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Paris, 1199

Paris, 1199

Titel: Paris, 1199 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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maisons.
    Il leva la lanterne et s’avança vers deux gros
piliers à l’extrémité de la cave. Locksley le suivit. Passant entre les
colonnes, ils pénétrèrent dans une minuscule salle à quatre arcs d’ogive avec
une grille de fer fermant un étroit passage voûté en berceau.
    Avec la clef que lui avait donnée le marchand dans
l’entrepôt, Amaury ouvrit la grille et entra, Locksley derrière lui. Le couloir
ne permettait la circulation que d’une seule personne à la fois et grimpait
légèrement. Le sol fut d’abord sablonneux, puis rocheux. La hauteur sous la voûte
était si faible que Locksley devait continuellement baisser la tête pour éviter
de heurter les pierres. La marche fut donc assez pénible et il sentit un appel
d’air avec soulagement.
    À la lumière de la lanterne d’Amaury, Locksley
découvrit qu’ils venaient d’arriver dans une salle basse formée de trois nefs
en berceau, chacune reposant sur des piliers droits sans chapiteau. Comme dans
le souterrain, le sol était fait d’une roche friable. Il faisait froid et
humide.
    — Qui êtes-vous ? demanda une voix d’outre-tombe
qui le fit sursauter.
    — C’est moi, père, répondit Amaury.
    Ils traversèrent la nef jusqu’à son extrémité. On
avait dressé là un lit de planches avec une paillasse, des couvertures de laine
et un édredon de plumes.
    Amaury leva la lanterne et Robert de Locksley
reconnut le tisserand qu’il avait fait évader.
    — Combien de temps vais-je encore rester dans
ce tombeau ? demanda le tisserand.
    — Ce soir nous souperons avec Enguerrand et
Sanceline. Peut-être sauront-ils quelque chose pour ton départ. Pour l’instant,
je t’ai amené un compagnon. Le comte de Huntington est celui qui t’a tiré de la
Grange-Saint-Éloy. Il a lui aussi quelques ennuis.
    Il se tourna vers Locksley.
    — Vous devrez partager le lit avec mon père,
seigneur, mais il est assez large pour deux, s’excusa-t-il. Je vais vous
montrer une partie des souterrains et, ensuite, j’irai me procurer des
chandelles. Vous pouvez aller où vous voulez, mais faites très attention si
vous sortez par l’entrepôt. Il y a rarement des Templiers sur cette partie de
la grève, mais ils ne sont pas loin de leur port, de leurs moulins et ils
fréquentent les cabarets de la rue de la Mortellerie.
    — Je me contenterai de cette chambre,
répliqua Locksley, mais va reprendre quelques-uns de mes bagages à la Corne de
Fer, j’ai surtout besoin de mon arc et de vêtements. Aide-moi maintenant à
enlever mon haubert.
    Pendant qu’Amaury détachait les aiguillettes de la
cotte de mailles, Locksley poursuivit :
    — Que l’aubergiste garde ma chambre, je l’ai
payée pour un mois et je ne veux pas qu’il y loge quelqu’un d’autre.
    — L’hôtelier ne me laissera rien emporter,
seigneur, il ne me connaît pas, objecta le jeune homme.
    — C’est vrai, mais il sera facile à
convaincre : je lui ai dit que mon nom était Robin au Capuchon, et que
c’est l’abbé du Pin qui m’a envoyé chez lui. En lui répétant cela, il te
croira.
    Son haubert enlevé, Locksley resta en gambison et
suivit Amaury dans un autre passage, face à celui par lequel ils étaient
arrivés.
    — Nous sommes ici dans le sous-sol le plus
profond de la tour du Pet au Diable. Comme elle est construite à l’endroit le
plus élevé du Monceau, cette salle est rarement inondée, expliqua Amaury.
    Il désigna des marches qui grimpaient dans le
noir.
    — Au-dessus, il y a une autre cave. Le
passage qui fait communiquer les deux niveaux est fermé, mais on a descellé une
dalle. On pourrait un jour avoir besoin de sortir par là.
    — On m’a dit que la tour était utilisée comme
entrepôt. Elle est bien rembarrée. Comment sortiriez-vous ?
    — Quelqu’un a une clef, répondit Amaury avant
de désigner le couloir qu’ils allaient prendre.
    « Par ici, nous passerons sous la rue de la
Tisseranderie et nous arriverons à une galerie qui fait communiquer plusieurs
caves des maisons. Les tisserands l’utilisent pour transporter la laine depuis
l’entrepôt et les draps qu’ils ont tissés.
    Locksley écoutait avec attention, mais il devinait
que tous ces aménagements souterrains n’avaient pas été faits uniquement pour
transporter du drap. Ils permettaient plutôt à une discrète confrérie de se
protéger et de se réunir. Des bogomiles ? Il frissonna à la fois parce que
l’endroit était froid et parce qu’il prenait

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