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Paris, 1199

Paris, 1199

Titel: Paris, 1199 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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Locksley
qui a la statuette, montre-moi ce bonnet…
     

Chapitre 14
    A u
port de la Grève, les barques poursuivaient leur incessant manège d’appontage,
de chargement ou de débarquement de leur cargaison. Comme la veille, les
débardeurs transportaient des ballots depuis un ponton jusqu’à l’entrepôt de
pierre où Amaury avait laissé son père.
    L’entrée voûtée n’était accessible que par une
rampe de bois. C’était un passage plus récent que le reste de la construction
qui n’avait que d’étroites archères comme ouverture. Le toit pentu était
protégé par des merlons et deux tourelles d’angle. De part et d’autre de cette
vieille fortification, les maisons de la rue de la Mortellerie se dressaient
sur de gros pilotis.
    Suivant les portefaix sur la rampe en bois, Robert
de Locksley et Amaury pénétrèrent dans une salle basse au sol dallé de pierres
plates, de formes irrégulières. Deux piliers massifs soutenaient une double
voûte en arcs d’ogive. Une porte communiquait avec la rue de la Mortellerie et
tout un mur était occupé par une cheminée sans manteau.
    Les ballots que portaient les portefaix étaient
soigneusement empilés après que deux hommes en robe en avaient examiné le
contenu. Comme quelques-uns étaient ouverts, Locksley vit que certains contenaient
des bobines de laine filée à la quenouille ou de la laine juste cardée et
d’autres des rouleaux de drap écru foulé et tondu.
    À une extrémité de la pièce, un escalier de pierre
en colimaçon grimpait dans la tourelle vers une salle supérieure, sans doute
l’ancien logis. Au-dessous, un étroit passage conduisait à une cave ou aux
fondations de la construction.
    Amaury salua respectueusement les deux hommes
qu’il connaissait et leur dit quelques paroles à voix basse.
    Le moins corpulent des deux regarda un moment
Robert de Locksley en plissant le front. La quarantaine, comme son compagnon,
il avait un visage grave et imberbe avec des paupières lourdes. Robert de
Locksley le salua d’une inclinaison de tête quand il s’approcha de lui.
    — Vous êtes anglais, m’a dit Amaury, fit
l’artisan à voix basse.
    — Saxon. Je suis le comte de Huntington.
    — Nous sommes en guerre avec l’Angleterre…
    — Je ne suis pas en guerre avec vous. Je
viens punir un crime commis par d’autres Anglais à Paris. J’ai besoin d’un abri
pour quelques jours.
    L’homme se frotta longuement le menton.
    — Je sais. Je crois pouvoir vous faire
confiance, puisque vous avez sauvé mon ami Le Trébuchet, j’espère
simplement que je n’aurai pas à le regretter. Vous nous avez d’ailleurs
peut-être aussi sauvés, car Dieu sait ce qu’Étienne aurait avoué sous la
torture. Puis-je avoir votre parole que vous ne rapporterez rien de ce que vous
verrez ?
    — Même si vous ne me l’aviez pas demandé,
j’aurais observé le silence vous concernant.
    — Amaury va vous conduire.
    Il se détourna et revint vers Amaury auquel il
donna une clef en lui glissant quelques mots que Locksley n’entendit pas. Puis
il reprit l’examen des ballots avec son compagnon, comme s’ils étaient seuls.
    Le fils du tisserand proposa à Locksley de le
suivre. Il se dirigea vers le passage sous l’escalier qui s’évanouissait dans
l’ombre du sous-sol. Ayant pris une lanterne de suif allumée posée dans une
niche, il descendit le premier.
    En bas, Locksley découvrit une autre salle voûtée,
avec les mêmes gros piliers supportant les voûtes. L’endroit était vide et
humide, avec quelques flaques d’eau.
    — Ce bâtiment est l’un des corps de gardes
érigés de part et d’autre du port de Grève par le comte de Meulan, expliqua
Amaury. Il y a une dizaine d’années, la guilde des tisserands l’a acheté quand
cette fortification est devenue inutile. C’est, depuis, un entrepôt très
pratique, juste sur la grève. Tout était en ruine, aussi la guilde a-t-elle
fait de gros travaux pour transformer la salle en magasin. À cette occasion, on
a dégagé dans ce cellier un passage qui conduit à l’ancien donjon des comtes de
Meulan. En cas de siège, les défenseurs pouvaient arriver jusqu’ici et fuir par
la rivière.
    — Tu veux dire qu’il y a un souterrain ?
    — Le Monceau-Saint-Gervais est une butte de
pierre tendre creusée en plusieurs endroits pour en extraire les matériaux des
maisons et des églises. Il y a un nombre incroyable de passages et de tunnels
sous les rues ou entre les

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