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Paris, 1199

Paris, 1199

Titel: Paris, 1199 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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dangereusement de la place de Grève. Dans la grouillante activité
des ports, personne ne semblait faire attention à eux, mais pour combien de
temps ? Tôt ou tard ils croiseraient quelqu’un qui connaîtrait le
tisserand et s’étonnerait de le voir libre. Locksley grimaça, se reprochant
d’avoir fait confiance à Amaury.
    Près de la place de Grève s’élevait une
construction de pierre qui avait fait partie de la vieille enceinte du
Monceau-Saint-Gervais. Elle n’avait aucune ouverture sinon des archères et une
profonde voûte aux grilles ouvertes. Ce devait être un entrepôt, car des
crocheteurs y transportaient des ballots depuis une grande barque amarrée à un
ponton proche. Locksley vit le tisserand embrasser son fils, puis s’engager
sous la voûte avec les portefaix, tandis qu’Amaury continuait seul vers la
place de Grève. Locksley resta un moment à observer l’endroit, mais
Le Trébuchet ne ressortit pas. S’était-il caché à l’intérieur ? Y
avait-il des complices ?
    Rassuré, il revint en arrière, jugeant plus
prudent de ne pas prendre le même chemin qu’Amaury. Il rejoignit la rue du
Chevet-Saint-Gervais qu’il remonta sans un regard pour le manoir du Temple,
ayant d’autres projets pour les Templiers.
    Ayant regagné la Corne de Fer, il y laissa son
arc, passa sa cotte de mailles sur son gambison, enfila son surcot avec la
croix des croisés, prit son baudrier et son épée et quitta l’auberge. Dehors,
il se rendit à l’écurie, fit seller son cheval et sortit par l’Archet
Saint-Merry.
    Suivant les indications demandées à l’écurie, il reprit
la voie suivie avec Amaury – le palefrenier lui avait dit qu’elle
s’appelait la rue Neuve-Saint-Merry [39]  –
jusqu’à une grande rue nommée la rue du Temple, car elle conduisait à la
Villeneuve des Templiers.
    Il la remonta. C’était un large chemin de terre
bordé de maisons à haut pignon et pans de bois, aux colombages en croix peints
de couleurs vives. Les jardins et les vergers étaient nombreux, clôturés par
des haies ou des murets. Très vite, Locksley découvrit la haute muraille avec
créneaux et mâchicoulis qui ceinturait la ville. La courtine était
irrégulièrement flanquée de tours demi-circulaires de faible largeur. C’était
la première fois qu’il voyait l’enceinte qu’avait fait construire Philippe
Auguste, et il en fut impressionné. Large de huit à neuf pieds, en pierres de
petites dimensions, elle s’élevait à plus de quatre toises.
    La rue se terminait devant une grande porte
ogivale, couleur lie-de-vin, encadrée de deux tours rondes. On la traversait
par une longue salle voûtée dont les arcs d’ogive reposaient sur de robustes
piliers à chapiteaux. Tout au long, des archères permettaient de cribler de
flèches ceux qui auraient forcé l’entrée, et quelques soldats débonnaires,
porteurs d’arbalète, surveillaient les passages. En levant les yeux, Locksley vit
un assommoir, ces trous par lequel on pouvait déverser des pierres sur les
assaillants. Après l’assommoir, l’extrémité d’une herse de bois dépassait de la
voûte.
    Locksley suivait un chariot tiré par un bœuf qui
avançait lentement. Au bout de la salle, il n’y avait ni fossé ni pont-levis
mais une épaisse porte de fer doublée d’une seconde herse. Dehors, c’était la
campagne avec quelques fermes le long du chemin. On apercevait au loin une
belle enceinte de pierre blanche avec une haute tour carrée qui dépassait des
courtines. À son sommet flottait la bannière du Temple. Ce ne pouvait être que
la Villeneuve.
    Il poursuivit sa route vers la commanderie jusqu’à
une échelle d’infamie où un larron, pieds et mains serrés dans les planches,
regardait passer les voyageurs. À quelques pas se dressait une auberge avec,
pour enseigne, une croix blanche. L’endroit était d’un calme absolu. Les chiens
qui dormaient sous la treille grimpant sur la façade ne levaient même pas leur
museau aux passages sur le chemin. Dans un enclos, un porc grognait doucement,
creusant une terre boueuse couverte d’épluchures. Comme il faisait beau, des
hommes d’armes et des colporteurs étaient attablés à une table de planches
posées sur des tréteaux. Une bonne odeur de grillade chatouillait les narines
et deux des hommes d’armes portaient la croix templière sur le surcot de leur
haubert. Pourquoi ne pas dîner ici, se dit-il ? Il s’approcha, avisa un
jeune garçon à qui il

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