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Paris, 1199

Paris, 1199

Titel: Paris, 1199 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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à
lui.
    — Connaissez-vous aussi le seigneur Lambert
de Cadoc ?
    — Non ! se mit à rire le marchand. J’ai
juste appris hier qu’il loge dans le Louvre dont il est venu voir l’avancement
de la construction.
    — C’est une tour, n’est-ce pas ? demanda
Guilhem.
    — Un donjon qui empêchera désormais toute
incursion ennemie à Paris. Érigé au bord de la Seine, bien avant l’île et le
Monceau-Saint-Germain-l’Auxerrois, devant l’enceinte qu’a fait construire le
roi, il protégera la Cité. On construit en ce moment un mur d’enceinte tout
autour. C’est un immense chantier. Vous devriez aller le voir si vous en avez
le temps.
    — Pourquoi pas ? Comme nous attendons un
ami, nous avons du temps à perdre, dit Guilhem.
    Bartolomeo, si nous allions visiter cette
ville ? proposa-t-il en se levant.
    Les trois jongleurs remontèrent dans leur solier,
tandis que le drapier restait à sa place à méditer. Quand il le vit seul,
l’aubergiste s’approcha.
    — Vous croyez qu’ils sont là pour l’archer,
seigneur ?
    — Je ne sais pas. Ce n’est pas fréquent que
des jongleurs portent une épée et j’ai remarqué une cuirasse sous leur cotte.
    — Ce ne sont pas les seules armes qu’ils ont,
seigneur. Sans compter leurs cinq palefrois et l’argent qu’ils dépensent sans
compter.
    — Je ne peux cependant nier que l’un d’entre
eux soit un baladin talentueux, remarqua pensivement le drapier. J’ai cru
m’entendre quand il a imité ma voix, et pourtant il n’ouvrait pas la
bouche !
    — J’ai quand même bien fait de vous prévenir,
seigneur ?
    — Oui, je vais rester ici quelque temps, et
observer ce qui va se passer.
    L’aubergiste repartit pendant que le drapier
s’interrogeait sur les relations qui existaient entre Cadoc et ce jongleur à
l’épée. Puis il se dit que cela n’avait pas d’importance. Cadoc lui dirait sous
peu qui était cet homme.
     

Chapitre 19
    —  A nna Maria, je veux que vous restiez ici. Si Robert
revient, il doit trouver l’un de nous, et j’ai besoin de mon écuyer au Louvre.
    — Rester seule dans cette auberge ?
    — Je préviendrai l’aubergiste et la fille de
salle. Elle a l’air gentil et s’occupera de vous. Profitez-en pour poser des
questions. Allez même jusqu’à l’église Saint-Merry, peut-être y a-t-on vu
Robert lors de la messe.
    — Mais pourquoi voulez-vous aller à ce
Louvre ?
    — C’est une idée qui m’est venue. Les
étrangers doivent payer l’aubain et donner leur nom. Si Robert est arrivé ici,
il y a trois semaines, le prévôt de Paris doit le savoir. Or Cadoc connaît le
prévôt et je pourrais peut-être le convaincre de m’aider.
    — Pourquoi le ferait-il ?
    — J’ai connu Cadoc dans une autre vie. Je
l’ai rejoint quand j’ai quitté Mercadier, et je l’ai accompagné à Paris, il y a
six ans. Nous avons combattu côte à côte et je me souviens de lui avoir sauvé
la vie.
    — Pour ce qu’on m’en a dit à Fontevrault,
c’est un routier comme Mercadier et bien d’autres, fit-elle en haussant les
épaules. Vous avez vu ce qu’ils font aux pauvres gens ?
    — Je le sais, j’ai été des leurs. Mais Cadoc
est d’une autre étoffe que Mercadier. C’est un rapineur et un pillard, mais il
n’est pas inutilement féroce. Surtout, je me souviens d’un homme loyal envers
ses amis, fit Guilhem avec un triste sourire. J’espère juste qu’il ne m’aura
pas oublié.
    Elle soupira.
    — Allez-y donc, mais revenez vite. J’ai peur
ici.
    — Mais enfin, Anna Maria, tu as connu pire
durant le voyage ! intervint son frère.
    — Je sais que j’ai tort, mais je ressens une
étrange appréhension que je ne m’explique pas. Comme si cette ville nous était
hostile. Je crains… de très grands malheurs.
     
    Mal à l’aise, avec les pressentiments d’Anna
Maria, ils partirent en silence pour le bourg de Saint-Germain-l’Auxerrois. On
leur avait dit de revenir sur la place des bouchers, devant le Châtelet de l’Outre-Grand-Pont,
puis de se diriger vers le couchant. Peu importaient les rues qu’ils
suivraient, car tôt ou tard ils buteraient sur la nouvelle courtine construite
par le roi. Ils n’auraient alors qu’à la suivre jusqu’à la Seine. Quand ils
apercevraient le grand donjon, ils n’auraient pas de peine à en trouver
l’accès.
    Effectivement, l’immense tour de cent pieds de
haut, sans autres ouvertures que de hautes archères, s’imposa vite à

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