Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Petite histoire de l’Afrique

Petite histoire de l’Afrique

Titel: Petite histoire de l’Afrique Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Catherine Coquery-Vidrovitch
Vom Netzwerk:
Pour le reste de l’Afrique occidentale et centrale, les écrits de langues portugaise et néerlandaise sont les plus utiles ; Portugais et Hollandais dominèrent en effet la circumnavigation du continent à partir de la seconde moitié du XV e  siècle. Les contacts s’établirent avec l’Éthiopie dès 1495, à partir de l’Abyssinie ; puis les jésuites portugais s’y implantèrent en 1557, et y rédigèrent leurs observations jusqu’à leur expulsion deux siècles plus tard (1633).
    Ce que l’on sait néanmoins est essentiel : l’Afrique était devenue très tôt, avant même cette époque, partie prenante du monde, dont elle resta pendant des siècles le principal fournisseur en or. La grandeur des empires soudanais est assez bien connue grâce aux récits des voyageurs et marchands arabes qui ont surtout parcouru lepays entre le X e et le XVI e  siècle. L’une des dernières sources d’importance en langue arabe est la Description de l’Afrique de Hassan al-Wazzan, dit Léon l’Africain ( c. 1488- c. 1548). Celui-ci fut victime de la « course » méditerranéenne et réduit en esclavage par les chrétiens ; fin lettré, il demeura ensuite assez longtemps à la cour du pape, où il rédigea l’histoire de ses voyages avant son retour au pays, dont on ne sait rien. À partir du XVI e  siècle, l’islam et la langue arabe s’étaient suffisamment répandus pour que les Africains, à leur tour, fixent par écrit l’histoire locale, jusqu’alors transmise oralement. Ces chroniques sont autant de sources précieuses. Certaines sont bien connues et ont été traduites dès le début du XX e  siècle : les tarihks , qui racontent l’histoire des royaumes soudanais ; ou bien les chroniques des villes jalonnant les côtes de l’océan Indien (« Chronique de Kilwa » par exemple). Depuis quelques années, les recherches se sont intensifiées pour repérer et analyser les trésors archivistiques conservés localement dans les grandes familles de lettrés, notamment (mais pas seulement) à Tombouctou et à Kayes (Mali), à Agadès et à Zinder (Niger).
    Les seules sources la concernant étant de nature archéologique, on connaît moins l’histoire de Zimbabwe, cité importante qui donna son nom à l’État moderne. On sait tout de même qu’entre le XI e et le milieu du XV e  siècle, c’est-à-dire avant l’arrivée des Portugais, ses habitants érigèrent d’impressionnants monuments de pierre. Il en demeure aujourd’hui, au centre d’un bassin vallonné, l’enceinte haute de 9 mètres de cequi fut sans doute le palais royal, et, en hauteur, les ruines majestueuses d’un probable sanctuaire qui resta peut-être partiellement occupé jusqu’au XIX e  siècle. Mais, dès les années 1450, le gros de la population migra quelque 300 kilomètres plus au nord, sans doute pour des raisons écologiques : la croissance démographique de cette importante structure politique, dont la subsistance reposait essentiellement sur un élevage semi-transhumant, avait probablement fini par stériliser les sols fragiles. Les habitants finirent donc par s’installer à Mutapa (appelée Monomotapa par les Portugais, qui eurent avec ce royaume de l’intérieur riche en or quelques contacts difficiles). Zimbabwe avait dû sa splendeur, comme les royaumes soudanais, à son contrôle sur le commerce de l’or. On a retrouvé sur le site des traces abondantes de ses relations marchandes avec l’océan Indien, et notamment de la porcelaine chinoise, sans que jamais, sans doute, Chinois et Zimbabwéens se soient réellement rencontrés. Quant au trésor en or, il fut pillé au XIX e  siècle par les troupes de l’ambitieux Cecil Rhodes (qui donna son nom à la colonie britannique qu’il contribua à conquérir). Il n’en reste rien.
    Sur la côte de l’océan Indien, le commerce maritime commença il y a fort longtemps et n’a jamais cessé depuis. De relais en relais, le cabotage côtier s’étendait probablement de l’Inde et de la Chine jusqu’au sud de la côte africaine, en passant par l’Arabie, la Corne de l’Afrique et les îles de Zanzibar et de Mozambique. Ce trafic précéda l’islam, puisque les Romains, à partir de la Haute-Égypte, avaient créé des escales, ou «  emporia  »,jusque sur la côte kényane. Mais l’expansion arabe accrut les échanges. Les marins persans, indiens ou arabes s’installèrent dans les ports de la côte, où ils fondèrent des familles.

Weitere Kostenlose Bücher