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Paris, 1199

Paris, 1199

Titel: Paris, 1199 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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votre verdict.
    Le roi se retira du champ clos, emmenant avec lui
sa cour. Déjà sa garde l’entourait et préparait les chevaux. Sur un signe du
prévôt de Paris, un de ses hommes rendit leurs épées à Bracy, Guilhem, Locksley
et Bartolomeo. Guilhem s’approcha alors de Hamelin et lui dit quelques mots.
L’autre approuva de la tête. Pendant ce temps, Locksley, qui avait récupéré son
arc, s’adressa à Cadoc.
    — Seigneur de Gaillon, vous avez un cheval
qui m’appartient.
    — Je l’ai et je le garde, le défia Lambert de
Cadoc.
    — Vous serez donc en dette avec moi, je ne
l’oublierai pas.
    Il lui tourna le dos et revint vers Guilhem qui
lui parla un instant avant de se diriger vers l’évêque :
    — Monseigneur, je souhaite assister à
l’interrogatoire des prisonniers, fit-il courtoisement.
    Eudes retint une grimace. Il aurait pu refuser,
mais il n’avait plus qu’un désir, c’est que toute cette affaire se termine
vite. Après tout, si les cathares quittaient le royaume, le saint pontife
n’aurait rien à lui reprocher. Il approuva d’un bref hochement.
    — Père Raymond, dit-il ensuite à l’official,
faites conduire les prisonniers dans la salle de l’évêché où ils jureront sur
la croix qu’ils sont bons chrétiens.
    — Et ceux qui refuseront ? demanda
l’official.
    — Ils resteront en prison pour l’instant.
    — Non ! intervint Guilhem. Le roi me les
a confiés. Je quitterai Paris avec eux avant la nuit. Je m’y engage.
    Excédé, l’évêque soupira et acquiesça, avant de
rentrer dans l’évêché entouré des prélats qui l’avaient rejoint. Le juge
ecclésiastique Raymond Baudet partit de son côté avec le prévôt de l’évêché,
vers la tour carrée.
    Guilhem, Locksley, Bracy et Bartolomeo restèrent
seuls, sous les regards curieux d’une petite foule qui espérait assister à un
autre combat.
    Maurice de Bracy était silencieux. Il attendait
que Guilhem décide de son sort.
    — Nous nous retrouverons au Palais, lui dit
Guilhem. (Il se tourna vers Locksley.) Robert, es-tu prêt à oublier ton
différend avec le seigneur de Bracy ?
    — S’il y est prêt, répliqua Locksley, sans un
sourire.
    Les deux anciens ennemis restèrent face à face un
long moment, puis Locksley fit le premier pas et ils s’accolèrent, mais sans
grande chaleur. Après quoi Bracy salua Guilhem et Bartolomeo, et s’en alla.
    — Entrons dans la salle, les prisonniers ne
vont pas tarder, proposa Locksley.
    Effectivement, ils étaient depuis peu de temps à
l’intérieur quand l’évêque fit son entrée et s’assit sur son siège. Une
vingtaine de prélats et de chanoines entrèrent à leur tour et prirent place sur
les bancs, puis l’official posa le crucifix d’or ayant déjà servi pour le duel
judiciaire sur la même table recouverte du tapis rouge à franges d’or. Il resta
debout à côté et dit quelques mots à voix basse au greffier de l’official, puis
au prévôt de l’évêché. Celui-ci sortit et, quelques instants plus tard, fit
entrer une trentaine de malheureux épuisés par deux jours de cachot. Les hommes
paraissaient apeurés et perdus, sauf Enguerrand qui se tenait droit,
considérant ses juges avec beaucoup de dignité. Les femmes, derrière eux,
tenaient leurs enfants par la main. Leurs visages gardaient les traces des
larmes versées. La grosse Bertaut aidait une vieille femme. Anna Maria était la
dernière avec Sanceline. Quand elles aperçurent Guilhem, Robert et Bartolomeo
libres et armés, leur regard s’éclaira et Anna Maria fondit en pleurs.
    Elles n’eurent pas le temps de leur faire des
signes, car, sur ordre du prévôt de l’évêché, les cathares furent rassemblés en
quatre lignes et s’agenouillèrent.
    — À tour de rôle, vous allez jurer sur le
crucifix de Notre Seigneur être bons chrétiens, honorant notre Église et notre
Saint-Père, dit l’évêque d’un ton profondément ennuyé. Aussitôt après, vous
pourrez rentrer chez vous.
    Il se tut et Enguerrand prit la parole :
    — Saint Jacques a demandé aux croyants de ne
pas mentir et de ne pas jurer, révérend seigneur évêque.
    — Le refus du serment sera un aveu d’hérésie,
déclara Eudes de Sully, ignorant l’intervention. Néanmoins, vous pouvez
remercier votre roi de sa mansuétude : ceux qui ne jureront pas seront
seulement bannis du royaume. Le chevalier Guilhem d’Ussel, ici présent, s’est
engagé à les conduire jusqu’au comté de

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