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Potion pour une veuve

Potion pour une veuve

Titel: Potion pour une veuve Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Caroline Roe
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Son capuchon était retombé sur ses yeux ; son bras gauche serrait un paquet contre sa poitrine, et de sa main droite il se tenait au mur.
    Il fit un autre pas puis tituba.
    — Encore un ivrogne, dit un garde.
    — Je ne crois pas, le corrigea le sergent en faisant faire demi-tour à sa monture. C’est du sang que l’on voit derrière lui sur le pavé.
    Une mule apparut au coin de la rue, les rênes traînant sur la chaussée.
     
    Alors que les autres discutaient entre eux, Oliver Climent mit pied à terre et courut vers l’homme qui chancelait. Il le prit par la taille et le souleva, aussi facilement que si c’était un enfant. Puis il se retourna vers les autres et cria :
    — Allez chercher un chirurgien ! Il a été poignardé. Trouvez qui a fait ça !
    Deux des gardes éperonnèrent leur monture et disparurent. Après un autre regard au blessé, le sergent les suivit.
    Oliver déposa doucement le blessé sur le flanc.
    — Quelqu’un est parti quérir un chirurgien ?
    Il dénoua son capuchon et en fit un oreiller qu’il plaça sous la tête de l’homme.
    — L’aveugle et sa fille en feront plus pour lui que tous les chirurgiens du monde, dit le capitaine. Ils sont tout près de moi. Maître Isaac, on a besoin de vous.
    — Papa, fit Raquel, un homme a été grièvement blessé…
    — C’est ce que j’entends. Où est donc ce satané garçon ?
    — Yusuf ? s’étonna Raquel.
    — Mais non, le petit Judah, le garçon de cuisine. Il doit apprendre à tenir le rôle de Yusuf. Ah, Judah, conduis-moi au blessé.
    — Dois-je venir aussi, papa ?
    — Bien entendu, répondit-il avec un certain énervement. À moins que tu ne penses qu’il a seulement besoin d’être lavé ou qu’on lui fasse la conversation. Ce sont pour l’heure les seules capacités du petit Judah.
    — Oui, papa, dit-elle, surprise par la colère de son père.
    Raquel s’agenouilla sur le pavé, derrière le blessé ; son père s’accroupit en face d’elle et se pencha jusqu’à ce que son oreille touchât le flanc de l’homme.
    — Il frissonne de froid et de douleur, dit le médecin.
    — Je vais le couvrir.
    Oliver prit la cape enroulée derrière sa selle et protégea le ventre et les jambes de l’homme.
    — Papa, dit Raquel, je pense qu’il faut enlever le couteau.
    — Je suis d’accord qu’il ne peut vivre avec un couteau comme celui-ci enfoncé en lui. Cela vaut la peine d’essayer, dit Isaac en se relevant, même si les chances de le sauver sont plutôt minimes. Mais nous sommes entre les mains du Seigneur, et nous devons porter secours même quand c’est apparemment au-delà de toute espérance.
    — Nous allons l’emmener au palais, décréta Berenguer. On ne peut le laisser agoniser ici sur le pavé, comme une bête.
    L’évêque se pencha au-dessus de lui et rejeta doucement son capuchon.
    — Mon brave homme, nous allons vous conduire… Le Seigneur nous vienne en aide ! s’écria-t-il. C’est Pasqual. Il faut tout faire pour le sauver.
    — Oui, Votre Excellence, dit Isaac. Mais il a une vilaine blessure.
    Le médecin se tourna vers le capitaine.
    — C’est le greffier de la bourse de commerce, n’est-ce pas ?
    — Oui. Pasqual Robert.
    Le capitaine chercha alentour des bras et des dos robustes.
    — Vous deux, cria-t-il aux palefreniers venus regarder, aidez-nous à l’emporter au palais !
    — Où est Yusuf ? demanda Isaac.
    — Il est parti à la maison chercher ce dont vous pourriez avoir besoin, lui répondit sa femme, qui se tenait derrière lui.
    — Brave garçon…
    Judith se retint d’ajouter que c’était elle qui l’en avait prié ; elle se consacra plutôt à la tâche qu’elle s’était assignée, ramasser les effets du blessé, éparpillés sur le pavé lors de sa chute, et en faire un tas bien propre.
     
    Dès qu’il eut vu Pasqual conduit au palais épiscopal, Oliver siffla son cheval et, le visage sombre, s’en alla trouver les officiers.
    Essoufflé, Yusuf arriva peu après au palais. Il portait un grand panier plein de linges propres, d’herbes et de feuilles destinées à étancher le sang, de teintures contre la douleur, mais aussi de remèdes contre les fièvres et l’infection qu’il avait emportés de son propre chef. Il les déposa près de Raquel et recula d’un pas.
    — Puis-je vous aider, seigneur ?
    — Non, répondit Isaac, mais attends ici, nous pourrions avoir besoin de toi, ajouta-t-il en se consacrant à

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