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Paris, 1199

Paris, 1199

Titel: Paris, 1199 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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accepté, car les faibles,
les femmes ou les enfants auraient été désavantagés dans des duels où ils
auraient dû combattre eux-mêmes. Il existait donc des champions professionnels,
sortes d’avocats qui se battaient pour leur client, prenant vraiment des
risques, car, vaincu, le bourreau leur tranchait un pied ou une main.
    — Vous ne m’avez pas dit qui vous étiez, fit
le roi en le désignant.
    — Mon nom est Guilhem d’Ussel et je viens de
Toulouse.
    — Êtes-vous chevalier ?
    Tout chevalier de naissance noble pouvait soutenir
la cause d’un autre chevalier.
    — Oui, sire, le seigneur de Gaillon pourra en
témoigner.
    Le roi s’adressa à Lambert de Cadoc.
    — Que sais-tu de lui ?
    — Guilhem d’Ussel a été accolé par Mercadier
(il y eut quelques murmures) qu’il a quitté pour me rejoindre. C’est un preux
qui a toujours été loyal envers moi, c’est dire si j’ai été étonné quand j’ai
découvert son rôle ici. Il y a quatre ou cinq ans, le père du comte de Toulouse
a cherché à recruter des mercenaires. Vous devez vous en souvenir, sire, j’ai
demandé à Ussel d’y aller, car il était judicieux d’avoir des hommes fidèles
là-bas. Mais quand Guilhem est arrivé, le comte était mort et avait laissé le
comté à son fils. Guilhem est resté avec lui et je ne l’ai plus revu.
    — Quelle part prenez-vous dans cette
affaire ? demanda le roi à Guilhem.
    — Mon ami Robert de Locksley m’a demandé son
aide et j’ai accouru.
    — De Toulouse ? Raymond de Saint-Gilles
vous a laissé partir ? demanda le roi d’un ton incrédule.
    — Oui, sire, mon suzerain sait que l’amitié
est plus forte que tous autres liens.
    Philippe Auguste resta silencieux un moment, comme
s’il méditait cette réponse.
    — Avez-vous un fief ? demanda-t-il
enfin.
    — Oui, sire.
    — Robert de Locksley, acceptez-vous Guilhem
d’Ussel comme champion ?
    — Je l’accepte, sire, et peut-être lui
devrais-je la vie une nouvelle fois.
    — Il vous a déjà sauvé la vie ?
    — Oui, sire.
    — Ussel, vous connaissez les risques que vous
prenez ? Le champion vaincu a le poing coupé, et lorsqu’il défend une
personne accusée d’un crime méritant la mort, il est pendu et traîné ensuite
sur une claie comme un chien.
    — Je ne crains pas la mort, sire, et je suis
sûr de ma cause.
    — Albert de Malvoisin, commandeur du Temple,
voulez-vous toujours ce duel ?
    Malvoisin réprima une grimace, mais il n’avait
plus le choix et il ne connaissait pas de champion pour le remplacer.
    — Oui, sire.
    — Noble prévôt Hamelin, vous serez héraut
d’armes. Vous autres, preux chevaliers, allez écouter la messe à
Saint-Jean-le-Rond pendant que sera préparée la lice.
    Accompagnés de gardes du roi porteurs de masses, Guilhem
et Malvoisin quittèrent rapidement la grande salle, suivis par l’official qui,
en tant que grand vicaire, devait s’occuper des préparatifs du duel judiciaire.
Ensuite, le prévôt Hamelin fit sortir Locksley et Bartolomeo et tracer le champ
clos, dans la cour, pendant qu’on allait chercher les armes des combattants. Ce
ne seraient pas des épées de fer et des boucliers, mais de lourds bâtons et des
harasses, sortes de grosses plaques de bois servant à parer les coups. Le
combat cesserait quand l’un des combattants, harassé, s’écroulerait ou
sortirait du champ clos.
    Quand Guilhem et Malvoisin revinrent de la courte
messe, célébrée par un religieux de l’évêché, une immense foule de curieux se
pressait devant la cour, contenue à distance par des gardes. À l’extrémité, une
tribune avait hâtivement été dressée pour Philippe Auguste, son fils et
l’évêque. Les familiers du roi, les prélats importants de l’évêché et les
chanoines étaient installés à proximité, debout et protégés par une barrière.
La pluie avait complètement cessé et un chaud soleil perçait au milieu de
quelques gros nuages noirs.
    Les deux hommes entrèrent dans le champ clos,
limité par des cordes attachées à des pieux, et le silence se fit lorsque deux
trompettes sonnèrent.
    Hamelin vint alors se placer au milieu de la lice
pour proclamer à haute voix :
    — Vaillant roi de France, révérend évêque,
barons et chanoines, peuple de Paris, le chevalier Albert de Malvoisin,
commandeur de l’ordre du Temple, a été accusé par le noble comte de Huntington
d’avoir voulu attenter à la vie de notre grand et noble roi.
    Des

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