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Potion pour une veuve

Potion pour une veuve

Titel: Potion pour une veuve Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Caroline Roe
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Il y a plus de trois semaines.
    — Quel jour ?
    — Un lundi, tôt le matin. Le lundi 4 août.
    — Tôt le matin ? Il venait de quitter mon lit. Il devait être plein d’insouciance.
    Son visage était figé et elle ne pleurait pas.
    — Qui a fait cela ? Les Castillans qui vous suivaient ?
    — Je n’ai eu de cesse de répondre à cette question, de la Castille à Barcelone, depuis l’instant où il est mort dans mes bras. Ses dernières paroles furent pour vous, señora. Je croyais qu’il me parlait de sérénité, mais aujourd’hui je comprends que c’était : « Je vous supplie de prévenir Serena, mon ami. » Puis il a ajouté : « C’est une farce, une farce… le Seigneur Se rit de moi. Priez pour moi et veillez sur mes petits. »
     
    — Alors il n’a pas été tué par les Castillans, dit-elle. Car c’eût été un échec plus qu’une farce, un mauvais coup du sort. Il a été tué par quelqu’un qu’il jugeait inoffensif.
    — Il a été frappé dans le dos, señora, apparemment par quelqu’un dont il ne se sentait pas menacé.
    — Un couteau ?
    — Oui.
    — Montrez-moi où il l’a frappé. Soyez précis, je vous en prie.
    Oliver indiqua l’endroit sur son propre dos.
    — Ô Dieu du ciel, dit-elle avant de se cacher la tête dans les mains comme si la lumière naissante du jour lui était insupportable.
     
    — Vous êtes le fils de Gilabert de Centelles, dit-elle en relevant enfin les yeux.
    — Oui, mon père vivait non loin d’ici. Il est mort quand j’avais huit ans.
    — Mon époux m’a souvent parlé de vous. Il accordait à peu de gens la confiance qu’il mettait en vous.
    — Il ne s’est toutefois pas assez fié à moi pour me révéler votre existence, señora. J’ai dû chercher longtemps pour vous retrouver.
    — Qui vous envoie ici ? demanda-t-elle. Je pensais que nul ne connaissait cet endroit hormis notre notaire, et je n’aimerais pas savoir qu’il a révélé un secret de cette importance.
    — Ce n’est certainement pas votre notaire. J’ai rendu visite à nombre de ses confrères et, s’il était l’un d’eux, il a juré de manière très convaincante, et avec tous les autres, n’avoir jamais entendu parler de vous.
    — Je ne doute pas qu’il me mettra au courant de votre requête, mais tout cela n’a plus d’importance. Plus rien ne compte, désormais, ajouta-t-elle à voix basse.
    — Señora, la personne qui a par inadvertance révélé l’existence de cet endroit est l’une de vos plus vieilles amies, la prieure du couvent qui devait accueillir votre fille.
    — Violant ? murmura-t-elle avant de tourner légèrement la tête pour dissimuler son visage. Je vous en supplie, monseigneur, ne réveillez pas en moi d’autres chagrins.
    Il n’y prit pas garde.
    — Si je suis allé trouver dame Violant, c’est parce que je recherchais la mère d’une jeune fille de quinze ans nommée Clara.
    Serena voulut se lever, mais il posa une main sur son épaule pour l’obliger à l’écouter.
    — Señora, écoutez-moi, et laissez-moi vous parler d’elle. Pour l’heure, il importe peu de savoir comment je l’ai rencontrée, mais je suis malgré moi son unique protecteur. Je l’ai immédiatement remise aux bons soins de ma nourrice, une femme honnête et fiable. Cette petite Clara prétendait n’avoir aucune famille et pas d’autre nom, mais je vous assure que son langage et ses manières trahissent une éducation supérieure.
    — Vous sentez-vous également obligé de me faire écouter toutes ces…
    — Oui, señora. J’étais à la recherche de ses parents quand un portrait est parvenu entre mes mains – le portrait d’une belle femme qui m’était inconnue, mais dont je retrouvais tout le charme dans le visage de la jeune Clara. Voici ce portrait, señora, et c’est bien vous qui y êtes représentée, n’est-ce pas ? Et votre fille Clara vous ressemble beaucoup, même si elle n’est pas aussi grande que vous.
    — Monseigneur, essayez-vous de me dire qu’elle n’est pas morte ? Ne me tourmentez pas. Je sais qu’elle l’est. J’ai déposé des fleurs sur sa tombe. Clara est morte.
    Il saisit Serena de Finestres par les épaules et la secoua.
    — Elle est vivante, señora, dit-il avec véhémence. Et elle va bien.
    — Clara ?
    Soudain elle éclata en sanglots, désemparée, le cœur brisé.
    — Où est-elle à présent ? demanda-t-elle quand elle se fut ressaisie. Cette fille que

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