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Paris, 1199

Paris, 1199

Titel: Paris, 1199 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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qui
arrêta sa monture à quelques pas. Sous son casque, le Saxon vit combien il
était jeune et terrorisé par ce qu’il venait de voir et surtout par la cervelle
de son compagnon qui s’écoulait sur le sol.
    Amaury avait rattrapé le cheval du mort à la selle
duquel pendait une masse d’arme. Le jeune homme la détacha et se précipita à
côté de Locksley. Devant ces deux adversaires décidés, le sergent Templier
n’utilisa pas sa hache et fit demi-tour pour aller chercher du renfort.
    — En selle ! lança Locksley.
    Tous deux sur le cheval, ils traversèrent le champ
de vignes. Après quoi Amaury, qui tenait les rênes, prit une rue descendant
vers la Seine, empruntant plusieurs fois des ruelles et traversant même un
cimetière. Locksley se retournait régulièrement, mais personne ne les
poursuivait. Finalement, ils arrivèrent à la muraille construite par Philippe
Auguste qu’ils longèrent vers la rivière. Jusqu’à présent, ils n’avaient pas eu
le temps de parler et Amaury se posait beaucoup de questions après ce qu’ils
avaient vécu.
    — Pourquoi ces Templiers ont-ils préparé ce
guet-apens contre vous, seigneur ? Ce sont vos ennemis ? demanda-t-il
avec crainte.
    — J’ai connu ces Templiers en Angleterre d’où
le roi Richard les a chassés. Je constate que notre haine n’est pas éteinte.
C’est dommage qu’ils aient découvert ma présence à Paris.
    — Ils ont envoyé ce garçon vous chercher à la
Corne de Fer. Comment savaient-ils que vous y étiez, seigneur ?
    — Je l’ignore, Amaury, mais l’un d’eux a pu
me reconnaître dans une rue et me suivre. Ce n’est peut-être que de la malchance,
seulement je ne peux pas retourner à l’auberge.
    Ils arrivaient près de la rive où des barques
déchargeaient du bois.
    — Cela a-t-il un rapport avec la statue
d’or ?
    Jusqu’à présent, Amaury n’en avait jamais parlé.
    — Aucun ! Quant à la statue, elle est en
sécurité, ne t’inquiète pas. As-tu plutôt une idée d’un endroit où je pourrais
loger maintenant ? demanda Locksley pour changer de sujet.
    — Vous pourriez vous installer dans une autre
auberge. J’irai chercher vos affaires.
    — Sans doute, seulement ils me trouveront tôt
ou tard. La puissance du Temple est immense.
    — Et si vous quittiez Paris ?
    — C’est impossible. J’attends des amis qui
doivent me rejoindre à la Corne de Fer.
    Ils longeaient la grève et, tout en surveillant
les abords, Locksley demanda :
    — Je pourrais aller où tu habites ?
    — Non, la maison de ma logeuse est minuscule
et, dès le premier jour, tout le monde saurait qu’il y a un inconnu. Moi, c’est
différent, mais je ne peux même pas amener de fille, plaisanta-t-il, et je n’ai
qu’une paillasse pleine de poux dans un bouge sous le toit.
    — Dans ce cas, je me débrouillerai.
    Il réfléchissait à une solution quand Amaury
déclara :
    — Vous avez sauvé mon père sans demander…
    — Demandé quoi ?
    — … s’il était hérétique…
    — Je m’en moque ! répondit immédiatement
Locksley. J’ai d’autres préoccupations en ce moment.
    — Vous pourriez être damné pour avoir aidé un
hérétique.
    — Je me confesserai ! Je connais un
prêtre qui pardonne facilement contre quelques pièces de cuivre !
    — Et si j’étais hérétique, moi aussi ?
    — L’es-tu ?
    — Peut-être.
    Ils partagèrent un moment de silence jusqu’à ce
que le jeune homme ajoute :
    — Si des hérétiques vous accordaient
l’hospitalité, seigneur, accepteriez-vous ?
    — En ce moment, j’irais en enfer si Satan me
proposait un endroit où les Templiers ne puissent me trouver !
    — Ce sera inutile, seigneur, sourit Amaury.
Je vais vous trouver où passer la nuit, mais il vaut mieux abandonner le cheval
par ici. Avec les harnais et la selle templière, on serait vite repérés en
revenant vers Saint-Gervais. C’est dommage, car je l’aurais vendu un bon prix.
    — Laissons-le à la rivière, il fera le
bonheur d’un débardeur, proposa Locksley.
    Ayant mis pied à terre, le jeune garçon conduisit
la bête au bord de l’eau. Le cheval s’avança pour boire, au milieu des mules,
des ânes et des bœufs qui se désaltéraient. Amaury l’abandonna sans que
personne n’y prête attention.
    En rejoignant Locksley, il le vit qui fouillait
dans sa ceinture.
    — Vous avez perdu quelque chose,
seigneur ? demanda-t-il en remarquant avec soulagement que son

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