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Potion pour une veuve

Potion pour une veuve

Titel: Potion pour une veuve Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Caroline Roe
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convenues. C’est une chose qui peut arriver quand on n’a pas l’habitude de se déplacer seul dans une ville. J’ai connu ça… Mon ancien maître m’avait envoyé porter une lettre au boucher et je devais me faire payer pour son travail.
    — Mais de quoi parles-tu ?
    — Un instant, monseigneur. Quand le boucher a appelé les officiers du guet pour qu’ils me chassent de la ville, j’ai compris que je m’étais trompé d’adresse. Nous devons trouver le couvent qui attendait l’arrivée de Clara.
    — Pourquoi ? À quoi cela nous servira-t-il ?
    — Les sœurs en savent peut-être plus sur sa mère.
    — J’ai du mal à l’avouer, mais oui, Yusuf, tu dois avoir raison, convint Oliver. Rendons visite aux couvents.
    — J’ai appris certaines choses auprès de mon maître Isaac, dit Yusuf avec sérieux. À mettre de l’ordre dans mes pensées et à procéder avec logique.
     
    Prenant pour point de départ le lieu où avait vécu Clara, Oliver localisa les couvents les plus proches.
    — Si elle a été envoyée seule chez les religieuses, c’est certainement parce qu’elles se trouvaient tout près, dit Oliver.
    — Tout près de quoi, monseigneur ? On ignore où elle vivait.
    — De l’endroit où elle a échoué ! lui lança Oliver.
    C’était vraiment exaspérant d’être sans cesse amené à réfléchir – même si c’était très utile – par un gamin de douze ou treize ans.
    Le large cercle tracé autour de leur point de départ abritait trois couvents où Oliver ne s’était pas rendu, plus deux autres où il avait posé de mauvaises questions. Chaque fois, il convainquit la sœur tourière de le laisser entrer, puis il eut accès aux archives. Il n’y trouva nulle mention d’une enfant nommée Clara. Rien n’indiquait même qu’elle eût existé.
    — Peut-être est-elle allée au bon couvent, finalement, dit Yusuf découragé.
    — Il y en a deux autres plus loin, répliqua Oliver dont la mauvaise humeur s’atténuait avec le jour qui passait. Si tous deux disent ne pas la connaître, j’examinerai d’autres possibilités.
     
    La sœur tourière du premier couvent leur lança un regard soupçonneux, les laissa dans la rue et alla chercher conseil.
    — Si elle était censée venir ici, sa mère avait une haute opinion de son endurance et de ses talents, fit remarquer Yusuf. C’est si loin de là où elle a fini !…
    — Elle habitait peut-être juste à côté.
    — Notre prieure souhaiterait vous parler, dit une voix derrière le portail, qui n’était pas celle de la sœur tourière.
    — Apparaît-elle dans vos archives, ma sœur ?
    — Suivez-moi, fut sa seule réponse.
     
    — Avant que je réponde à toute question, monseigneur, dit la prieure, dites-moi, je vous prie, quel est votre lien avec Clara de Finestres.
    Le regard inquisiteur de la prieure constituait plus qu’un avertissement.
    — Pour d’autres, dame Violant, dit Oliver, je me suis fait passer pour un oncle désireux de récupérer les biens de sa mère afin d’en faire bénéficier Clara. Ce n’est pas vrai. Je suis ici parce que je suis responsable d’une jeune fille de quinze ans dénuée de toute ressource, une jeune fille dont le langage et les manières m’ont amené à penser qu’elle avait une famille et qu’elle pourrait la rechercher. Je souhaite retrouver cette famille et la lui rendre.
    — Très bien, dit la prieure. Poursuivez.
    — Alors que je cherchais cette famille, reprit-il en pesant soigneusement chaque mot, et dans le cadre de mes devoirs à la cour, je suis tombé sur un portrait qui lui ressemble tant que j’en ai conclu que ce devait être sa mère. Cette peinture et d’autres preuves m’ont incité à croire que cette femme, sa mère, est toujours vivante et qu’elle vit cachée, pour certaines raisons ayant trait aux affaires de Sa Majesté. Si elle est celle que je crois, son époux est décédé, et avec lui disparaît le besoin de masquer son identité.
    — Vous recherchez une femme dont vous ne pouvez faire plus que postuler l’existence.
    — Oui, madame. Mais Clara croit elle-même n’avoir plus de famille, à l’exception d’un lointain parent, éventuellement. Sa mère met sur le compte de sa propre négligence la mort de sa fille bien-aimée.
    — Comment savez-vous ceci si vous ne pouvez qu’émettre un postulat ?
    — J’ai une lettre et le portrait, tous deux retrouvés dans les effets de mon ami. La lettre

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