’avait aucune chance de vous atteindre
à cette distance, sire, et encore moins de vous meurtrir avec votre cotte de
mailles.
    — La flèche était empoisonnée, répliqua
Locksley. De la même façon que l’était le carreau qui a tué mon roi au cœur de
lion, poursuivit-il en articulant lentement.
    — Pas un mot de plus ! intervint alors
sèchement Philippe Auguste en se tournant vers l’évêque, à deux pas de lui.
    — Eudes, rendons-nous dans ton Palais
épiscopal. Haimard, Guérin, Robert, Simon, Reims, venez avec moi. Eudes,
fais-toi seulement accompagner du juge de l’official.
    Ignorant les prisonniers, et sans attendre la
réponse de l’évêque, il sortit de la cathédrale et se dirigea vers l’évêché.
Aussitôt sa garde de porteurs de masse l’entoura. Ceux qu’il avait désignés
l’accompagnèrent, au grand dam des autres qui auraient bien aimé en savoir
plus.
    Eudes de Sully dit quelques mots aux autres
religieux et rejoignit le roi, tandis qu’Hamelin restait avec les prisonniers.
Il ne les fit avancer que quand Philippe Auguste fut dans le Palais épiscopal.
Ils traversèrent la cour des duels judiciaires et pénétrèrent dans une
antichambre où Hamelin les fit attendre. De là, ils apercevaient la grande
salle.
    Deux hautes chaises étaient dressées à l’extrémité
de l’immense pièce. Le roi et l’évêque étaient sur le point de s’y asseoir,
mais attendaient que l’on approche une autre chaise pour le jeune Louis. De
part et d’autre, des bancs à accoudoirs longeaient les murs. Ceux qui avaient
accompagné le roi et l’évêque s’installèrent peu à peu, suivant des règles de
préséance, les chevaliers et le Templier frère Haimard d’un côté, l’official et
frère Guérin, le chancelier, de l’autre.
    Cela ressemblait fort à la salle d’un jugement, se
dit Guilhem.
    Le roi s’assit et fit signe à Hamelin de
s’approcher. Ils conversèrent un moment à voix basse, puis Hamelin ordonna aux
quatre prisonniers d’approcher.
    À quatre toises du roi, il les fit agenouiller.
    — Robert de Locksley, fit Philippe Auguste,
vous venez de proférer une grave accusation que vous devez justifier, avant que
ma justice ne s’abatte sur vous.
    — J’étais à Châlus, sire, à la mort de
Richard, mon roi. J’accompagnais dame Aliénor, la duchesse d’Aquitaine.
    Le roi resta impassible, mais Guilhem surprit le
léger froncement de front et la lueur d’intérêt dans son regard.
    — La mère de Richard, ayant fait examiner la
blessure de son fils mourant, était convaincue que le trait, ou la plaie, avait
été empoisonné, aussi m’envoya-t-elle à Paris à la recherche du chirurgien qui
avait soigné le roi et s’était enfui à sa mort. En chemin, à Limoges, j’aperçus
le commandeur Albert de Malvoisin, le grand maître Lucas de Beaumanoir et
Maurice de Bracy, que j’avais combattus en Angleterre. Je m’étonnais de leur
présence. Qu’avaient-ils à faire à Limoges ? Arrivé à Paris, je poursuivis
mon enquête auprès de Gilles de Corbeil qui me conduisit au chirurgien de
Richard. Celui-ci me dit avoir entendu la confession de Pierre Basile, celui
qui avait tiré sur mon roi. Basile avait empoisonné le trait sur le conseil de
deux Templiers de passage. Ce ne pouvait être que Beaumanoir et Malvoisin qui
étaient justement à Limoges et haïssaient Richard Plantagenêt, depuis qu’il les
avait chassés d’Angleterre.
    — Étiez-vous vraiment avec eux, Bracy ?
Confirmez-vous ce récit ?

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