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Potion pour une veuve

Potion pour une veuve

Titel: Potion pour une veuve Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Caroline Roe
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lumière née à l’est.
    — Son Excellence viendra-t-elle dire au revoir à Yusuf ? demanda doucement Raquel.
    — Je le crois, répondit Isaac. Il serait déçu si ce n’était le cas.
    Arriva alors le capitaine de la garde épiscopale, qui traversa la place d’un pas rapide et se dirigea vers eux.
    — Et où est mon élève ? demanda-t-il avec vivacité, comme un homme qui a bien dormi et déjeuné de bon cœur.
    — Ici, messire, dit Yusuf en réprimant un bâillement.
    — Je t’ai apporté ton épée, dit-il en s’inclinant légèrement comme s’il l’offrait à un roi de fraîche date. Ceins-la bien. Jusqu’à ton retour, tu es au service de Sa Majesté et dois t’en aller armé, prêt à tout.
    Il lui passa le baudrier sur l’épaule et attendit en silence qu’il le referme. Ceci fait, il lui tendit l’épée et attendit qu’il la mette en place.
    — Merci, messire, dit Yusuf. J’avais oublié que j’en aurais besoin, murmura-t-il, gêné.
    — Sa Majesté s’attend à ce que l’on fasse usage de ses généreux présents. Je sais que tu me feras honneur, et je ne doute pas de ton courage, mais rappelle-toi ce que je t’ai enseigné.
    — Je me souviens de tout, répondit le garçon avec une certaine suffisance.
    — Quand un ennemi est-il le plus dangereux ?
    — Quand il semble être défait, dit très vite Yusuf.
    — Oui. Et cela se produit chaque fois que nous croisons le fer, non ? Je fais une pause pour reprendre haleine et tu baisses la garde. J’aurais pu te tuer à dix reprises ou plus encore.
    — Oui, capitaine.
    — Et ne t’arrête pas pour te réjouir quand tu sembles être sur le point de l’emporter : avance et achève ton adversaire. Un tel comportement a entraîné la chute de maint jeune guerrier plein d’impudence. La guerre n’est pas une partie d’échecs, Yusuf. Un ennemi rusé feindra la faiblesse pour t’attirer dans un piège. Ne fais confiance à personne et serre les coudes, dit-il en lui donnant une tape sur l’un d’eux.
    — Oui, capitaine. Je vous le promets, messire.
    À cet instant, un sergent et un autre garde arrivèrent à cheval, suivis de garçons d’écurie menant quatre mules chargées de bagages ainsi que la jument baie de Yusuf dont la belle robe luisante était à peine visible dans la lumière qui s’affermissait.
    — Où est le bailli ? demanda le sergent, arraché par le capitaine à ses tâches habituelles pour veiller sur le chargement précieux et la personne tout aussi précieuse du pupille du roi.
    — Oliver ? Je ne l’ai pas vu, répondit le capitaine. Il doit être avec Son Excellence.
    — La journée s’annonce plus chaude qu’hier, reprit le sergent. Et les mules sont lourdement chargées. Il va nous falloir partir bientôt si nous voulons être à Barcelone avant la tombée de la nuit. Ou nous procurer d’autres bêtes de somme.
    — Écoutez, Domingo, si cela ne peut se faire en un jour, tant pis. Allez jusqu’où vous pourrez, vous terminerez la route demain. Ce que l’on attend de nous, c’est d’amener ces paquets sans dommage à Barcelone.
    — On pourrait partir tout de suite, sergent, dit un des gardes. Et laisser Oliver Climent nous rattraper.
    — Voilà qui déplairait à Son Excellence, dit le sergent. Elle désire que nous étendions notre protection au bailli de son ami.
    — Le bailli de son ami m’a l’air capable de se protéger tout seul, murmura le second garde, un dénommé Gabriel, à l’air peu angélique, cependant.
    — Qui est cet Oliver ? s’enquit Judith qui, jusqu’à présent, avait étonnamment gardé le silence. Est-il digne de confiance ?
    — C’est le subordonné d’un ami de monseigneur l’évêque, expliqua Isaac, et il est apparemment robuste et habile à l’épée. Son Excellence tient à ce qu’ils voyagent de concert.
    — Et il leur faudra rôtir au soleil parce que cet Oliver traîne au lit, dit Judith. Regardez… il fait presque jour. Ils n’auront pas besoin de la lune pour éclairer le chemin, le soleil sera bientôt là.
    — C’est vrai, maîtresse Judith, dit le sergent. Et les palefreniers n’ont pas fini de charger les mules. Holà ! leur cria-t-il. Qu’attendez-vous, paresseux ? Au travail !
    Il s’avança vers la montagne de bagages en provenance du palais et de la cathédrale.
    — Vous croyez que ces coffres vont grimper tout seuls sur les bêtes ?
     
    Quand le chargement fut achevé, deux gros paniers

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